Quand j'étais une écolière de l'âge de mes enfants, une réalité m'a rapidement frappée en plein visage: j'haïssais les p'tites chiantes qui se pensaient bonnes! Je détestais leur petit air hautain, leur regard condescendant, leur petite lèvre retroussée, les mains sur les hanches et les yeux levés au ciel, l'air de dire:
- Hein? Tu ne sais pas comment faire une boucle double?
- Hein? Tu ne sais pas compter jusqu'à 1000?
- Hein? Tu ne sais pas attraper le ballon sans l'échapper?
Devant leur petite démonstration de toute-puissance, je n'avais qu'une phrase -assez nulle avec le recul!- à leur servir: ''Arrête de te penser bonne!''
Je n'ai plus employé ni même pensé à cette phrase jusqu'à cette semaine. Jusqu'à ce que Momo serve une attitude de p'tite chiante qui se pense bonne à son frère. Et là encore, ce fut plus fort que moi et la seule phrase qui est sortie est celle-ci: ''Arrête de te penser bonne!''
Je ne tolère pas les démonstrations de supériorité car elles font sentir l'autre inférieur. Je ne la supporte pas chez les adultes et je ne suis pas plus indulgente face aux enfants qui affichent le même air, malgré leur supposée ''innocence''.
J'étais bien fière que Momo soit devenue un mini-prof dans sa classe (parce qu'elle a fini son cahier d'exercices de mathématiques) mais je ne pouvais pas supporter qu'elle fasse part de ce privilège à son frère en multipliant les soupirs suffisants, en étalant toutes ses connaissances en s'assurant de l'interroger pour mieux le ''câler'', en le regardant de haut parce que lui n'a pas atteint ce niveau.
Alors je l'ai rabaissée bêtement: ''Arrête de te penser bonne!''
Et puis je l'ai pris à part pour lui expliquer tout ce que j'ai écris ici. Je lui ai dit combien, petite, je n'aimais pas voir ce que je venais de voir entre elle et son frère et comment elle gagnerait le respect des autres en restant humble et sincère. Et puis je l'ai félicitée et j'ai vanté ses efforts soutenus pour en arriver là.
- Celles qui se pensent bonnes, c'est parce qu'elles ne le sont pas vraiment, hein maman?
Bingo!
Alors arrête de penser, de laisser paraître, d'écraser et sois, agis, prouve-le. N'impose pas le respect, gagne-le. Ça, tu peux en être fière!
Et euh... en passant, je viens de te nommer mini-prof à la maison aussi. Ton frère bûche sur son devoir de maths, tu peux aller l'aider?
vendredi 30 avril 2010
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6 commentaires:
C'Est tout plein de sagesse et de vérité. Je suis une personne qui manque beaucoup de confiance en soi et j'ai toujours détesté les gens qui étale leurs accomplissement. Je me suis toujours dit que tout vient à point à qui sait attendre et que ma persévérance me vaudrait beaucoup en bout de ligne. Aujourd'hui, je reste humble des connaissances que j'ai, car il y a tellement de monde qui en savent plus. Ce que j'ai découvert cependant que je ne savais pas quand j'étais petite c'est qu'avec les connaissances viennent les points de vues et c'est par la discussion et la communication que les meilleurs idées sortent. Donc, toute les «bonnes» qui savent tout, sont aussi de grandes bouchées qui n'ont rien compris.
Trouver l'équilibre entre se penser bonne et se savoir bonne, pas facile...
Petit ou grand, notre manque de confiance se traduit par fois par ce genre de comportement.
Heureusement, ta fille a eu la chance que tu prennes le temps de lui expliquer pour qu'elle comprenne, pour qu'elle en fasse la différence.
Dans ma petite famille, j'essaye de valoriser les forces de chacun. Vivant avec des petits handicaps, ce n'est pas facile que les enfants comprennent pourquoi un est capable et pas l'autre...
En même temps, la réalité est là, et si je la nie, les autres enfants seront là pour leur rappeler avec peut-être moins de douceur!
C'est un peu comme les bravos! Il me semble qu'on dit trop pour n'importe quoi, ce qui ne fait qu'enfler l'égo sans que l'enfant en connaisse la raison. Alors, j'essaye de qualifier plutôt que de leur dire qu'ils sont bons: tu as été patient, tu es généreux, tu partages, tu as une belle curiosité, de bonnes idées, ect..
Très cute et tellement vrai!!!
Je me suis tellement reconnue dans ton message aujourd'hui ! Et je reconnais ma réaction aussi devant mon fils qui a souvent cette attitude envers son frère qui est plus jeune. Je déteste quand il «se pense bon» ! Et j'ai beau essayer de lui expliquer, disons qu'il a la tête assez dure, et que ce n'est pas chose facile de lui faire changer ses comportements... mais je me dis qu'à force de lui expliquer, un jour, il va peut-être comprendre. Il n'a que 6 ans, il a encore le temps...
Bonjour!
Votre beau message m'a fait pensé à ce texte, que j'ai lu il y a peu de temps, sur le droit de briller, d'être bon! Et non pas de se penser bon... http://my.opera.com/coppermine4/blog/show.dml/4442026
J'ai une fille brillante qui a toujours été une première de classe. En 2e année, elle a eu une période où elle s'est mise à volontairement faire des fautes dans ses dictées et examens... parce que le prof la citait toujours en exemple et parce qu'elle ne voulait pas qu'on lui dise qu'elle se pense bonne justement!
J'ai dû avoir une conversation avec le prof pour le sensibiliser à cette situation et quand le prof a arrêté de la mettre tout le temps "en vedette", le malaise s'est calmé peu à peu.
Elle n'a jamais eu l'attitude de supériorité qui agace tellement... Sa réaction a été de se porter au "secours" des autres, d'aider ceux qui ont plus de difficultés ou qui sont plus lents à terminer leurs travaux.
Ce que je veux dire ici, c'est qu'il y a effectivement des enfants qui se "pensent bons", mais il y a aussi des enfants qui se font cataloguer ainsi juste parce qu'ils ont des bons résultats.
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