Eh oui! On avait bien vu quelques changements chez notre enfant, mais sans en faire trop de cas. Puis: BANG! Il est devenu un adolescent.
Je peux dire sans l'ombre d'un doute que c'est ce qui m'est arrivé durant la dernière année scolaire. Ah non! Je viens de faire une erreur. Ce fait ne «M'est» pas arrivé. Il est arrivé à ELLE. Ça lui est arrivé, à MissPuDeLulus.
Si je fais cette distinction, c'est que j'essaie vraiment de lâcher prise. Mais celles qui vivent avec un ado savent combien ce n'est pas facile. On reçoit les contre-coups de sa mauvaise humeur (perpétuelle), son manque d'énergie, sa lâcheté pour les tâches "donc plaaates" (
HEY! Moi non plus, je ne trippe pas à faire la vaisselle, imagine-toi donc!), son débordement d'énergie quand ses amis viennent la chercher pour une promenade à pied dans le quartier, son manque d'entrain quand on fait une sortie (
faudrait pas qu'il ait l'air d'avoir trop de fun!) et sa grande capacité à ne pas écouter/entendre/réagir («
Hein? Quoi? Je n'ai pas entendu? Oui, oui, je vais le faire tantôt, là!» = pucapable).
Des fois, je me dis que je n'ai pas traversé toutes les crises, les pleurs, les apprentissages de base (
marcher, pipi dans le pot, devoir!) et les chignages pour en arriver là... C'est passager? Je sais. C'est hormonalement normal? Peut-être. Je suis passée par là? Bien sûr! Mais tout ça me gruge les nerfs quand même! C'est plus fort que moi.
Alors, après réflexion, nombreux chialages et incalculables pétages de coche: j'ai décidé de me tenir "un pied à côté". Pas vraiment loin. Malheureusement, ce n'est pas parce que "c'est un ado" que je vais lâcher prise sur les bases déjà acquises (
mais souvent oubliées par les ados). Pas question de fermer les yeux sur l'impertinence, le manque de respect et le travail mal fait. Mais, en me tenant un pied à côté, je ne me sens plus happée (
tsé quand le nerf du cou tressaille et que ça te chauffe sous la peau!) par les mauvais comportements. Je les nomme, mais ils me m'appartiennent plus. Ils sont les siens. Tant pis! Toutefois, ça implique bien des trucs et ça a des conséquences. Je les ai dit et redit mille fois. Si la parole n'a pas d'effet, la réalité peut s'en charger. Ça se peut que je n'ai pas le goût non plus de voir sa mauvaise humeur au réveil (donc reste dans ta chambre!), ça se peut que je lui dise «non» pour un deuxième film avant de se coucher, ça se peut qu'on sorte au restaurant sans elle si j'ai subi sa mauvaise humeur a plané dans la maison toute la journée, etc. Je ne lâcherai pas prise sur ce qui est important pour moi, mais je ne subira pas les conséquences non plus. Je ne ferai pas le clown pour l'amuser, ni la police pour la surveiller: j'ose espérer à une prise en charge d'elle-même. Peut-être que je rêve trop... Peut-être, je ne sais pas. Mais il me semble que leur offrir la chance d'être de plus en plus autonome est la plus belle des libertés et celle qui offre le plus grand éventail de possibilités.
Depuis quelques jours, cette technique m'évite de pogner les nerfs perpétuellement (pas du tout envie de passer mon été ainsi!). Et j'ai aussi trouvé la méthode de la liste plutôt intéressante. Chaque jour, puisque la mémoire des ados semble être défaillante, je dresse une liste (parfois en version papier, mais aussi envoyée par texto... Un jour, MissPuDeLulus finira bien par les faire d'elle-même sur son iPod!). Tout ce qui est dessus doit être accompli. Je communique aussi par texto pour rajouter des trucs sur la liste. Impossible de dire «Je ne le savais pas!»: elle a son iPod toujours avec elle.
Finalement, je pense bien mettre la main sur le livre
Have a New Teenager by Friday. Au cas où ça marcherait... Sinon, il restera toujours le rosé bien frais pour les soirs où je serai trop découragée.
Et vous, qu'avez-vous comme trucs quand votre ado (ou enfant, il n'y a pas d'âge!) vous met à boutte?