(discussion autour d'une cour d'école rapportée par une amie)
En attendant ses enfants près de la cour d'école, une amie à moi discute avec un groupe de mamans. Tout ce qui a de plus simple. Un jeudi soir comme tant d'autres. Puis, elle s'adresse à l'une d'entre elles qu'elle voit plus souvent :
- «Ce soir, on prends-tu un verre? Ça ferait du bien!».
- «Bonne idée!», que son amie lui répond.
Et là, les autres s'en mêlent. Pas parce qu'elles voulaient y aller elle-aussi. Nenon!
- «Chut! Dites-le pas trop fort, les enfants s'en viennent!»
- «Un jeudi soir? Vraiment?»
- «Faut pas fêter trop, vous savez «à notre âge», c'est pas facile, le lendemain!».
Et tout ça, avec des airs de «ben voyons donc!», «pfft, franchement! C'est futile!», etc.
Euh??
On comprend vite pourquoi mon amie n'est pas «amie» justement avec les autres. Quoi, on n'a pas le droit d'inviter une amie un jeudi soir pour prendre un verre? On devrait le faire «en cachette» des enfants? On devrait pas dire trop fort qu'on se fait plaisir? Et on ne parle pas d'inviter quelqu'un à une beuverie, là! Non, un verre, tranquillement, pendant que les enfants jouent. Un verre pour décompresser. Un verre comme mille prétextes pour se jaser, pour prendre du temps, pour lâcher prise, etc.
Il n'y a pas un enfant qui va être perturber si la routine du soir est chamboulée parce qu'on invite une amie pour un 5 à 7 improvisé. Je suis même plutôt d'avis que les enfants ont tout à gagner de voir le vrai côté de leurs parents. Ils ont besoin de les voir vivre des hauts et des bas (sans essayer d'édulcorer les moments difficiles en inventant un monde de Calinours perpétuel) et prendre du temps pour eux en s'accordant des moments plaisants qui les rendent plus de bonne humeur
Comment (et pourquoi!) le plaisir est-il devenu suspect? Et ça, en plus, d'être toujours relié à une idée de culpabilité. J'haïs cette expression «plaisir coupable». Franchement. Ça enlève toute la saveur au plaisir, non?
Bref, faisant fi des remarques des autres, mon amie et la sienne ont pris un verre ce soir-là. Et bien d'autres jeudis soirs aussi (et quelques mardis et mercredis à l'occasion). Et surtout, elles ont continué à le dire, sans gêne. Parce que personne ne devrait être gêné de ça!
Le pire, selon mon amie, les autres mamans auraient tout autant capoté si elle avait offert de prendre un café ou un thé. «C'est le principe même de prendre du temps pour soi, l'annoncer, le dire tout haut, qui les grafigne!». Fou de même!
mardi 22 mars 2016
mercredi 16 mars 2016
Ce qui va bien et ce qui va mal
Des matins où tout va tout croche, ça arrive. Souvent, même! Mais pas toujours.
Mais, imaginez que ce matin, ça a mal été. Vous arrivez au travail encore toute à l'envers. Rien ne s'est passsé comme prévu entre l'heure où le cadran a sonné et le moment où vous avez posé vos fesses sur votre chaise au bureau. Tsé, un matin de marde! (pas besoin de vous le décrire, vous savez bien de ce que je parle!). Des fois, on aurait envie de reculer le temps et de le recommencer. On pointe facilement tout ce qui est allé tout croche. Et on se dit qu'on ferait les choses autrement. On cherche à ne pas répéter nos «erreurs». C'est notre premier réflexe. Et on n'a pas tort... ni tout à fait raison d'agir ainsi.
Il parait qu'on devrait plutôt chercher à noter ce qui va bien les matins où ça roule bien et s'affairer à reproduire les petits gestes qui ont «positiver» ce matin au lieu de noter ce qui va mal et tenter par tous les moyens du monde de ne pas retomber dans ces patterns.
Je l'avoue, la différence est mince. Mais elle est là! Devant un «problème», on focusse rapidement sur ce qui a été tout croche au lieu d'essayer de noter ce qui fait que d'autres fois, tout va bien. Le 5 à 7 à la maison est difficile avec les douches, les devoirs, la préparation du souper, les appels du bureau, le vidage des boîtes à lunch, les crises pour la manette de tv, les cours parascolaires, etc. Quand on regarde notre semaine, on est capable de nommer aisément ce qui a mal été. Mais si on prenait le tout à l'envers? Si on relevait ce qui a fait que certains soirs, ça a mieux été (le soir où on a skippé le bain, la fois où le souper était dans la mijoteuse depuis le matin, quand on a fermé notre téléphone, quand on n'a pas couru pour le cours de piano, etc.) et qu'on mettait nos énergies à répéter nos bons coups!
Des changements vont se faire quand même. On va modifier notre façon de faire, mais on va le faire dans une optique beaucoup plus positive. Et ça, c'est assez pour nous faire sentir mieux. Parfait, c'est en plein ce qu'on veut!
Mais, imaginez que ce matin, ça a mal été. Vous arrivez au travail encore toute à l'envers. Rien ne s'est passsé comme prévu entre l'heure où le cadran a sonné et le moment où vous avez posé vos fesses sur votre chaise au bureau. Tsé, un matin de marde! (pas besoin de vous le décrire, vous savez bien de ce que je parle!). Des fois, on aurait envie de reculer le temps et de le recommencer. On pointe facilement tout ce qui est allé tout croche. Et on se dit qu'on ferait les choses autrement. On cherche à ne pas répéter nos «erreurs». C'est notre premier réflexe. Et on n'a pas tort... ni tout à fait raison d'agir ainsi.
Il parait qu'on devrait plutôt chercher à noter ce qui va bien les matins où ça roule bien et s'affairer à reproduire les petits gestes qui ont «positiver» ce matin au lieu de noter ce qui va mal et tenter par tous les moyens du monde de ne pas retomber dans ces patterns.
Je l'avoue, la différence est mince. Mais elle est là! Devant un «problème», on focusse rapidement sur ce qui a été tout croche au lieu d'essayer de noter ce qui fait que d'autres fois, tout va bien. Le 5 à 7 à la maison est difficile avec les douches, les devoirs, la préparation du souper, les appels du bureau, le vidage des boîtes à lunch, les crises pour la manette de tv, les cours parascolaires, etc. Quand on regarde notre semaine, on est capable de nommer aisément ce qui a mal été. Mais si on prenait le tout à l'envers? Si on relevait ce qui a fait que certains soirs, ça a mieux été (le soir où on a skippé le bain, la fois où le souper était dans la mijoteuse depuis le matin, quand on a fermé notre téléphone, quand on n'a pas couru pour le cours de piano, etc.) et qu'on mettait nos énergies à répéter nos bons coups!
Des changements vont se faire quand même. On va modifier notre façon de faire, mais on va le faire dans une optique beaucoup plus positive. Et ça, c'est assez pour nous faire sentir mieux. Parfait, c'est en plein ce qu'on veut!
jeudi 10 mars 2016
Parles-en à tes parents!
Parfois (souvent, étonnamment!), je suis la conseillère à distance des amies d'école de mes filles.
Un genre de courrier du coeur pour ados via Skype ou textos. Mes filles me refilent des questions, je leur donne mon avis d'adulte qui en a vu d'autres.
Et chaque fois, ma grande question: mais pourquoi elles n'en parlent pas avec leurs parents?
Parce qu'il n'y a de rien de vraiment compliqué ou gênant dans leurs questions. Ça va des menstruations aux difficultés d'Unetelle à s'endormir, à la «gestion des boutons» et autres désagréments de la puberté. Le genre de trucs dont on devrait pouvoir jaser ouvertement avec son ado en déjeunant (oui, on peut encore prendre le temps de déjeuner à la maison la semaine) ou dans un tête-à-tête improvisé dans un des nombreux «moments-taxi» entre parent et enfant.
Des sujets d'ados même pas (encore) compliqués. Mais ils n'en parlent pas avec leurs parents. C'est comme ça. Elles préfèrent passer par leurs amies (mes filles) pour m'en parler à moi qui ne les connais pas (ou presque). Et mes filles finissent toujours par leur donner le même conseil: «parles-en à tes parents!» Mais non, elles ne veulent pas. Elles «ne parlent pas de ça à la maison», y'a jamais de bonnes occasions, elles n'ont pas «ce genre de relation» (une simple relation parent-enfant?!) avec leurs parents...
On est toujours bien en 2016! Ça ne doit pas être parce que tout ça est très tabou... Est-ce si difficile de communiquer sur ces sujets «de base»? En cette ère où la communication virtuelle est omniprésente, a-t-on tant de difficultés à se parler? Ou serait-ce par manque de «disponibilité parentale»?
Car vient un temps où les ados prennent leurs distances de leurs parents (et c'est très bien) mais je constate aussi que beaucoup de parents ont parfois l'air soulagé de prendre (Enfiiin! Ouffff!) leurs distances de leurs enfants. C'est bien beau l'autonomie mais on n'est pas obligé de la favoriser au point à couper les ponts.
Ni être sur leur dos ou dans leur ombre tout le temps. Mais juste être là -au bout de Skype ou des textos s'il le faut- et s'assurer de garder le canal de communication bien ouvert. Et être là, pour vrai, disponible physiquement et mentalement, le plus souvent possible. Pour faciliter la discussion sur les sujets «de base» et garder la porte ouverte en attendant d'aborder les sujets plus compliqués qui ne manqueront pas d'arriver.
Un genre de courrier du coeur pour ados via Skype ou textos. Mes filles me refilent des questions, je leur donne mon avis d'adulte qui en a vu d'autres.
Et chaque fois, ma grande question: mais pourquoi elles n'en parlent pas avec leurs parents?
Parce qu'il n'y a de rien de vraiment compliqué ou gênant dans leurs questions. Ça va des menstruations aux difficultés d'Unetelle à s'endormir, à la «gestion des boutons» et autres désagréments de la puberté. Le genre de trucs dont on devrait pouvoir jaser ouvertement avec son ado en déjeunant (oui, on peut encore prendre le temps de déjeuner à la maison la semaine) ou dans un tête-à-tête improvisé dans un des nombreux «moments-taxi» entre parent et enfant.
Des sujets d'ados même pas (encore) compliqués. Mais ils n'en parlent pas avec leurs parents. C'est comme ça. Elles préfèrent passer par leurs amies (mes filles) pour m'en parler à moi qui ne les connais pas (ou presque). Et mes filles finissent toujours par leur donner le même conseil: «parles-en à tes parents!» Mais non, elles ne veulent pas. Elles «ne parlent pas de ça à la maison», y'a jamais de bonnes occasions, elles n'ont pas «ce genre de relation» (une simple relation parent-enfant?!) avec leurs parents...
On est toujours bien en 2016! Ça ne doit pas être parce que tout ça est très tabou... Est-ce si difficile de communiquer sur ces sujets «de base»? En cette ère où la communication virtuelle est omniprésente, a-t-on tant de difficultés à se parler? Ou serait-ce par manque de «disponibilité parentale»?
Car vient un temps où les ados prennent leurs distances de leurs parents (et c'est très bien) mais je constate aussi que beaucoup de parents ont parfois l'air soulagé de prendre (Enfiiin! Ouffff!) leurs distances de leurs enfants. C'est bien beau l'autonomie mais on n'est pas obligé de la favoriser au point à couper les ponts.
Ni être sur leur dos ou dans leur ombre tout le temps. Mais juste être là -au bout de Skype ou des textos s'il le faut- et s'assurer de garder le canal de communication bien ouvert. Et être là, pour vrai, disponible physiquement et mentalement, le plus souvent possible. Pour faciliter la discussion sur les sujets «de base» et garder la porte ouverte en attendant d'aborder les sujets plus compliqués qui ne manqueront pas d'arriver.
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