mercredi 29 septembre 2010

Oui, mais maman, eux...

On en était bien protégés jusqu'à présent. Mais je sentais que la paix tirait à sa fin.

Avec appréhension, d'une journée à l'autre je me disais que ça arriverait bientôt.

Eh voilà, c'est fait... elle a envahie notre humble demeure...

La douloureuse réplique du genre:


  • "Pourquoi faut que je rentre? Mathieu lui, il joue encore dehors!"

ou encore

  • "Oui, mais Marylie elle, sa mère elle veut lui acheter ça!"
La comparaison... et le désir d'être comme les autres. L'herbe plus verte chez le voisin dont on est bien protégés tant qu'on est encore dans la naïve enfance où on pense qu'on vit dans le plus magnifique château, que nos parents sont des rois et que notre garde-robe est remplie d'étincelantes robes de princesses.

Bientôt, ça sera le DS que le petit voisin a qui fera envie à Choupinette, les espadrilles qui ne seront plus aussi beaux tout à coup parce qu'un ami aura ri d'elle. Les heures de sortie qui seront "tellement moins cool" que celles de sa meilleure amie. Et ça durera comme ça jusqu'à la fin de son adolescence.

Non, mais sérieusement, c'est pé-ni-ble! Comme je vais survivre à ça pour les 10-12 prochaines années?

Je sais que ça fait partie de leur réalité d'enfant. Que c'est une belle occasion de discuter, de transmettre des valeurs aussi. Mais pour le moment la seule réplique qui me vient spontanément en tête c'est: "Ben c'est ça, tu peux changer de famille si tu n'es pas contente!" Le plus souvent je me retiens, parfois, je la sors en blague avec un clin d'oeil mais je sens que je manque sincèrement de réponses constructives à ces doléances.

Parents expérimentés... à la rescousse! J'ai besoin d'idées!

(Z) Imparfaite invitée: So

lundi 27 septembre 2010

Embrasser son enfant sur la bouche?

Ce n'est pas une question de microbes. Ni de traumatisme sexuel. Mais j'ai toujours un malaise quand je vois un père ou une mère embrasser son enfant sur la bouche.

Et encore plus quand le bisou buccal arrive directement de la grand-mère ou du grand-père. J'y peux rien, ça me dégoûte.

Y'a les joues, le front, les arcades sourcilières, le cou, la nuque, la tête... plein d'endroits où déposer des bisous tout doux. Pourquoi viser la bouche?

Voilà! J'en n'ai pas plus à dire aujourd'hui! Fallait juste que ça sorte!

Suis-je la seule?!

vendredi 24 septembre 2010

Nos faces d'imparfaites


J'ai - parait-il? - une face d'imparfaite. Que je fais sans m'en rendre compte. Je lève les yeux au ciel, je pince un peu les lèvres et je secoue la tête (ou lève les bras et les épaules). Bref, la face que vous avez vu partout sur le Guide de survie des (Z).

Vraiment, je n'avais pas trop remarqué jusqu'à ce jour que je faisais cette «vraie» face alors qu'on a du pour la séance photo prendre au moins 250 poses différentes (avec ou sans nos fameux sacs!). Mais c'est vrai que lorsqu'on a vu ce cliché parmi tout ceux pris, on avait dit «C'est nous!» à la grande joie du photographe qui devaient en avoir assez de nos demandes! Mais peut-être que cette photo aidant, j'ai développé ce petit air simili-à boutttte, simili-«et quoi encore?», simili-«ouain pis?»... Bref, je l'avoue, j'ai développé la faculté de reproduire à merveille cette face... et mes enfants aussi!

MissLulus l'utilise très bien. Trop bien. Devant un petit garçon pris dans un jeu du type «toile d'araignée» au parc, et devant nos demandes pour qu'elle aille l'aider, elle s'approche fière comme un scout prête pour sa première mission, le sourire aux lèvres. Elle l'attrape par le bras (même s'il est aussi grand qu'elle!) et se bute à son refus. Elle se retourne avec sa face d'imparfaite (la mienne!) et hurle "Ben là! Il ne veut même pas descendre!".

Voilà que JeuneHomme reprend la minique des (Z). À Passe-Partout, devant une PetitePeste qui fait tout sauf écouter l'éducatrice, il s'est tourné vers moi, a haussé les épaules et a fait une moue d'imparfait... lui aussi! Clown à ses heures, il a décidé d'ajouter même une main sur le front en secouant la tête! OMG! Ce sont mes enfants!?!!! Des vrais petits (Z)! On dira ce qu'on voudra, ça me rassure de voir qu'ils sont capables de discerner rapido des trucs un peu désespérants... sans perdre leur grand coeur. Mais je suis persuadée que grâce à l'humour et à l'autodérision, la vie est bien plus... drôle?

D'autres manifestations des faces d'imparfaites chez vous?

mercredi 22 septembre 2010

Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux?

À chaque fois que j'entends ou que je lis des drames qui touchent des familles, la même question me revient en tête: "Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux?"

On est là, à se dire qu'on sera comblées quand on aura une maison à notre goût, une job qu'on aime davantage, un autre enfant, la possibilité d'être maman à la maison, 25 livres en moins ou autre chose selon nos désirs et nos rêves...

Cette histoire familiale racontée dans la Presse la semaine dernière m'a profondément touchée et bouleversée. Une maman prise dans sa prison de chair. Victime d'un foudroyant AVC qui l'a emmurée dans son corps, incapable depuis 6 mois de serrer sa fille dans ses bras, de se promener main dans la main avec son amoureux, de prendre un bon repas en compagnie d'amies précieuses. Et c'est sans compter qu'un an à peine auparavant, leur plus jeune enfant décédait: mort subite du nourrisson. Le gros lot du malheur comme leur disent leurs amis. Mais eux refusent de le voir de cette façon et s'accrochent à l'espoir d'une vie plus douce...

Oui, c'est vrai qu'on a tous notre part de malheur et qu'on ne peut pas toujours être "hop la vie". Oui, c'est vrai que d'avoir des rêves et des projets, c'est ce qui nous tient en vie. Mais quand j'entends cette mère (dans l'extrait vidéo) dire que tout ce dont elle rêve c'est de retourner à la maison, être un peu plus autonome et manger un bon spaghetti avec du parmesan, j'ai envie de me dire que c'est maintenant qu'il faut être heureux, qu'il faut profiter de la vie, apprécier ce qu'on a plutôt qu'envier ce qu'on n'a pas.

Alors, qu'est-ce qu'on attend pour être heureux?

(Z) Imparfaite invitée: So

lundi 20 septembre 2010

L'aide ménagère, ça se paye?

À 7 ans, mes enfants sont mûrs pour avoir de l'argent de poche (lire: j'ai fini de payer pour de la gomme, des bonbons, des jouets du Dollarama...).

Mais pas question de leur verser un sou sans effort! (j'en ai, moi, de l'argent qui tombe du ciel?! Noooooo!) Et, puisqu'il commence à être temps qu'ils participent aux tâches domestiques, je me suis dit qu'une petite source de motivation serait la bienvenue.

La solution s'est concrétisée en un beau tableau de tâches désormais aimanté sur le frigo. Depuis la rentrée, s'ils aident à la préparation des repas, font du ménage, vident le lave-vaisselle, font leur lunch, aident aux travaux extérieurs ou plient les brassées de lavage, ils méritent un X. Évidemment, pas question de verser des sous pour chaque tâche. L'idée est venue de Momo: ''On a 7 ans, donc il faut faire 7 tâches pour avoir 1$''. Idée que j'ai acceptée sans discuter car j'imaginais déjà le profit anticipé dans les années à venir!

Bref, voilà que le tout tourne rondement. Qu'on se précipite pour plier du linge et mettre la table et que je distribue les 1$ ici et là, bref voilà que je suis fière de mon coup quand ma mère vient péter ma balloune. ''Pffft, belle façon de leur faire voir la vie! Tu es en train de leur apprendre que tout se paye.''

Ouain. Mais à quelque part tout se paye pour vrai, non? Et quand mes parents me donnait 5$ par semaine d'argent de poche à 10 ans et que tout ce que je faisais dans la maison c'était mon lit, ce n'était pas très gagnant-gagnant pour eux ils me semble... Tandis que là... disons que je ne me sens pas encore flouée!

Alors comment faire pour leur donner de l'argent de poche tout en les motivant à faire des corvées ménagères tout en évitant d'en faire de sales petits capitalistes? Éclairez-moi car je pensais être sur le droit chemin!

PS: Ce week-end, j'ai eu droit à mon premier: ''J'ai fait le ménage de mes dessins et j'ai tout mis dans la récup'. Pas besoin de me mettre un X, je l'ai fait par amour!'' Pas trop pire pour une petite capitaliste, hein? ;-)

vendredi 17 septembre 2010

La "parfaite" parfaite à détester...

Avouez que vous en connaissez au moins une ou deux dans votre entourage, une de ces filles qui commence invariablement toutes ses phrases par "Moi, je...", une qui nous tape sur les nerfs, une dont on arrive pas à mettre la switch à «off» et qu'on trouve p.é.n.i.b.le. Voici donc la «parfaite» parfaite à détester. C'est drôle, nous, on a déjà des noms en tête... Bon weekend!

jeudi 16 septembre 2010

Avortons les autistes (et quoi encore?!)


Un reportage plutôt bâclé sur l'autisme (pas d'avis de médecin outre le chercheur trop content de sa découverte, pas d'avis d'associations de personnes concernées) a été diffusé hier soir en seconde manchette du Téléjournal.

Céline Galipeau l'a même annoncé ainsi: ''Voilà une nouvelle qui va réjouir les parents d'enfants autistes''.

Je m'attendais donc à une bonne nouvelle mais voilà que le reportage parle plutôt d'un chercheur de Toronto qui a découvert un gène présent sur un infime portion d'enfants autistes et qui permettra aux couples de décider d'avorter les bébés qui en sont porteurs.

''On va avorter les autistes, maintenant?!'', s'est exclamé TriplePapa qui s'est couché en furie. C'est que nous sommes les fiers parents d'un petit autiste (TED) qui fonctionne bien en société. Qui nous cause très peu de problèmes. Son trouble envahissant du développement est modéré et, c'est la beauté de cet état puisqu'il se décline en un vaste spectre, allant du léger au sévère. Plusieurs de ces enfants se débrouillent très bien et -permettez-moi!- méritent de vivre. (Alloooo? Bill Gates, ça vous dit quelque chose?!)

Le reportage précise qu'un garçon sur 80 qui naît au Canada est atteint d'une forme ou d'une autre d'autisme. Ça en fait du monde, hein? À mes yeux, c'est un mini-génocide (oh le gros mot qu'il ne faut pas prononcer!)

Quel message envoie-t-on aux enfants (ados, adultes) autistes? (ils ne sont pas assez stupides pour ne pas comprendre le message, détrompez-vous et éliminez les clichés que vous entretenez depuis Rain Man) Qu'ils sont une nuisance pour notre société? Qu'avoir su, on les aurait rayé de la carte? (C'était ça, la bonne nouvelle selon madame Galipeau?)

Quel genre de société voulons-nous? Un monde remplis d'enfants parfaits, une vie lisse, lisse, lisse sans aspérités? Ça me fait penser aux mères parfaites qui planifient leur grossesse, leur date d'accouchement, leur seconde grossesse et leur second accouchement 5 ans d'avance. Aie les filles! Ça ne marche pas toujours comme vous le voulez. Vous ne pourrez pas toujours tout contrôler! Au fait, avez-vous planifié la date de votre séparation? Parce qu'un moment donné, votre chéri va se tanner!

Et on a beau mettre au monde un enfant parfait (et se cacher la tête dans le sable), ce petit génie peut faire une mauvaise chute, se faire percuter en vélo et finir quadraplégique et devoir se faire gaver pour le reste de ses jours (c'est plate à dire, mais c'est ça!)

Qu'est-ce qui a changé dans le monde pour qu'on tente maintenant par tous les moyens d'éviter les épreuves? D'avoir peur de ne pas être capable de..., d'avoir peur de ne pas pouvoir vivre avec...? Non, je n'étais pas plus prête que vous à vivre avec un enfant TED mais c'est arrivé, c'est la vie, je me suis adaptée et tout va bien.

Et quoi encore? Dans 10 ans, on aura découvert le gène des oreilles décollées et on avortera les petits pas cute parce qu'ils ne correspondent pas au modèle de perfection qu'on se sera imposé?

Le débat a déjà eu lieu pour la trisomie 21. Mais ça m'apparait nécessaire de le faire aussi sur l'autisme. Je vais lire vos commentaires avec intérêt!

Mais avant, je vous laisse sur les paroles du médecin qui nous a expliqué le diagnostic de Lolo: ''la majorité des gens voient le monde de la façon dont vous et moi le voyons. Les autistes le perçoivent d'une autre façon. S'ils étaient en majorité, c'est nous qui serions autistes''.
À méditer...

mercredi 15 septembre 2010

Sortez vos agendas les petits!

Deux demi-journées d'école, seulement deux. Même pas une journée complète.

C'est ce que ça aura pris à PetitLoup pour recevoir sa première invitation à une fête d'anniversaire d'un petit copain de classe.

Ouf! Re-ouf!

Je ne suis même pas remise du tourbillon de la rentrée que je dois déjà penser à acheter un petit cadeau pour un enfant que je n'ai croisé sur le pas de la cour d'école... que deux fois.

Oui, bien entendu, je pourrais dire à PetitLoup que les fêtes peuvent attendre, mais après un départ de la garderie émotif la semaine dernière (aucun ami qui le suivra dans sa nouvelle école), lui il est heureux comme tout et bien fier d'avoir déjà un ami pour qui il est important.

Mais j'avoue qu'avec les rencontres de parents à l'école (c'est déjà commencé!), les rendez-vous médicaux, le suivi chez l'orthophoniste, les cours de cirque la fin de semaine et les invitations d'enfants qui commencent déjà à pleuvoir, je trouve mon calendrier familial déjà bien rempli... de choses qui ne concernent que mes enfants! Cette année, on peut aussi y trouver le cours de Pilates et celui de Zumba que je me suis enfin permis de prendre pour MOI, mais je trouve que ça prend peu de place en comparaison avec tout le reste! Et je résiste à l'envie de ne faire un agenda que pour mes enfants, ne serait-ce que pour me donner l'illusion que tout le monde a un petit coin à lui dans les cases de ce magnifique calendrier FAMILIAL qui orne mon frigo!

(Z) Imparfaite invitée: So

lundi 13 septembre 2010

En ont-ils vraiment besoin?

L'ordinateur familial est devenu source de conflit depuis quelque temps. Tout semble graviter autour de lui et la voie d'accès est constamment congestionnée.

Lolo veut regarder des vieux Mickey sur le site de Disney...

Lili veut jouer en ligne sur le site de Barbie...

Momo veut chatter avec sa cousine sur Messenger...

TriplePapa fafouine sur LinkedIn...

Maman voudrait bien écrire un post pour son blogue...

Heureusement, l'arrivée d'un NetBook a permis de diviser le trafic mais pas assez au goût de Momo qui a suggéré bien naïvement d'en ''acheter un par enfant''. Euh... pardon? À 7 ans?!

Cette suggestion m'a fait réfléchir... Nos petits (z)imparfaits ont-ils trop de tout? Un DS ou un PSP par enfant, bon. Mais j'ai aussi vu des enfants d'âge préscolaire sur la banquette arrière d'une voiture avec chacun leur lecteur DVD portatif pour regarder leur film préféré. (Partage? Compromis?)

Momo m'a même dit qu'elle avait ''honte'' d'apporter son petit lecteur MP3 chez des amis car ''eux, ils ont des iPod''... Ce qui me ramène à mon interrogation: ont-ils trop de tout? Est-ce nécessaire d'avoir le top iPod à 6 ans alors qu'un lecteur MP3 à 15$ fait plus que l'affaire?

C'est donc avec amusement (et intérêt) que j'ai parcouru ce top 7 des choses que vos enfants n'ont pas besoin.

Je vous le résume:

1. Des vêtements de designers (est-ce vraiment l'enfant qui les veut?)
2. Un cellulaire (encore moins un iPhone ou un Blackberry!)
3. Une voiture (quoi?! et l'autobus?!)
4. Un nouveau iPod (le vieux ne fait plus l'affaire?!)
5. Une Xbox, une Wii ET un PS3 (une seule console, c'est pas assez?!)
6. Une télé dans leur chambre (y'en a partout dans la maison, servez-vous!)
7. Une tablette de lecture comme le Kindle (un livre, ce n'est plus assez bien?!)

Personnellement, j'ajouterais à cette liste (en plus du NetBook!): un vélo en titane, des chaussures Geox de taille 8 pour petits, un Nintendo DSi (tu as déjà un DS, as-tu vraiment besoin d'un DSi?!), un iPad, un appareil photo numérique de meilleure qualité que le mien.

Qu'en pensez-vous? Y a-t-il des indispensables dans cette liste? Suis-je la seule extraterrestre d'une autre époque à trouver tout cela superflu pour un enfant qui n'a pas encore vu apparaître ses premiers boutons d'acné?

vendredi 10 septembre 2010

Quels souvenirs?


La rentrée est passée! Youpi! On peut enfin respirer. Et voilà qu'on reçoit le catalogue Sears de Noël. Déjà? Eh oui!

Je me rappelle clairement, petite, avoir longuement feuilleté le catalogue Sears et surtout celui de Distribution aux consommateurs. Je prenais plaisir à regarder TOUTES les pages. Un petit manège dans ma tête : je devais choisir UN objet par page que j'achèterais si j'avais des tonnes de sous. Genre: la plus belle bague, la robe de madame que je prendrais, la tente la plus grande, le jeu de société, le vélo, le cossin-bibelot, etc. J'ai des souvenirs de moi en train de découper ce que je voulais ou de recopier minutieusement le code sur un bout de papier.

Toutefois de mes cadeaux, je ne me souviens pas précisément. Je me rappelle en vrac tout ce que j'ai eu. J'ai plein de photos aussi pour me rafraîchir la mémoire. Mais je me rappelle des Noël chez nous, de la visite, mes longues minutes à guetter les invités par la fenêtre, de mes fêtes avec ma famille ou mes amis, de la sonnette qui retentit enfin, des odeurs dans la maison, une fête surprise qui m'a émue, l'odeur de la fondue, etc.

Et au fond, c'est pareil pour une foule de mes souvenirs. Chaque jour de notre vie de maman, on essaie de capturer des moments précis. Le première rentrée. Le premier cours de natation. La première fois à vélo. En vacances, on multiplie les photos et on dépense une fortune en souvenirs. J'ai visité plein de villes américaines au cours de mon enfance. Je ne me souviens pas du tout - ou si peu grâce aux photos - de ce qu'on m'a acheté. Je me rappelle par contre que j'ai ramassé des Sand Dollar (des coquillages) sur une plage avec mon père, que j'ai visité un zoo fabuleux avec ma mère, que j'ai fait des folies
avec des cousines dans une chambre d'hôtel, etc. Même chose pour ma rentrée: je ne me rappelle pas ce que j'ai fait ma première journée d'école, mais je me rappelle avoir eu hâte de revenir à la maison pour tout raconter, parce que je savais que quelqu'un était là pour m'écouter.

On passe nos vies à accumuler des souvenirs tangibles (photos, cadeaux, toutous, cailloux ou autres) pour les enfants. On veut qu'ils se souviennent, qu'ils aient des repères, qu'ils se rappellent et surtout qu'ils n'oublient pas. Pourtant, la mémoire invisible est tout aussi puissante. Nos enfants vont se rappeler de petites choses, des petits bouts de leur vie qui les ont fait frémir d'émotion, des trucs qu'on aura nous-mêmes oubliés, qui sait. Mais pour eux, tout cela sera plus vif que les souvenirs tangibles. Attraper les vagues un soir doux et clair à Percé, l'odeur de la maison au retour de l'école, des autos tamponneuses dans l'eau à Cape Cod, une expédition dans la maison en lampe de poche, l'odeur et le bruit d'un feu qui crépite au chalet, un souper complètement fou en famille, une décoration faite en famille pour l'arbre de Noël, etc. Et plus que tout... la mémoire parfaite de s'être senti terriblement aimé pendant toutes ces années par plusieurs personnes. Parce que c'est cela que je me rappelle et qui me tient au chaud. Bien plus que tout le reste...

mercredi 8 septembre 2010

Passe-Partout, les papillons et moi


JeuneHomme entrera à la pré-maternelle Passe-Partout la semaine prochaine. Il a hâte. En fait, je pense surtout que depuis 2 ans, il entend sa soeur parler «d'école» et qu'il a hâte de faire pareil. En visitant donc «son» école et «sa» classe (et celle d'une dizaine d'autres enfants!), il était tellement heureux. Et c'est quand même rare de voir JeuneHomme dans un état d'émerveillement et de grande grande fierté.

Tout s'est bien passé.

En soirée, on est allé acheter un sac à dos. «Le» sien qu'il a choisit avec attention hésitant entre SpiderMan, Flash et Buzz (qu'il a choisi finalement!). La nuit suivante, il n'arrivait pas à s'endormir. Deux heures après l'avoir couché, il jacassait encore dans son lit et se promenait doucement dans sa chambre. Trop excité. Une fois endormi, il s'est réveillé à 3h du matin en déclarant haut et fort qu'il avait faim. Un Danactive plus tard, il dormait... pour se réveiller à 5h30! Trop d'émotions sûrement.

Bref, il a hâte! Très hâte. C'est bon signe, non? Je n'avais jamais vu JeuneHomme encore bien attiré par l'école.

Reste que moi aussi, je n'ai pas très bien dormi. J'ai tourné dans mon lit. Bien sûr, il y a le fait que mon «bébé» débute sa vie de grand. Quoiqu'on en dise, c'est quand ils partent pour l'école qu'on réalise qu'ils ont grandi... Mais non, ce n'est pas cela qui me tourmentait le plus. À l'école Passe-Partout, l'éducatrice l'a bien précisé: les parents doivent s'impliquer. Aller lire une histoire, animer une activité, aider les petits dans un bricolage, faire des colliers, même les accompagner aux pommes: je n'ai pas de problème avec cela. Mais ce n'est pas que cela Passe-Partout: on a 8 périodes de rencontres «entre parents» pour échanger sur notre rôle de parents, nos défis, nos interrogations, etc.

Euhhh? Il faudra que je parle? Que je raconte mon expérience de maman? Que j'explique mes méthodes de discipline? Ouf! Cela, je vous le dis, ce sera mon pire bout! Je ne suis pas très bavarde, peu encline à jaser de «comment on fait chez nous?» et surtout il y a comme quelque chose qui me dit que mes un peu plus de deux ans d'imparfaititudes ont fait de moi quelqu'un qui ne cadre pas trop dans un groupe de discussion sur l'art d'être parent. C'est plus fort que moi, je doute. Et j'ai bien peur que la première vraie de vraie journée de JeuneHomme, ce ne sera pas lui qui aura les plus gros papillons dans l'estomac, mais bien moi!

lundi 6 septembre 2010

Vive Les Chefs!

Le soleil (la piscine) la chaleur (l'air climatisé) et bien d'autres petites choses auront marqué l'été 2010 chez nous dont la série télé Les Chefs!, qui a littéralement fasciné mes enfants (qui vont d'ailleurs se coucher plus tard ce soir pour écouter la grande finale.)

On a regardé ça d'un coin de l'oeil au début de l'été mais, rendu en août, c'était devenu un incontournable familial chez nous.

Ce qui les a fasciné: la bouffe. Ils ont découvert plein d'aliments qu'ils n'avaient jamais vus (et moi de même!). Ils ont compris qu'il fallait tuer le crabe pour le manger (ben oui, rien ne sert de brailler pour la tite-bête!) et qu'en faire un plat pouvait devenir une véritable oeuvre d'art. Ils ont vu les aspirants-chefs goûter, couper, fouetter, monter des plats colorés et... subir la critique sans broncher, sans bouder, sans se décourager.

Étonnamment, Les Chefs! a éveillé un intérêt pour la cuisine chez mes enfants. Je ne fais pas de tartes ni tourtières, je n'ai pas de recettes transmises de mère en fille. Les miennes viennent en majorité de mes Coup de pouce des 10 dernières années ou de recettes.qc.ca! Et, jusqu'à maintenant, me voir cuisiner ou m'aider à la préparation des repas semblait les ennuyer au plus haut point. Mais, grâce à cette émission, ils me regardent d'un autre oeil. Et ils s'invitent avec joie. Alors j'en profite en leur lançant des : ''Aspirants-chefs, coupez les p'tits bouts des haricots! Vous avez 5 minutes à partir de... MAINTENANT!'' Et les voilà à l'oeuvre. Je fais ensuite l'inspection du travail et je leur donne ma critique.

Ce qui m'a fasciné dans cette émission? L'effort et l'humilité des candidats. Semaine après semaine, ils ont accepté la critique sans se démonter, sans courber l'échine. Ils ont admis leurs fautes avec humilité, sans arrogance. Pas de bitchage, juste de la camaraderie et de l'apprentissage à l'état pur. De l'effort, du travail, de la sueur et des résultats, parfois bons, parfois moyens. Parce qu'on ne peut pas toujours être le meilleur.

En quelques épisodes, mes enfants ont eu la démonstration que cet art -comme tout autre!- ne se maîtrisait pas sans efforts. Alors que les téléréalités valorisent la célébrité facile, c'est assez rafraîchissant, non?

vendredi 3 septembre 2010

Vivre avec son miroir

À la maison, on s'amuse souvent à dire qu'on a engendré des petits clônes de nous-mêmes.

Petit Loup a hérité du côté "bon vivant" et de la zénitude légendaire de son papa, mais aussi de sa personnalité susceptible et mauvais perdant. Paraîtraît qu'il a hérité aussi de mon côté "quand j'ai une idée dans la tête, je ne l'ai pas dans les pieds", mais c'est vraiment et majoritairement le portrait tout craché de son papa qu'on voit en le regardant aller dans la vie.

De son côté, Choupinette a hérité de ma personnalité intense "mille idées, mille projets à la fois", de ma nature "bordélique organisée", de mon côté "sensible et sauveuse du monde" et de ma nature angoisée. Elle a bien sûr aussi hérité de quelques traits de son papa (Gaston la gaffe par exemple!) mais c'est surtout beaucoup de moi-même que je retrouve en regardant ma fille.

Parfois on trouve ça bien rigolo de se retrouver face à notre propre miroir, d'autres fois, j'avoue, ça représente tout un défi. Sommes-nous mieux outillés pour aider nos enfants quand on partage les mêmes travers? C'est ce que je me demande... Je me rappelle être entrée dans la maison une fois en disant à mon chum: "Bon, j'abandonne, TU vas gérer la crise de TON gars qui vient de perdre au hockey de ruelle, ce sont TES gênes ça, moi je ne sais pas comment "dealer" avec ça!" Eh oui, en effet, son intervention a été beaucoup plus constructive que la mienne.

D'autres fois, j'en suis moins convaincue... J'ai parfois l'impression que c'est d'autant plus difficile d'aider ma fille à trouver des solutions du fait que malgré bien des efforts, 40 ans plus tard, moi, j'ai toujours les mêmes travers... Comment puis-je trouver les bons mots pour rassurer Choupinette quand elle anticipe avec angoisse les événements alors que moi je commence à peine à me sentir outillée pour faire face aux miennes? Comment lui demander de ramasser son bordel quand mon bureau croule sous les papiers, livres, listes de tout acabit et post-it pour m'y retrouver?

Vaut-il mieux abandonner la partie? Les laisser être tout simplement ce qu'ils sont?
Avons-nous tendance à trop vouloir "guérir" nos enfants des travers que nous avons de la difficulté à accepter de nous-mêmes?
Sommes-nous plus ou moins tolérants face à notre progéniture qui nous ressemblent trop?

Que de questions existentielles ce matin! Ouf! Des réponses?

(Z) imparfaite invitée: So

mercredi 1 septembre 2010

Riches, mais sans cervelle


Les Américains préfèreraient être plus riche qu'être plus intelligent.

Eh bien... Au mieux, j'aurais pensé qu'ils auraient aimé être plus mince. Non, plus riche!

Ça me fait réfléchir... Marie-France Bazzo, Paul Arcand et Mario Dumont discutaient d'éducation hier sur les ondes du 98,5 FM. Leurs propos étaient plein de sens. Est-ce que le savoir a encore une valeur chez les enfants? Comprennent-ils la chance - le privilège, peut-être même - d'aller à l'école? Sont-ils conscients que c'est de "l'ouvrage", oui, mais qu'un jour, ils récolteront tellement plus parce qu'ils se seront appliqués sur les bancs d'école? Réalisent-ils qu'une vie meilleure les attend au détour de toutes ces heures de cours, de leçons, de devoirs, de projets spéciaux et de recherches?

Non. Ils n'en sont pas conscients. Mais ce n'est pas cela qui est vraiment important. C'est plus à nous de leur inculquer cette soif d'apprendre, de faire des efforts, de se surpasser, etc. C'est à nous de donner une plus grande valeur au savoir qu'à la richesse ou qu'à la beauté ou le superficiel. C'est à nous de choisir de les reprendre chaque fois - même si c'est fatiguant, même s'ils en ont assez, même si on a autres choses à faire, même si c'est plus facile de ne rien dire - qu'ils disent "j'ai li", "viens t'assire", "si je ferais..." ou autres fautes. C'est reprendre mille fois l'explication du devoir de maths sans se mettre soi-même à maudire tout haut l'école et les heures de devoir. C'est être positif devant des devoirs qui nous mettent plus souvent les nerfs en boule (autrement, c'est clair que nos éponges vont répéter le même discours et entreprendre les devoirs avec une crise d'urticaire... et puisqu'on n'est qu'en septembre - et qu'on souhaite survivre jusqu'en juin - on est mieux de partir du bon pied et râler sur les devoirs avec les copines! Et puis, ça sert vraiment à quelque chose de rouspéter ainsi. Les devoirs existent, c'est ainsi! Vaut mieux faire avec, non? ). C'est inventer des dictées, montrer comment chercher dans un dictionnaire plutôt que de lui balancer comment s'écrit le mot "girafe", etc. C'est lire une 2e histoire avant le dodo même si nos yeux se ferment tout seuls. C'est à nous de donner un sens au savoir et à la connaissance. Pas aux enfants. C'est notre "job". Et ça en est toute une... mais je vais être riche et mes enfants aussi!