On pensait avoir atteint la limite de l’insoutenable avec les détails du
procès de Guy Turcotte mais voilà qu’un autre drame familial insupportable s’est joué tout près de nous, alors qu’un père a mis le
feu à une camionnette et y a laissé brûler ses trois enfants (l'un d'eux s'en est miraculeusement sorti, gravement blessé et traumatisé à vie). Avec du propane, tout le kit, bien équipé. Complètement prémédité.
Dans les deux cas, une séparation était en cause. Dans les deux cas, c'est le père qui avait pété les plombs. Plutôt, en avril, une mère s'était jetée dans la rivière des Prairies avec ses deux bambins (
seul le bébé de 2 mois a survécu). Mais qu’est-ce qu’il y a dans l’air pour qu’autant de parents dérapent à ce point?
Comment, en tant que parents, peut-on à ce point perdre pied avec la réalité? Comment peut-on faire à ce point abstraction de l’instinct de protection que nous avons tous envers nos enfants pour mettre leur vie en danger volontairement, pour leur enlever la vie avec violence sans qu’un éclair de lucidité nous rattrape au moment d’empoigner un couteau, d’ouvrir la valve de gaz propane ou de se lancer délibérément dans l'eau glacée?
Oui, ces trois parents vivaient un drame mais au lieu de chercher de l'aide -ou de se suicider à l'abri des médias- ils ont choisi de faire un coup d'éclat et de tuer leurs enfants de trois manières plus incroyables (immondes, choquantes, bouleversantes) les unes que les autres.
Pourquoi supprimer leurs enfants qui n'ont pourtant rien à voir avec le drame qui se joue? Par désir de vengeance sans aucune doute. Pour anéantir la vie de l'ex-conjoint, c'est évident. Et franchement dégueulasse de sacrifier de petits innocents pour faire le plus gros des pieds-de-nez qui soit à son ex. ''Na-na-na-na-na, c'est MOI qui aura le dernier mot!''
MOI. C'est sans doute le mot-clé dans ces drames. MOI je n'accepte pas la séparation, MOI je ne suis plus capable d'endurer mes enfants, MOI je suis en train de M'oublier dans MA vie.
Ça m'amène à penser à la catégorie de parents qui m'horripile le plus: les gros bébés adultes qui doivent satisfaire leur moi-moi-moi avant tout : mes loisirs, mes besoins, mes amis, mon temps pour moi, mes moments de détente et éventuellement, au bout de la liste, quand il me reste du temps (donc pas souvent!) mes enfants (ce
cute accessoire qui me fait bien paraître en société).
Combien de grands-parents compensent et camouflent les incapacités parentales de leurs grands enfants devenus parents en gardant, s'occupant, éduquant leurs petits-enfants plus souvent qu’autrement? Et je parle ici d’adultes autonomes, provenant de milieux aisés, professionnels et éduqués mais qui ont complètement baissé les bras: ‘’J’pensais pas que ce serait aussi demandant d’avoir un enfant…’’, ai-je déjà entendu. Deuh?!! S'occuper de ses enfants, c’est pas toujours rose, j'irais même jusqu'à dire que c'est franchement du trouble. Des fois ça crie, c’est demandant, ça te prend la tête et ça ne comprend pas du premier coup. Tu dois TOUT lui apprendre, répéter, recommencer et répéter encore mais c’est ça avoir un enfant. C’est exigeant et c'est aussi mettre entre parenthèses son gros nombril pendant quelques années pour mieux re-consacrer son temps à sa petite personne quand le plus gros du mandat parental est complété.
C’est pas la fin du monde, c’est juste un autre chapitre -pas toujours facile et avec beaucoup d'action et peu de répit- mais qui fait avancer l'histoire. Pour peu qu'on ait envie d'évoluer.
Mais revenons au cas de folie parentale. Sans être expert en scène de crime ni psychiatre, vous avez sans doute votre avis là-dessus en tant que parent. Parce que c'est de parentalité qu'il s'agit. Et elle va mal en maudit ces temps-ci.