lundi 8 août 2011

Vivons «Right fucking now»


Ce n'est pas moi qui le dit, c'est Patrick Dion qui le fait dans sa Chronique du temps qui passe. Et il le dit clairement très bien. Percutant. Simple. Efficace. Il tape dans le mille comme on dit!

Dans cette chronique, il dit un paquet de choses qui résonnent et qui font du sens. «La présence d’un enfant nous donne toujours un regard particulier sur le temps qui passe.» C'est vrai, non? Il n'y a pas une journée que je n'ai pas le souffle coupé en trouvant que ça passe trop vite. C'est fou! J'ai peur de rater quelque chose. J'ai peur de ne pas savourer assez. J'ai peur de me réveiller demain et que tout cela n'existe plus. Et c'est pire depuis que je ne suis physiquement là avec les enfants que la moitié du temps. Je sais! Je sais! J'en entends plein de commentaire: "L'autre semaine, prends soin de toi!" Bullshit! Tu ne veux pas prendre soin de toi. Tu ne sais plus trop comment faire vraiment. Ce que tu veux, c'est qu'ils soient là. Que le temps ne te bouffe pas une moitié de leur vie. Je sors le boulier de ma vie et je freake souvent. Je l'avoue. Je ne me guérirai jamais, je pense bien. «Je sors à tous les jours le boulier de ma vie, tentant de me faire croire qu’il m’en reste plus devant que derrière, du temps, espérant surtout ne pas l’avoir gaspillé à le perdre.»

Avoir des enfants, c'est cela. C'est savoir que tout passe trop vite et faire tout ce qu'on peut pour réajuster le tir au besoin et ne plus "perdre" contre le maudit temps. C'est vivre à fond. Montrer à ses enfants de goûter aux petits bonheurs au lieu d'attendre une vie durant un gros et extravagant bonheur. C'est comprendre qu'on a une «autre chance». Qu'on a le devoir de montrer à ses enfants qu'il faut foncer, vivre là, suivre son instinct, se faire confiance, rester intègre, pas demain, ni la semaine prochaine et encore moins le mois prochain. C'est là. Maintenant. On le sait trop bien quand un ou des enfants évoluent autour de nous, le temps passe à travers la pile des souvenirs qui devient vertigineuse, qui se compte en nombre de rentrées scolaires qu'on a vécu, de paires de souliers achetés, de vacances planifiées, etc.

«Quand les années s’accumulent, on se rend bien vite compte qu’il nous narguait, qu’il nous offrait hypocritement un doigt d’honneur ou une pomme empoisonnée. Plus on est jeune, moins les choses pressent. On remet au lendemain, on ferme les yeux. Sur nos rêves et nos aspirations, parfois même sur les êtres qui nous accompagnent. Mais la vie est si fragile, si courte. On peut à tout âge perdre pied dans l’existence.»

Mais bon... plus que cela Patrick Dion rappelle qu'on a toujours le choix. Toujours. On doit saisir nos chances qui n'en sont pas vraiment. C'est plutôt des occasions. De changer, de plonger, de battre en retraite, de faire une folie, d'essayer, etc. «Tout dans la vie est une satanée question de timing et de chance. Toujours. Qu’on soit jeune ou vieux, il faut saisir les occasions quand elles se présentent. Celle de changer sa vie lorsqu’elle nous rend malheureux, celle de réaliser ses rêves les plus fous, celle de foutre le camp à l’autre bout du système solaire pour aller à l’encontre de l’autre, celle de dire aux gens qu’on les aime. Pas demain, dans toute l’insouciance de la jeunesse. Là, tout de suite, right fucking now. Parce que demain n’existe jamais.»

Oui, avec les enfants, «demain n'existe pas» ou du moins on a peur que demain n'existe jamais. Et qui sait s'il existera ou pas, qui?? Alors, oui moi aussi, j'ai envie de vivre "right fucking now" et entraîner mes enfants là-dedans. J'en ai assez de soupeser à l'infini nos actions, d'anticiper une baisse de contrats (et de salaire), de craindre le pire. Je veux profiter d'aujourd'hui. Là. Mon bonheur, c'est ma responsabilité. Le leur, c'est une grande part leur responsabilité. J'ai envie de leur dire de suivre leur envie. Oh! Ça ne fait pas l'affaire de tout le monde, mais on s'en fout! On s'en fout tellement. Quand on vit comme on l'entend, quand ça fait du sens pour nous, quand on ne complique pas la vie, on la trouve mille fois plus belle notre vie! Parce qu'on la vit «right fucking now». Suivre ma petite voix, je l'ai fait. Je n'ai jamais regretté. Et c'est ce que je veux que mes enfants fassent.

On jase là... «right fucking now» êtes-vous là vous voulez être? Les deux pieds dans la vie dont vous rêvez? Êtes-vous l'exemple que vous voulez être pour vos enfants? Si oui, tout est beau. Bah! On a toujours quelques attentes et désirs (c'est normal! On ne peut pas selon moi vivre dans un état de parfait bonheur total), mais sont-ils plus grands que tout le reste? L'essentiel, ça va?

Si non, qu'attendez-vous?

À go, on vit un peu plus, chacune, là tout de suite, maintenant.

P.S. Un petit vidéo sur comment vivre le moment présent... signé Mr. Ramesh (alias André Sauvé). Un délice1

18 commentaires:

Julie a dit…

Si je suis où je veux être? Non.
Si j'en donne l'exemple aux enfants? Non.
Est-ce que j'ai les pieds dans la vie que j'ai toujours rêvée? Surtout pas ce matin!

La vie ne sera jamais douce avec moi, tabarn...

Michèle a dit…

Moi, j'essaie, dans la mesure du possible, de faire vivre à mes enfants, le moment présent et de leur apprendre à apprécier ce qu'ils ont, ce qu'ils sont.

Maman à bord a dit…

Wow! Quelle intensité ce matin Nadine! Ton billet est excellent. À lire et à relire!

P.S. Merci pour ce questionnement. La réflexion fait son chemin...

Bonne journée!:)

Anne-Marie Dupras a dit…

Je suis presque là où je veux être mais je ne suis pas encore celle que je suis réellement... Mais j'y travaille fort et si tout va bien, je pourrai dire que oui, je vis le moment présent et suis heureuse d'y être d'ici un an ou deux!

Merci pour le beau billet et la motivation qui vient avec!

Anonyme a dit…

C'est beau en théorie... Et pourquoi beaucoup de gens ne le feront pas? Pcq savoir ce qu'on veut, ce qu'on veut vraiment, c'est pas si évident que ça à se poser comme question. Pas qu'est-ce que la société nous demande de vouloir, pas ce que notre statut social nous demande de vouloir, pas ce que notre conjoint nous demande de vouloir, pas ce que nos enfants nous demande de vouloir... Ce que nous, on veut vraiment. Et si on pousse la question au bout de ses derniers retranchement, on fini par réaliser qu'on ce qu'on vit "right fucking now", c'est ce qu'on veut vraiment pcq c'est le résultat d'un paquet de petites décisions qu'on prend au jour le jour, en fonction de nos propres priorités. Et celles qui viendront me répliquer qu'elles ne prennent pas leur décision en fonction de leurs propres priorités, mais celles de leur boss, de leur conjoint, de leur famille... je leur répondrai que si elles font passer les priorités des autres avant ce qu'elles pensent être les siennes, ce qu'au fin fond, elles priorisent leur carrière, leur vie de couple, leur vie de famille, mais elle ne s'en rendent pas compte.

On dit souvent qu'on a toujours le choix dans la vie - et c'est vrai! Mais à ça j'ajouterai qu'il serait plus que temps qu'on arrête de faire les victimes "de nos obligations". On se les donne ces obligations pcq on a jugé qu'on avait de bonnes raisons de le faire. Faut juste arrêter de se plaindre et assumer nos choix de vie!

Fofie.

Unknown a dit…

Hé!!!

Ça réveille encore plus qu'un bon café ce matin. WOW!

Je pense que je vais devoir relire quelques fois pour que mes idées ne partent de tous les côtés en même temps.

Ma première réflexion?

Ma vie est compliqué. Il y a plein de trucs moches. Mais, moi, je suis de plus en plus heureuse.

De plus en plus au bon moment et au bon endroit. ET surtout, je le sais, ET je le sens assez vite quand ce n'est pas le cas.

Bonne pour les autres et de plus en plus pour moi. Ouverte aussi.

Vive les nouvelles amitiés et M.E.R.C.I.!

Juliex

Solène a dit…

Je vis souvent ce sentiment d'urgence de "vivre ici et maintenant". J'essaie autant que possible d'en faire une philosophie de vie.

Mais la vie étant ce qu'elle est, et étant ce que je suis, je sais que ce n'est pas tous les matins que j'ai la conviction d'être exactement là où je voudrais être et d'être celle que je voudrais être.

Y'a des journées où je me sens moche, où je trouve que je me suis pas une si bonne maman, blonde, amie, prof.

Mais de façon générale je suis heureuse et j'aime ma vie. Voilà!

Karocreations a dit…

Je dis 100% go ! Ton texte est magnifique ! je te suis go ! Et tant pis pour plus tard...Surtout si il n'arrive jamais... Tu m'inspires...

Karo

Milou a dit…

Super texte, merci :)
Je pense que je peux dire que je suis pas mal là où je veux être.
Je n'ai pas encore TOUT réalisé, mais ce qu'on veut vraiment, on l'obtient. Donc j'ai ce que je voulais vraiment.
Ça m'a valu bien des jugements, ces décisions que j'ai prises et qui pour les autres, frisaient la folie pure. Maintenant, on ne me dit plus folle, on me dit chanceuse.
Chance? J'ai simplement osé.
Et c'est une des choses que j'espère transmettre à mes enfants.
Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux?

Nadine a dit…

J'ai beaucoup aimé le commentaire de Julie qui dit "Ma vie est compliqué. Il y a plein de trucs moches. Mais, moi, je suis de plus en plus heureuse.". C'est cela, la vie! Mais sentir qu'on est de plus en plus heureuse, c'est le bon signe.
Et je me retrouve dans ce qu'a dit Mylen "Ça m'a valu bien des jugements, ces décisions que j'ai prises et qui pour les autres, frisaient la folie pure. Maintenant, on ne me dit plus folle, on me dit chanceuse.
Chance? J'ai simplement osé.". J'ai tellement la même réflexion que toi sur la supposée "chance". Il n'y en a pas de chance. Il y a des plongeons, des décisions, de l'audace, de "J'y vais", des "Je fais à ma tête", des "on fonce", etc.

Gen la vilaine a dit…

À presque 35 ans, je peux affirmer haut et fort que je n'ai jamais été aussi bien dans ma peau et dans ma tête que maintenant.

Oui, mes enfants sont une semaine sur 2 avec leur père pis oui je manque un tas de trucs qu'ils font. Mais en même temps, j'ai appris à savourer ma nouvelle vie de couple comme je n'ai jamais fait auparavant et pour la 1ère fois, je dis aisément que mon homme est l'homme de ma vie.

J'ai un travail dans lequel je m'épanouis, j'ai des enfants qui grandissent bien, j'ai un amoureux merveilleux et je suis en santé. Que demander de plus?

La vie est éphémère. Il faut savourer et tirer avantage de chaque moment qui passe :)

Nancy a dit…

Je reviens de vacances et je suis revenue avec la même réflexion alors je suis boostée au max avec le billet de Nadine! On a vécu ''fucking right now'' en vacances et on s'est dit que c'est ainsi qu'il fallait que ça soi. On planifie, on a un agenda chargé mais chaque moment qui passe est le plus précieux.

Marie-Claude a dit…

Superbe réflexion ce matin.
Je me sens où il faut sur le chemin où je veux aller. C'est important de se sentir sur le bon chemin même si la route vers l'objectif à atteindre est longue. En attendant, on profite de ce que la vie nous réserve. Plus je m'assume, plus je vis le moment présent avec plénitude.

Merci!

Isabelle a dit…

Merci de me faire découvrir Patrick Dion. Son texte est percutant et vibrant de vérité, tout comme le tien.

Evely a dit…

Depuis que je me souviens ce que je rêvais d'avoir, ce que je rêvais de vivre, c'est ce que je vis en ce moment. Un grand amour, un fiston génial et une petite vie tout plein d'amis, d'amour et de défis. Non ce n'est pas rose à tous les jours et même des fois c'est déprimant et horriblement dur. J'ai un lourd bagage qui me reste bien coller à la peau. Ceci dit, même enfant, je n'ai jamais voulu que ma vie soit facile, je suis l'architecte de ma vie et pour chaque bataille, je me présente fièrement prête au combat (bon des fois c'est à reculons), mais je sais bien que tous les maux font partis de mon aventure et de mon legs. Je suis de nature positive. Bien sûr que la vie me renvoie des coups sûrs et que je m'inquiète beaucoup trop pour des choses qui en bout de ligne ne sont pas si importantes. Je vis right fucking now parce que je vis ce que je rêvais d'avoir - une famille bien à moi.

Je me casserais cent fois la tête pour les sous, pour les logistiques de transports, pour les garderies, pour l'épicerie, pour ci et pour ça et pour le reste, mais tout ça fait parti du right fucking now aussi...

Anonyme a dit…

Lorsque mon ainé a été diagnostiqué avec des allergies alimentaires, j'ai vécu un choc, un down, un "ma-vie-ne-sera-plus-jamais-pareil". Franchement, j'ai capoté, Capoté avec un C majuscule. Pis après le choc qui a duré un 2-3 mois, ben je suis revenue sur la planète Terre, et j'ai décidé que c'était pas la fin du monde.

Oui, la vie nous envoie des "curve ball" des fois, mais la vie c'est ça justement, c'est d'être capable de dealer avec. Pour moi, vivre "Right Fucking Now", c'est accepter que je ne suis pas en contrôle de tout, mais c'est croire en mes capacités pour y arriver quand même.

Au bout de ma réflexion sur l'impact des allergies de mon fils sur notre vie de famille, sur SA vie à lui (parce qu'un jour c'est lui qui devra jongler avec ceci...), je me suis rendue compte que ce n'est vraiment pas si pire. Mon fils a une vie remplie, il est en santé, il n'a presque pas de contraintes. J'aurais bien sur pu continuer de m'apitoyer sur mon sort, sur son sort, le mettre dans une bulle et refuser de lui permettre de grandir, lui transférer mon anxiété, mais j'ai décidé que ce n'était pas la voie à suivre. Life's a bitch and then you die. Oui, la vie est injuste parfois, mais la vie vaut la peine d'être vécue quand même, malgré les obstacles. Le temps continue de filer peu importe, alors soit on profite de chaque minute MAINTENANT, ou on attend des jours plus beaux, des jours qui ne viendront peut-être jamais.

Donc, il y a exactement 3 ans, j'apprenais que mon fils souffrait d'allergies alimentaires et je sombrais dans l'anxiété, aujourd'hui, je suis fière du chemin parcouru. Mon petit homme de presque 4 ans accepte qu'il ne peut manger comme les autres tout le temps, mais il n'en fait pas grand cas.

Libraire philanthropique a dit…

Courir, entouré de 2 enfants qui sollicitent temps et attention, est merveilleux. C'est très enrichissant et satisfaisant ... en autant que je me garde le temps de prendre un bouquin pour m'installer dans le hamac.

Anonyme a dit…

Tellement pertinent.

Depuis que mon aînée est au monde que je me demande si je suis où je veux être, si on vit la vie qu'on veut vire.

Depuis un bon deux ans que mon chum se pose la même question.

La réponse est non.

Deux maudites bonnes jobs (mais qu'on n'aime pas tant que ça), nous tiennent à des centaines de km des gens qu'on aime. C'est ma petite cage en or. Trop belle et trop confortable. J'ai la chienne de la quitter et de me rendre compte que ce n'est pas mieux ailleurs et autrement.

Mais tchéquez moi bien aller... On va le faire le grand saut. Dans un an, jour pour jour, notre vie... pas juste la mienne, mais celle de mes enfants et de mon conjoint aussi va être complètement différente. On va se rapprocher de notre monde, pour commencer. Et on va trouver le moyen de faire un travail qui nous tient vraiment à coeur.

On n'a pas encore trouvé toutes les réponses... peut-être qu'on ne les trouveras jamais. Mais on ne regardera pas notre vie passer en se demandant ce qu'elle aurait pu être si on avait osé.

Mais maudite marde que j'ai la chienne.