vendredi 29 juillet 2011

Sacrez-vous chez vous?

Ici, ça arrive. Bon je dirais presque souvent. En tout cas, après avoir essayé quelques fois de réprimer un sacre par un juron délicat, j'ai laissé tomber. Désolée, mais quand tu t'échappes le pot de relish directement sur le petit orteil dire un mignon «Citron», plein de retenu, n'a pas le même impact anti-douleur que de lâcher un puissant «Calisse».

MissLulus et JeuneHomme ne sacre plus. Oh oui, ils ont déjà sacré. Quelques fois chacun. MissLulus a un historique de «sacrage» plus élaboré que JeuneHomme moins bavard. Je me rappelerai toujours de MissLulus du haut de ses 18-24 mois, une mince lulu sur la tête, une couche aux fesses, haut comme deux pommes et demi, qui parce qu'elle échappe sa poupée dans les escaliers et a de la misère à la reprendre, sort un magnifique «Calisse» bien senti et bien utilisé dans un moment opportun. J'ai rien dit. Rien. Parce qu'expliquer aurait été pire. C'était clair: elle cherchait à attirer mon attention. Je suis restée de glace. Elle cherchait à me provoquer. Je n'ai rien montré de mon étonnement, ma pseudo-honte, ma colère d'entendre ce mot dans sa bouche, mon rire (car c'était drôle), ma fierté (ben quoi, elle a compris qu'on ne le dit pas n'importe quand...)... rien! Puis, elle a monté les marches et ensuite j'ai simplement dit, toujours aucune autre émotion dans mon visage: «Tu ne dis pas ce mot-là.» Elle a récidivé. En jouant une partie de poches durant laquelle elle ratait tous les trous. Fâchée, elle a laissé sortir le même juron. J'ai usé du pouvoir de mon regard. De 1 pour faire comprendre à ma mère et sa cousine, aux épaules sautillantes, de ne rien dire et d'arrêter de rien immédiatement et de 2 pour toiser MissLulus pour qu'elle se rappelle de ne pas le redire. Finalement, elle s'essayera une dernière fois en présence de son père et son grand-père, eux-aussi n'en ont pas fait de cas plus que le simple «Tu ne dis pas ce mot-là!». Et ça a été fini. Plus jamais. Mais si ça avait continué, j'aurais resserré mes règles. Pour moi pour un enfant, ça peut arriver quelque fois pour tester mes limites, mais ça ne perdure pas. Comme pour plein d'autres choses. Mais le premier geste à faire reste... de ne rien faire!

Désormais, elle sait que comme adulte tu peux sacrer dans certaines occasions et dans certains lieux... mais pas elle. Pas tout de suite. Faudrait quand même se cacher la tête dans le sol et faire comme si tout va bien pour nier l'existence des sacres. Et prétendre ne jamais jamais sacrer (dans notre tête, ça compte quand même!). C'est quand même un peu culturel. Tellement que le Musée des religions du monde de Nicolet présente cet été Tabarnak: l'expo qui jure qui explore l'univers des sacres au Québec. Comme quoi on peut laisser échapper un sacre sans trop s'en mordre les doigts...

Allez! C'est certain que vous avez un sacre préféré (vous avez deviné le mien?) et une expérience avec des mini-sacreurs dans des situations où on lève les yeux au ciel en essayant de réprimer un petit sourire!

mercredi 27 juillet 2011

C'est la rentrée!

Vous ne le saviez-pas? C'est imminent! Oubliez la piscine, les virées tardives à la crèmerie et le camping, il est grand temps d'aller acheter les fournitures scolaires et de revenir peu à peu à l'horaire normal avec les enfants! ''Allez, il est 8 heures, tout le monde au lit! Demain, il faut identifier vos 294 crayons de bois!''
...

On ne peut plus feuilleter une circulaire sans se faire agresser par les duo-tangs en spécial (ben oui, si je cours en acheter maintenant, je risque de le trouver le foutu duo-tang orange qu'il me manque tous les ans! Mais je ne suis pas prête mentalement!).

On ne peut plus aller faire des réserves de crème solaire à la pharmacie (y'en n'a plus de crème solaire! Les bouteilles ont été remplacées par des gommes à effacer Staedler et des crayons HB). Des idées de recettes pour la boîte à lunch, des vêtements d'automne par là... AIE!

Est-ce qu'on peut nous sacrer patience avec la rentrée?! L'été est assez court comme ça, non? On n'est même pas partis en vacances!!

Sérieusement, y'a rien qui me donne plus l'urticaire que de toujours devoir passer à l'étape suivante avant de vivre celle en cours. Alors, ces jours-ci, à la vue d'un article scolaire, je ne peux pas m'empêcher de fermer les yeux, comme un réflexe de protection (et l'autre jour, je conduisais quand c'est arrivé!) S'il y avait un tas de sable, je me cacherais la tête dedans. Littéralement!

Chaque chose en son temps, BON! Et là, le timing est mal choisi et ça gâche mon fun.

lundi 25 juillet 2011

Génie du vélo?

MissLulus fait du vélo et depuis qu'elle a mis la main sur un dépliant Génie-Vélo sur la sécurité à bicyclette Bon, on lui a d'abord attaché sur les mains pour être certaine qu'elle le lise... mais depuis on se demande si on n'a pas fait une erreur! Depuis, elle commente avec - il faut le dire, beaucoup de justesse - le comportement de d'autres vélos qu'on rencontre. Et je ne sais plus quoi répondre.

Bon, il y a le truc humiliant:
- Pourquoi tu ne portes pas de casque, maman? (Euhh.... C'est que... Bon, allez, je te le dis puisque tu en auras peut-être hérité, qui sait? J'ai une forme de tête weird... une grosse tête. Moi les chapeaux, les casquettes, casques alouette, ça ne me fait pas. J'en ai pas encore trouvé un assez grand (humiliation). Le dernier essayé - et le plus large - chez Canadian Tire, je viens de rapporter! Promis demain on va en trouver un ensemble... arme-toi de patience! Et ris pas... pense à l'hérédité!)

Puis, il y a aussi les trucs que je me demande moi-même tout bas mais que je ne dis pas trop car les pro-vélos sont partout. Mais MissLulus, elle, n'en a rien à faire. Elle le dit tout haut... conséquence directe de mon désir d'éducation de la sécurité à bicyclette. Reconstitution d'une discussion entre MissLulus-Génie-du-vélo et moi, alors qu'on est en voiture à Montréal.

- Maman, pourquoi la madame ne roule pas dans le bon sens? Il faut rouler dans le sens de la circulation, voyons! (Aucune idée! Moi aussi je me le demande, j'ai bien failli l'accrocher!)

- Pourquoi le monsieur n'arrête pas? Il y a un STOP. Il ne le voit pas? On doit absolument arrêter! Pourquoi il ne le fait pas? (Aucune idée encore! Il a bien failli défoncer ma porte!) Attention, un autre qui ne l'a pas vu (Grrrr! Une horde de vélo aveugles sûrement!)

- Pourquoi il a des écouteurs dans les oreilles? Il écoute son iPod? Il me semble qu'il n'entend pas les bruits autour de lui... Toi tu as-tu le droit d'avoir cela en auto? Moi, je peux le faire? (Aucune idée! Mais toi, tu ne mets pas ton iPod en vélo... oublie cela!)

-Hiiiiiiiiiii! Maman! Il sort d'où ce vélo? (Aucune idée!). La piste cyclable est pourtant juste là? Il ne roule pas dessus? Il a passé juste devant toi (j'avais remarqué!). Mais c'est dangereux! On ne peut pas passer devant un passage sans regarder si une auto n'en sortira pas. C'est écrit juste là dans mon dépliant (Non je ne peux pas regarder le petit paragraphe, mais je te crois. Et à mon avis, ce serait plus à lui qu'à moi de le voir ton dépliant!). Franchement, il cherche quoi? À se faire frapper? (...)

- Pourquoi les deux madames roulent une à côté de l'autre? (Aucune idée!) C'est dangereux! (Je le sais, je surveille encore ma porte, je le sais!) Elles n'ont pas le téléphone ou de courriel pour «jaser», elles? (Auuuuuuuuuucuuuuuuune idée! Mais si elles peuvent se tasser, on va finir par pouvoir passer!)

- Maman, t'as pas vu! Fais attention au monsieur là! Tu ne l'as pas vu ? (Ouiiiiiiiii, je l'ai vu! Mais il y a 1 seconde et demi il était tranquille sur le bord de la rue, là à ma droite!) Faut que tu fasses attention aux vélos! La route, on doit la partager entre les autos et les vélos! (Ouiiii je veux bien mais là, le partage me semble assez inégal!). Oups! Tu penses que le monsieur ne sait pas où il va? (Auuuuuuuucuuuuuuuuuune &?*%*&?((&?* idée!!!!!), il change souvent de direction et se promène entre les voitures (J'ai vuuuuuu! Je suis sur un qui-vive constant!! Que fait-il?) Je pense que c'est dangereux (MOI AUSSSSSSSSSIIIIII!!!).

- Maman? (quoi?? Quoi?? J'ai les nerfs un peu en boule! Y'a des vélos partout et visiblement ils n'ont pas lu ton dépliant Génie-Vélo!! ). Tu crois qu'on pourrait marcher, ce serait plus simple!

Parfait MissLulus! Parfait! Bonne idée!

- Maman? Tu penses que je pourrais distribuer des dépliants aux cyclistes? Aucune idée, mais ça ne ferait sûrement pas de tort!

vendredi 22 juillet 2011

Le plaisir du désir

Parmi la foule de choses que je souhaite transmettre à mes enfants (non, mais y'en as-tu des affaires à leur transmettre quand on s'y arrête 2 secondes!), il y a le plaisir du désir et de l'attente, qui commence au moment où on a l'idée de faire ou d'avoir quelque chose jusqu'au moment où on le fait ou on l'a entre les mains. Et ce moment, j'essaie de le prolonger le plus possible, jusque dans les petites situations de la vie.

Par exemple, mon café du matin. Je ne me le verse pas machinalement au lever du lit. J'attends de le désirer profondément jusqu'à me dire ''Il va être bon ce café-là!'' et la première gorgée est totalement jouissive!

Idem avec les enfants. Ils ont su un an à l'avance qu'ils iraient à Disney World. Trop long, vous pensez? Ils ont fait de la recherche sur Internet, imprimé les plans des parcs, regardé toutes les vidéos sur le site web, ils ont en parlé, ils l'ont désiré, ils en ont pleuré tellement ça n'arrivait pas vite, ils ont fait un décompte qui commençait à 100 jours. Arrivés sur place, ils n'en croyaient pas leurs yeux Et c'était vraiment beau à voir! Momo me parle encore avec émotion du moment qu'elle a préféré, celui où j'ai réveillé les enfants à l'aube le matin du départ. Elle avaient attendu ce moment avec tellement d'impatience que ce souvenir est gravé à jamais dans sa mémoire.

Je mise sur le désir pour des choses simples aussi avec les enfants. Lolo voulait ABSOLUMENT s'acheter un nouveau jeu de DS avec son argent de poche. On avait tout le temps d'y aller le week-end dernier mais... je lui ai dit qu'on n'irait que vendredi soir. Une semaine d'attente pour rien. Juste pour qu'il ait le plaisir de le désirer. Il en a beaucoup parlé, c'est vrai. Mais cela fait partie du jeu, ça amplifie le plaisir. Et je suis persuadée qu'il va jouer plus longtemps avec ce jeu que si on était parti l'acheter dès qu'il en a eu l'idée.

C'est aussi un bon moyen de créer une excitation autour d'un truc pas si extraordinaire. Ça fait deux semaine que je leur parle d'aller faire une petite visite à l'Électrium, à deux pas de chez nous. Y'a vraiment rien là comme sortie, j'en conviens! Mais depuis deux semaines, ils spéculent sur la façon dont est produite l'électricité et je les entends discuter de la fameuse boule qui fait lever les cheveux avec excitation.

Je peux déjà prédire que cette petite sortie sera un succès juste parce qu'il la feront... enfin!

mercredi 20 juillet 2011

Planète 8

Vous le savez comme moi, il y a le Terrible 2 (qui dure 2 ans et entre cela le Horrible 3) et le Fucking Four, mais on les appelle comment les «8 ans».

Oui, oui, les 8 ans! Vous savez de qui je parle, non?

Ceux qui sont obligés de vivre un pied dans l'enfance et l'autre dans la préadolescence?
Ceux qui ont une nouvelle petite attitude (qu'on n'aime pas particulièrement) hautaine et suffisante, mais qui sont aussi capable de pleurer sans orgueil?
Ceux qui croient TOUT connaître? Mais posent encore plein de questions...
Ceux qui connaissent un regain de jalousie envers les petits, mais qui envient les plus grands (et leurs privilèges!)?
Ceux qui sont hypersensibles (spm ultra-précoce?) et hyperimpatients (c'est un spm j'en suis certaine!)
Ceux qui écoutent un soir Harry Potter et le matin suivant Zoobomafoo?
Ceux qui nous collent encore...
Ceux qui nous trouvent ben ben «off» parfois...

On les appelle comment? Les «Double Fucking Four» ?

Je ne sais pas vous, avec vos Planète 8, si vous êtes comme moi, mais bien des jours, je ne sais juste pas comment les prendre... Mais bon, 9 ans s'en vient. Ça doit bien être l'âge de la sagesse de l'enfance, non? Svp! Svp! Faites-moi croire à cela!

lundi 18 juillet 2011

Au secours! Une soirée de filles!

Dès que TriplePapa s'est pointé à la maison avec sa paire de billets pour un prochain match des Alouettes c'était réglé pour mes filles: ''Youpiiii, on va pouvoir se faire une soirée de filles!''

Pas question qu'une de mes filles aillent voir du football (prononcez ce mot avec le dédain et la moue caractéristique d'une fillette de 8 ans) au plus grand bonheur de Lolo (que je soupçonne d'adoooorer allez voir les Alouettes pour 2 raisons: les hot-dogs et les cheerleaders! Oui, oui! À 8 ans, il était trop fier de montrer à TriplePapa sa découverte sur le site web de l'équipe. ''Aie! Papa! Joanie, elle vient de Longueuil, elle pourrait peut-être nous garder des fois?'')

Revenons aux choses sérieuses, mes filles veulent qu'on passe une soirée de filles. Et si c'est votre rêve, moi, c'est mon cauchemar! Je sais, je dois être la seule filles sur Terre qui n'aime pas les soirée de filles, mais je m'assume. Et n'essayez pas de me fredonner la toune de Marie-Chantal Toupin, ça ne me mettra pas dans le mood! (ça m'a m'achever pour être plus exacte!)

Faire des bijoux, se mettre du maquillage, se faire des coiffures, se poupouner, c'est ma mort! Et ne pensez pas que l'option ''film de filles'' soit envisageable! ''C'est pas extraordinaire, regarder un film! On veut une soirée de filles géniale!'' Rien de moins!

J'ai pensé commencer la soirée avec des bulles (mes filles aiment le champagne, ça tombe bien!) puis faire des cupcakes (en faisant, pour une fois, un vrai effort sur la décoration des gâteaux) mais ça ne remplit pas une soirée ça, madame! Un pédicure, une manucure... ouf! De la crème et du vernis... à la limite!

Mon idée (z)imparfaite: leur faire boire assez de champagne pour qu'elles sombrent dans un sommeil profond à 20h et qu'elles me laissent tranquille avec leur vernis, leur gloss et leurs colliers de super-extra-mini-perles!

D'autres idées pour (me sauver d')une soirée de filles?

PS: On sera coincées à la maison sans auto! Sinon, je les aurais bien emmenées au bingo! hahaha

vendredi 15 juillet 2011

«Ce n'est pas ce qui est supposé! »

Je ne pensais pas que ça pouvait arriver.

On est au resto en vacances. À la table d'à côté, un couple avec deux enfants: un d'environ deux ans et demi et un de 5-6 mois. Pas tenables. Et les parents? Visiblement à boutte! La mère surtout! Le bébé (dans une chaise haute en bois dans laquelle il roulait... j'ai eu peur tout le long du souper qu'il tombe!) se tortille, pleurniche, chiale, attrape tout ce qui est devant lui, tape sur la table, mord ses poings. C'est pas dur comme diagnostic: il a faim. La mère ne bouge pas et regarde sa montre. Elle sort trois ou quatre jouets et Bébé se fait un plaisir de les garocher à terre. Deux-Ans, lui, court dans le restaurant. Son père a à peine le temps de commander que le petit s'est sauvé sur la terrasse. Il part derrière lui laissant la mère et Bébé seule. On le voit qu'elle n'en peut plus des crisettes de bébés, qu'elle a proposé de sortir au resto pour sortir de chez elle point, pour changer d'air, pour ne pas avoir à faire le souper. Mais bébé chigne encore et elle n'en peut plus. Ses yeux sont vides, ceux de son bébé sont suppliants. Il a faim. Mais elle regarde sa maudite montre encore. Pendant ce temps-là, Papa fait patienter Deux-Ans en le promenant dans le restaurant. Il sait que s'il le rassoit, il ne pourra pas rester plus de deux minutes tranquille et le manège sera reparti.

Les assiettes des parents arrivent. Bébé a envie de plonger dedans, même si c'est des salades. Il s'étire, se tortille (OMG la maudite chaise haute pas sécuritaire!!) et Maman finit par le prendre sur ses genoux. Lui, il semble content car plus près de la bouffe. Mais non, elle ne lui donne rien, évidemment. Même pas un microscopique bout de concombre pré-mâché, ni des petites miettes de pain à mâchouiller. Rien. Elle regarde sa montre. Elle attend, les nerfs sur le point de craquer (les miens aussi! À notre table, on a tous un point dans le dos en voyant cela!). Maman mange un peu. Mais c'est du sport avec Bébé qui bouge et fait le ver à chou sur elle. Papa revient avec Deux-Ans qui picore dans l'assiette. Papa est essouflé. Deux-Ans n'aime pas sa soirée. Il semble lui-aussi exaspéré par les cris de son bébé frère. Puis, tout à coup, Maman regarde encore son (&*?& de montre et finit par sortir une bouteille de son immense sac à couches.

Je n'ai jamais vu un enfant avaler aussi vite un biberon. Tout calé. D'un coup. Il doit avoir peur qu'on lui enlève. Il ne prend même pas le temps de savourer. Il s'empiffre. On ferait pareil. J'étais rendu à avoir faim pour lui, pauvre petit. Maman lui a donné son biberon d'une main sans même lui faire un petit câlin sans même le regarder doucement. Elle lui a donné parce qu'il le fallait et parce que c'était l'heure. Pas une once de plaisir de nourrir son enfant. Rien. Rien dans ses yeux. Après? Rien n'avait vraiment changé. Bébé avait faim encore, c'était clair. Tu ne vides pas une bouteille à grande vitesse sans avoir faim. Il a continué à vouloir attraper la salade de sa mère. Sa mère a continué à le maintenir hors de portée. Il a continué à chigner et cela a continué à énerver son frère qui s'est finalement re-enfui et son père a été obligé de courir le rattraper. Quelle soirée au resto pour eux!

Dire combien ça m'a fait de la peine, c'est presqu'impossible. «C'est quoi? C'est quoi? que j'avais envie d'hurler de ma table. C'est pas l'heure? C'est pas écrit dans ton livre qu'on peut nourrir un enfant plus qu'à l'heure dite et plus de la quantité qu'on nous dit. » Les parents «by the book» m'énervent. C'était évident que cet enfant-là était prêt à manger un peu, je ne sais pas un peu de purée de petits pois n'importe quoi! Ou de boire un peu plus, ou plus souvent! Il est peut-être en poussée de croissance? Fie-toi à ton instinct pas à un livre. En voyant la maman regarder son heure et étirer le temps avant de sortir son biberon, je voyais bien qu'elle se disait que ça ne se pouvait pas que le bébé ait faim là, à cette heure-là car ça devait faire XX heures qu'il avait bu et qu'il ne devrait pas boire avant telle heure. «Ce n'est pas ce qui est supposé!»... Eh bien non! Avec les enfants, ce n'est jamais vraiment ce qui est supposé. C'est toujours des règles générales mais il peut y avoir mille exceptions valables et plausibles.

«Alors, jette ta montre au plus tôt, Maman et fie-toi à ton instinct.» Comment on peut laisser un enfant avoir faim ici en 2011? Juste parce qu'un livre nous dit de le faire? J'en reviens pas. J'aurais tellement eu envie de prendre ce bébé dans mes bras et lui donner, avec amour et attention, un peu de purée d'haricot jaune (je prends les plus mauvaises, mais pour lui ce serait déjà un festin!) avec un peu de lait ensuite (ben oui, les livres disent de donner le lait avant et la bouffe ensuite, mais on n'a jamais fait cela ainsi ici et ça va très bien!!!). Doucement.

Non, la vie n'est jamais ce qui est supposé. Pas plus les enfants. C'est vraiment le temps parfois de renouer avec notre instinct. Juste notre instinct. Sans montre et sans livre.

mercredi 13 juillet 2011

Tu te sens vraiment imparfaite quand... (prise 50)


Les chums sont dehors sur le bord de la piscine et ayant un petit blanc de mémoire envoient deux mini (Z)imparfaites demander à leur mère : «C'est quoi le drink avec du truc aux pêches? Du chap? Schnap?».
- Un Sex on the beach!

Et là, les deux mini se précipitent dehors sur le balcon et crient en choeur «UN SEX ON THE BEACH».

(C'est nous ou ça avait presque l'air d'une commande?)

Et de voir les deux mini (Z) chuchoter dans l'oreille de l'autre et ricaner en nous jetant des coups d'oeil plein de sous-entendus.

«Quoi? J'ai fait une demi-année en immersion anglaise. J'ai tout traduit à Momo!»

Ok! Ok! Mais quand on te demandera dans la famille cet été ce que ça t'a permis de faire, pourrais-tu dire que tu as été capable de demander «Can I have more ketchup please?» dans un restaurant durant les vacances plutôt que de traduire un nom de drink, svp?

lundi 11 juillet 2011

Sommeil paranormal

Tiens, un autre chapitre du Guide des compétences parentales, version (Z): le sommeil. Celui qu'on n'a plus comme avant, ni en quantité ni en qualité, dès que l'on devient parent.

Sincèrement, c'est ce que j'ai trouvé le plus difficile avec la parentalité: les heures de sommeil réduites, bousculées, les nuits blanches de gastro, les nuits de 4 heures, dormies en deux parties. Si bien qu'aujourd'hui encore, dormir une nuit de 6 heures sans me réveiller est un exploit que je souligne encore d'un petit yé!, toute contente de me réveiller si reposée!

Tout part du sommeil (et de son manque!): la patience (qui se réduit en miettes), le sourire (qui s'efface peu à peu de notre visage), la tolérance au bruit, les petits moments d'intimité en couple. Sans sommeil, point de tout cela. Et c'est le début de la dégringolade.

Vient un moment où il FAUT dormir, coûte que coûte, là, maintenant. Et c'est souvent-là qu'on n'y arrive pas. Place au sommeil paranormal!

Suis-la seule à avoir constaté un lien étrange entre le bébé et la maman au moment où elle sombre dans le sommeil? (oublions les papas ici, ils sont majoritairement atteints d'un mal que j'ai diagnostiqué sur ce blogue: la surdité nocturne). En état de fatigue extrême, pouvez-vous m'expliquer pourquoi bébé choisit expressément de pleurer au moment même où l'on sombre dans un sommeil profond? Juste au moment où on s'endort... OUAAAIINNNN!

Autre situation tout aussi semblable: on (la maman, bien sûr!) se réveille sans raison en pleine nuit. Puis, 5 secondes plus tard, bébé se réveille à son tour! OUAIIINNN! Ah! C'est un pré-réveil bien calculé pour s'assurer d'être bien éveillée au moment où bébé se réveillera! Incroyable, hein?!

Sans oublier une habileté qui vient avec la parentalité et qu'on oublie de mettre sur notre CV: la capacité qu'on acquiert de dormir sur une demi-oreille (fort pratique au bureau, le lendemain d'une nuit blanche! ;-) Je m'explique: on dort profondément et on entend tout de même tout ce qui se passe pendant la nuit. Fiston s'est levé pour aller faire pipi; il y a eu une averse à minuit; Cocotte a toussé vers 2 heures du matin. On a tout entendu en dormant et, malgré tout, on ne s'est pas réveillée...

Ça vous est déjà arrivé, hein? (dites-moi oui ou... je vais me mettre à faire bouger ma table de patio ou écrire un livre sur les anges!) Avez-vous d'autres expériences de sommeil paranormal parental à partager?

vendredi 8 juillet 2011

Bonne fête à... nous!


Déjà trois ans qu'on a créé les (Z)imparfaites sur ce blogue. Trois ans d'imperfections assumées et partagées!

Quand on a commencé, nos ''grands'' n'allaient même pas à la maternelle. Cet automne, c'est JeuneHomme qui y fera son entrée! On n'a plus de bébés!!!

Trois ans. 950 messages. Un coming out sans sacs bruns (après un an d'anonymat!). Un 5 à 7 mémorable. Un guide de survie qui a trouvé près de 3000 preneuses (merci!!). Un lancement formidable. Un gros panneau à la sortie du pont Jacques-Cartier. Une dizaine de salons du livre. Des entrevues. Des dizaines de concours (et encore plus de gagnantes!!). Une chronique mensuelle dans le magazine Yoopa.

Et vous... chez vous! Vous nous suivez au quotidien, certaines depuis le tout début ou presque! Ça nous impressionne encore et toujours de vous savoir de l'autre côté de l'écran pour lire nos petites angoisses, nos moments de délires et nos succulentes humiliations. Depuis le début, on a reçu près d'un million de visites. Ça en fait du monde! Merciiii!!!!

On a changé en 3 ans? Oui et non. On a appris une foule de choses. On peut même dire qu'on a «grandi» à travers tout ce qui nous est arrivé (c'est un un peu gnan-gnan, on déteste le gnan-gnan, mais bon...). Mais, fondamentalement, on est restée les mêmes. On vit notre vie comme on l'entend en se foutant avec encore plus d'assurance des qu'en dira-t-on et des règles. On mise sur le plaisir de vivre plein de trucs - petits et grands - avec nos enfants. Et puis, on aime toujours autant le rosé. Et c'est justement ce qu'on va sortir pour trinquer à nos 3 ans!

Il y a plein de trucs mémorables qui nous viennent à l'esprit pour illustrer ces trois années mais celle-ci est de loin notre préférée:

Au Salon du livre de Montréal, une femme s'arrête devant notre table, louche vers notre livre, le prend dans ses mains, réalise ce que c'est, le garroche sur la table et nous lance avec hargne:

- «Ahhhhhh mon Dieu, c'est vous cela, les (Z)imparfaites!!!!» (avec un air plein de dédain!)

- «Eh oui!», qu'on répond.

- «Ahhhh (toujours avec un profond dégoût!), j'aimerais dont pas cela être comme vous autres... J'aime BIEN mieux être parfaite!»

- ... (ici, à ce moment précis, on cherchait l'ironie, l'étincelle dans les yeux qui nous aurait fait comprendre qu'elle nous faisait marcher, mais rien...)

Nancy lui a alors lancé: «Eh bien... que dire de plus que: ''Bon burn-out!''»

La dame a écarquillé les yeux avec effroi et s'est enfuie le pas rapide. Et ça a fait notre journée!

Même si on s'est fait des (z)ennemies, on préfère de beaucoup vivre (z)en, comme on l'entend, pour profiter de chaque moment, stresser moins, sourire plus, savoir rire de nous et de nos erreurs, s'offrir des folies, se créer mille souvenirs... Et pour montrer à nos petits (Z)imparfaits qu'il faut oser faire les choses à notre manière, ne pas avoir peur de bousculer un peu les règles, faire des essais et des erreurs et, surtout, les assumer (et en rire!)

Sur ce, on s'ouvre une bouteille de rosé pour fêter. Qui veut faire un tchin-tchin virtuel avec nous?

mercredi 6 juillet 2011

Je fais de la sélection

Jasons compétence parentale, encore! Depuis que je suis maman, je me rends compte que j'ai développé une puissante force: la sélection auditive. Eh oui! Vous savez de quoi je parle, c'est certain.

Vos enfants vous racontent une péripétie qui commence par quelque chose comme «Hier à l'école, là, juste avant le cours de gym, mais avant aussi la récré, oui la récré pendant laquelle je me suis chicané avec MachinChose, tu sais c'est lui qui a 6 frères et soeurs, je ne sais pas comment il fait, en tout cas, ...». Vous voyez le genre? C'est in-ter-mi-na-ble! Les précisions (inutiles!), les commentaires (superflus!) et les détails (peu croustillants...) s'enchaînent et franchement, on perd de vue le but de l'histoire (ici ce qui s'est passé juste avant le cours de gym!). Eh bien, je sélectionne. Oui, oui! Je n'écoute pas tout. Je virerais folle! En fait, je le dis souvent: je n'écoute pas TOUT ce que me disent mes enfants... Je sélectionne la bonne information. Je m'en fous un peu si cette journée MachinChose portait un chandail mauve ou qu'elle soit membre d'une tribu, j'écoute le début, je décode ce qui s'en vient, je coupe mon ouïe quelques instants et je reprends là où c'est important. On doit simplement surveiller quelques indices (différents pour chaque enfant!) comme les «Ben c'est là que...»: oups! besoin que je rouvre mes oreilles.

Et pour tout dire, je suis certaine que la sélection auditive nous sauve la vie. Autrement, est-ce qu'on résisterait au flot de paroles de nos enfants? Tout le temps! Que ceux qui ne font pas cela se lève? ... et ça compte aussi quand notre enfant nous raconte un film qu'il a vu.... ça c'est le summum des mots de trop!! ;-)

lundi 4 juillet 2011

Êtes-vous victime de harcèlement amical?

Depuis la fin de l'année scolaire, le téléphone ne dérougit pas et invariablement, c'est M., l'amie de Momo. Pas sa best ni rien, juste une amie... qui s'ennuie vraisemblablement. C'est ce que je pensais jusqu'à ce que je l'invite à une petite fête de piscine un dimanche. Pas compliqué: apporte tes flotteurs pour le creux, on fournit le reste. Mais cette invitation a suscité chez elle le besoin de nous appeler 17 fois en 2 jour!

Avez-vous à subir (ou déjà subi) du harcèlement amical par téléphone?

Ici, Momo et Lili ont chacune une copine qui s'adonne à cette passion. Et, comble de malheur, je les ai invitées toutes les deux à venir à la maison le même jour. Si bien que j'ai passé les 48 heures précédentes à gérer le téléphone.

M., l'amie de Momo (ce sont tous des appels différents, bien sûr...):

- Est-ce qu'il faut apporter une serviette? (si tu y tiens, mais j'en ai plein - et ils annoncent de la pluie alors on ne se baignera peut-être même pas!)

- Mon père ne veut pas que je mange plus qu'un hot-dog (ben t'en mangeras juste un, m'en fous!)

- Est-ce qu'il va y avoir de la salade? Mon père dit que je dois manger des légumes à tous les repas (tu peux apporter ton lunch si tu veux!!)

- Est-ce qu'on va être dehors entre midi et 14h, c'est très dangereux... (y'a des bonnes chances, c'est un Pool Party et il commence à 11h...)

- Je n'ai pas d'allergies mais je n'aime pas les mangues (who cares? Y'en n'a même pas au menu!!!!!!)

- Je dois apporter ma brosse à cheveux? (As-tu des poux? Tu viens passer 6 heures chez nous, au pire tu auras les cheveux cotonnés après la piscine!)

- Je dois prendre ma douche après la piscine pour enlever le chlore (la douche peut attendre chez vous, ce n'est pas une piscine publique!)

D., l'amie de Lili:

- L'auto de ma mère est au garage, tu vas pouvoir venir me chercher? (elle habite à Montréal et nous sur la rive-sud mais bon... ça va faire plaisir à Lili)

10 minutes plus tard: - Ma soeur peut venir aussi ? (bon, tant qu'à aller te chercher, autant embarquer ta soeur...)

10 minutes plus tard: - Ma soeur voudraient emmener 2 amies avec elle, c'est correct? (euh... NON! On n'est pas un taxi communautaire et on invite juste des gens qu'on connaît - que voulez-vous, on est plate de même!)

10 minutes plus tard: - Ma soeur dit qu'elle peut s'asseoir en avant si c'est parce qu'il manque de place... (NOOON! C'est juste NOOON!)

***

Pour ces deux petites, toutes les raisons sont bonnes pour nous appeler, c'est à se demander si elles n'ont pas notre numéro de téléphone greffé sous l'index! (et surtout, la vraie question: que font leurs parents???!!!)

Béni soit l'inventeur de l'afficheur! (même s'il faut rendre des comptes quand on ne répond pas): ''T'étais où? Pourquoi tu n'as pas répondu?'' Si bien que Momo est rendue une pro dans l'art de ne pas dire: ''On a vu que c'était encore toi, on n'a pas répondu''.

Sauf que je n'en peux plus d'être polie avec les enfants qui nous harcèlent. Avant je trouvais qu'elles faisaient pitié d'être laissées à elles-mêmes comme ça, mais là je n'en peux plus! La pitié a fait place à l'exaspération!

Je ne veux pas faire de peine à mes filles et briser une amitié sans doute agréable à l'école alors jusqu'ici j'ai gardé mon sang-froid et j'ai retourné la situation afin d'en profiter pour commenter constructivement ces comportements, leur rappeler quelques règles de politesse, l'ABC de l'usage du téléphone et susciter des discussions profondes sur l'amitié...

Ultime exemple: pendant que j'écris ce post - on est le dimanche matin 7h02 AM -trois heures avant l'arrivée des amis pour LA journée!- le téléphone sonne, c'est M.! Je m'empresse de répondre car toute la famille dort. Elle voulait nous dire qu'elle pense qu'elle va marcher pour venir à la maison. (AIE! Y'É 7H!!!! UN DIMANCHE!!!!! J'M'EN CÂLISSSE!!!!!) Et pour clore poliment la conversation, elle me dit: ''Est-ce que je peux raccrocher? J'ai d'autres choses à faire!''

Moi aussi, figure-toi!!!! (imaginez une face d'éberluée)

vendredi 1 juillet 2011

La collection la plus insignifiante...

Je pensais avoir tout vu en matière de collections insignifiantes. On a ramassé des coquillages (qui puent), des roches (c'est quoi l'idée? Elles sont toutes pareilles!) et même de feuilles d'arbres. Mais là, j'ai trouvé en faisant le ménage du sac d'école à MissLulus la pire des collections.... une collection de bouts de mines de crayons de bois (en couleur par chance!). Le tout placé dans un sac d'un mini-paquet de kleenex! L'art de faire du dégât vous dites? J'en reviens pas!!!!

J'ai dû répéter 25 fois «des mines de crayons!» en me tenant la tête. Et puis, CLIC! J'ai compris pourquoi des fois j'en trouvais dans mes bas ou mes souliers. Je trouvais que c'était un bien drôle hasard. Là j'ai compris!

Comme explication, j'ai eu droit à une bien peu convaincante réflexion: «Ben, au lieu des jeter, on les ramasse à l'école et on peut les réutiliser!» Ça suffit le soucis d'économie ou d'écologie!! Faut pas virer fou! Et en plus MissLulus m'a avoué s'être chicané avec un ami qui en avait trouvé une avant elle et les deux se disputaient (je vous le rappelle!) un bout de mine de crayons vert pomme!!! A.u.s.e.c.o.u.r.s.

Mais il y a pire: petite recherche sur le net et voilà que je trouve ceci. Je me sens «off»... Une idée de ce que je pourrais faire avec ces mines? Bricolage?

En attendant, consolez-moi et dites-moi que vous avez une autre collection qui accote la mienne chez vous?