mercredi 14 juillet 2010

Les secrets de fille


L'autre soir, MissLulus a viré sa chambre à l'envers pour trouver un livre sur les princesses. Déjà, là, c'était suspect! Des princesses, c'est bébé qu'elle clame habituellement. Puis, lorsqu'elle a mis la main dessus, elle l'a épluché ligne par ligne pour trouver les coordonnées d'une bonne fée. Quand elle l'a trouvé (sous un rabat, écrit en minuscule), elle était tellement heureuse et soulagée. Elle s'est garoché sur son bureau pour lui écrire une lettre. Une lettre pleine de secrets. Des secrets dont elle ne savait pas à qui les partager. Elle a mis la lettre sous l'oreiller et a récité la formule magique pour que la bonne fée vienne la lire...

Bien sûr, j'ai discuté avec elle. À 7 ans, je sais bien qu'elle ne croit pas vraiment vraiment au fée. Elle y croit comme moi, parce que ça fait du bien d'y croire au fée, au Père Noël, etc. Les belles histoires nous font du bien... Mais je pense que pour MissLulus, c'était une façon de me dire "J'ai quelque chose à dire". Une fois JeuneHomme au lit, on a donc jasé. Bien plus longtemps que l'heure habituelle de dodo. Tant pis! On a des secrets et des confidences à se chuchoter!

Et, en discutant, j'ai essayé de lui faire comprendre qu'on peut partager nos secrets parfois... avec soi-même. En écrivant un journal intime, par exemple. LA révélation! (C'est sur notre liste de to-do entre filles pour aujourd'hui!). Aussi, on a décidé qu'on s'écrirait. J'ai pris l'idée chez une autre blogueuse qui disait faire une correspondance nocturne avec sa fille. L'idée est excellente. Non pas que je veuille que MissLulus me raconte exclusivement ses secrets. Mais surtout je ne veux pas qu'elle sente qu'elle transporte seule tout ce poids. Je lui aussi fait comprendre que lorsqu'on écrit notre journal intime, lorsqu'on dit tout haut ou écrit toute seule dans le silence de la nuit ses peines, ses joies, ses secrets, ses envies, même les plus fous, les plus insensés, on se sent mieux ensuite. Plus légère. Mieux dans sa peau, dans sa tête.

Je sais que je prêche pour ma paroisse. Écrire, c'est toute ma vie. Mais vous en avez d'autres des moyens pour aider sa poulette à mieux vivre avec ses secrets et l'amener à exprimer ce qu'elle ressent? On s'en va pour une journée de filles elle et moi en attendant vos réponses.

11 commentaires:

Au secours, mon fils m'apprend la vie ! a dit…

Et un blog ? Elle pourrait tenir un blog, ta fille... et y raconter sa petite vie, comme maman !

Unknown a dit…

Tu viens de lui offrir un très beau cadeau...

As-tu pensé offrir ce genre d'atelier en milieu scolaire, je crois que TOUS les enfants gagneraient à avoir un journal (même si plusieurs seront seuls à le lire)!?!

Je sens que je suis influencée par ma retraite créative (Avec M comme Maman), mais les peines d'enfants, leurs questions, leurs joies ont aussi besoin de s'exprimer avec des mots, des dessins, des collages...

Si tu te lances, tu peux compter sur moi! ;-)

Anonyme a dit…

Un journal intime c'est pas pire pour se libérer d'un fardeau oui, mais en ce qui me concerne, quelqu'un a mis la main dessus et l'a lu (et a même eu le culot de m'y écrire des insultes) alors ça m'a plus démoli qu'autre chose.
Mettre par écrit ce qu'on veut garder pour soi, c'est pas toujours la meilleure idée en fin de compte

Nadine a dit…

Bonne idée Mamanbooh! Je vais mijoter cela!

Anonyme a dit…

Avec mes filles, pour qui l'écriture n'était pas très naturelle dans leurs années de primaire, j'ai beaucoup utilisé les jeux de rôles. Un tel toutou avait la capacité de la consoler ou de la faire parler. J'animais le toutou en changeant ma voix. Que de confidences et de soulagements de la part de mes filles. Maintenant, elles ont vieillies. C'est le journal qui a fait son entrée et plus de pudeur à tout partager avec maman. Et c'est très correct ainsi.

maman toute croche a dit…

Ma fille de 7 ans tient un journal depuis qu'elle sait écrire et depuis, elle exprime mieux ses émotions et sentiments, même verbalement et donc, elle les gères plus facilement. La plupart du temps, elle écrit et me résume ensuite ses écrits, plus calmement que lorsqu'elle ne savait écrire. Évidemment, certaines choses sont ''ultra super confidentielles'' et je le respecte en priant pour qu'elle me le confie si quelque chose de ''grave'' lui arrive...

Unknown a dit…

Je suis bénévole pour «La maison des enfants» à Montréal, depuis deux ans. Cet organisme, en plus d'organiser plusieurs activités pour les enfants de 5 à 12 ans, tient un Courrier des enfants.

Une vingtaine d'écoles de l'île de Montréal et des environs ont une boîte aux lettres où les enfants peuvent écrire une lettre à un adulte bénévole. Chaque papier à lettre de réponse est unique avec un dessin fait et coloré par un autre bénévole. Chaque lettre à sa réponse personnalisée.

Les enfants adorent et je peux vous dire qu'ils reçoivent plus d'une centaine de lettres par semaine. Voici leur lien pour ceux qui désireraient en savoir plus: http://www.lamaisondesenfants.qc.ca/

Evely a dit…

Perso, je dessine, je peins, je griboille, bref quand j'ai un crayon ou un pinceau, toutes les couleurs de mes secrets et de mes sentiments sortent.

Je trouve que les arts sont un excellent moyen de sortir tout ce qu'on garde à l'intérieur et en même temps on garde un petit côté secret, car l'interprétation est libre aux yeux du spectateur

sajumel a dit…

Effectivement, l'écriture libère!

Depuis que mon fils sait écrire (souvent dans son propre genre d'orthographe!) lorsqu'il gère mal ses sentiments ou que la tention monte avec nous, il s'enferme dans sa chambre et écrit. Souvent des insultes, mais au moins ça sort! En très peu de temps, il glisse une feuille sous sa porte et nous pouvons y lire son mal soudin de vivre!
La boîte à colère est devenue sa boîte aux lettres des maux!

sajumel a dit…

*soudain!

Anonyme a dit…

j'aimais m'ecrire des lettres que je cachetais et ouvrais 1, 2, 6 mois plus tard... ca me permettait de relativiser les problemes et voir les evolutions dans ma vie