mercredi 13 avril 2011

La maternité de la dernière chance

Combien de femmes passent le cap de la quarantaine, sans enfants et sans papa digne de ce nom en vue? Parmi elles, plusieurs rêvent de la maternité sans jamais avoir pu le réaliser: mauvais timing, problème de fertilité, mauvais choix de partenaire, fin inattendue d'une relation...

De plus en plus de femmes qui désirent ardemment un enfant sans avoir mis la main sur un père potentiel prennent, seule, le chemin de la clinique de fertilité et choisissent de devenir mère.

Ce n'est pas une décision qui se prend sur un coup de tête. Elles y ont mûrement réfléchi. Et elles vont de l'avant, même si leur famille est devenue -par la force des choses- un projet solo car, dans leur for intérieur, elles savent qu'elles seront de bonnes mères. Et je les trouve admirables.

J'ai moi-même vécu (surtout) les bas des traitements de fertilité pendant trois longues années où les échecs se sont accumulés mois après mois. Jusqu'à l'inespérée grossesse, qui est le seul ''haut'' qu'on connaît dans cette aventure (quand on a de la chance!). Toutes celles qui sont tombées enceintes en claquant des doigts ne peuvent pas comprendre à quel point l'envie de la maternité peut devenir un poids insupportable. Alors ces femmes, qui choisissent de se lancer seules dans cette aventure pour tenter leur dernière chance, m'impressionnent.

J'ai le bonheur d'en connaître une. Qui pensait vraiment avoir trouvé -enfin!- le père idéal mais leur histoire a mal fini pendant le premier traitement de fertilité, justement. Leur relation aurait aussi bien pu se terminer quelques mois après la naissance du bébé... alors cette femme déterminée a décidé de poursuivre les traitements. Seule. Sans garde partagée en perspective. Et elle sera bientôt maman! Elle qui avait pratiquement mis une croix sur ce rôle, elle a réussi!

Mais déjà, elle entend des critiques dans son entourage: ''Quand tu seras fatiguée, ne viens pas te plaindre!'' Ben oui, c'est ça! En couple, on peut se plaindre mais pas seule... N'importe quoi! Au moins, elle n'aura pas d'énergie à mettre pour sauver un couple qui était de toute façon voué à l'échec...

Sans compter tous les commentaires ésotériques du genre : ''Si la nature ne voulait pas que tu sois mère, c'est parce que ça devait en être ainsi'' (que j'ai moi aussi entendu à outrance!) Ben oui! Et si la nature vous ''envoie un cancer'', c'est parce qu'il faut qu'il en soit ainsi et vous allez vous laisser mourir sans tenter de vous soigner?

Sa famille ne sera pas parfaite mais qui l'est? En tout cas, elle sera heureuse et ça, j'en n'ai aucun doute!

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Moi aussi j'ai une grande admiration pour ces femmes. J,ai eu la chance d'avoir eu 3 beaux enfants avant l'âge de 30 ans (5 ans, 3 ans et 18 mois) ils sont en santé, moi en forme. Je n'ai pas eu de problèmes à tomber enceinte même que j'ai fait une fausse couche entre le 1er et le 2e. Je suis choyer et je remercie la vie pour ça. J'ai un chum formidable, le père idéal pour mes enfants, mais je sais que je suis chanceuse. J'ai d'autant plus d'admiration pour les femmes qui font le tout par elle-même et surtout je dis à ces femmes, continuez et poursuivez votre rêve et surtout n'écoutez pas les commentaires qui peuvent vous découragez c'est trop facile de juger et dire des méchancetés. L'important c'Est ce que vous ressentez.

Bravo à ces femmes !

Claudia

Blogueuse égarée a dit…

Bonne chance et plein de bonheur à elle et à son bébé.

Une femme libre a dit…

J'ai un peu de misère avec l'idée de créer un bébé sans père. C'est moralement discutable.

Élever un enfant orphelin qui est déjà là, lui donner une famille, c'est différent.

Anne-Marie Dupras a dit…

Personnellement, je trouve aussi discutable le fait de vouloir élever un enfant seule et sans père, mais tout de même plus louable que rester en couple à tout prix "pour les enfants" alors qu'on n'offre à ceux-ci que colère, désillusions et autres éventuelles cicatrices émotionnelles.

Et quand on veut un enfant à ce point, on doit être pas mal prêt et équipé pour le recevoir, physiquement et mentalement, ce qui n'est guère le cas de bien des duos de parents...

Solène a dit…

Personnellement, je n'aurais pas pu imaginer ma vie sans enfant. J'ai rencontré mon chum "sur le tard" (à 33 ans) et c'était clair pour moi que si à 35 ans, il n'y avait toujours pas d'homme dans ma vie, je devenais mère seule. Dans mon cas, j'aurais certainement opté pour l'adoption, mais si ça n'avait pas fonctionné, ça aurait été par fécondation in vitro. Moi aussi je les admire car, déjà, à deux, je trouve ça un réel défi par moments. J'ai eu la chance de rencontrer le bon gars, avec qui réaliser ce projet, mais parfois je me dis que ça aurait aussi pu être mon destin.

Pépine a dit…

Je préfère - et de loin - un enfant élevé par une bonne mère, qui a je crois eu le temps de visualiser l'enjeu, qu'un enfant victime de parents inaptes, immatures et désintéressés...

Pépine

jane a dit…

Créer un bébé sans père ne peut pas être pire que de voir un père qui néglige ses enfants... Un enfant qui grandit avec une présence masculine significative sera fort probablement plus équilibré qu'un enfant dont le père se fout éperdument, si ce n'est pas pire.

Ces femmes font preuve d'un très grand courage, tant d'affronter le dur cheminement en clinique de fertilité que tous les préjugés et qu'en-dira-t'on qui les accompagneront par la suite.

Ces enfants auront été désirés, seront aimés et c'est tout ce qui importe.

Anonyme a dit…

Être désiré et aimé, c'est ce que je crois le plus important aussi. Que l'on soit éduqué par une mère seule, un père seul, deux pères, deux mères ou un couple traditionnel, ça n'a pas d'importance. Le modèle masculin ou féminin qui nous manque, on ira le chercher à l'extérieur du noyau familial. Et ce n'est pas parce qu'on est parent, qu'on est nécessairement un modèle!

Je trouve ces femmes très courageuses de choisir d'élever un enfant seule. Car même à 2, c'est du sport! Mais je crois que l'on s'adapte à tout!

Virginie

Anonyme a dit…

À la dernière anonyme, quel beau résumé. Ça dit tout et c'est très vrai.