lundi 22 avril 2013

Lequel est le plus dangereux: l'oeuf ou le fusil?


Regardez cette photo.


 

C'est une démonstration visuelle du paradoxe existant chez nos voisins du sud. 

Vous ne vous trompez pas. Les oeufs Kinder Surprise sont interdits. On n'en vend pas. Et plus que ça encore, on interdit les voyageurs d'en apporter au pays. Un gun, pas de problème! Un oeuf Kinder Surprise: non! On protège les enfants... eh ben!

Cette photo qui a largement voyagé sur Facebook la semaine dernière m'a troublée. Aussi, la semaine passé, j'ai visité plusieurs écoles pour des ateliers créatifs dans lesquelles on imagine toute sorte de personnages, de choses et d'histoires. Quand j'ai demandé de me dire ce que le personnage de mon livre La collation de Barbo avait dans son panier, j'ai eu comme réponse: une bombe, une grenade, un fusil. Quand j'ai demandé de me dire un endroit où il aimerait être, un endroit «juste trop génial», un monde qui existe ou qu'on invente, j'ai aussi eu comme réponse: «un monde plein de fusils où il n'y a pas de police!». Un autre? «Madame, est-ce qu'il y a des livres violents dans la bibliothèque?».

J'étais estomaquée. Triste. Et, je l'avoue, un peu outrée. Cette réflexion  «La violence, bah c'est pas grave! C'est même cool!», ça me fait peur.

On était en plein drame de Boston. 

Ce n'était pas la majorité des enfants qui me sortait des réponses comme ça. Mais ces 3-4 réponses étaient suffisantes pour me tordre un peu le coeur. Pour me faire peur. Pour douter. 

Comment on en est venu à avoir plus peur d'un oeuf Kinder Surprise que d'un fusil? Comment on en est venu à banaliser autant les fusils? 




5 commentaires:

Anonyme a dit…

Je suis trop troublée par ton texte pour dire quoique ce soit...

Aragula a dit…

J'ai un métier qui m'amène dans les écoles de mon coin de pays et j'aussi eu un épisode dérangeant du même type en décembre dernier. Je suis allée lire une histoire de Noël dans une classe de 2e année et dans l'histoire, le père Noël demande à un enfant ce qu'il désire recevoir. L'un des élèves me coupe la parole et répons, très excité" : "une mitraillette!".Ben oui, je vais aller lire ça dans les écoles, moi!
Pendant la même activité, dans une classe de maternelle, un élève m'a aussi parlé des films Resident Evil sur lesquels il avait l'air pas mal accro. Oui, vous avez bien lu : maternelle.
Malaise...

Anonyme a dit…

Ce n'est malheureusement pas l'oeuf ni le fusil, je crois que c'est la mentalité en général. C'est affreux que de jeunes enfants pensent comme ça!

Anonyme a dit…

jai deja vus dans un magasin dans le rayon de jouet pour garcon ,un arsenal au complet,mitraillette ,balle de fusil,menotte ,matraque ect.en plus ,sur lemballage de la mitraillette le fabricant vantait que s'était le jouet ideal.cest vraiment rendu troublant comment la violence est banalisé.

Anonyme a dit…

J'ai un garçon de 8 ans qui rêve de fusils et de guerre et croyez moi j'ai refusé longtemps que ce type de jouets entrent dans la maison. Mais peine perdue: mon fils se faisait des fusils dans des morceaux de fromage et avec des pattes de meuble. Le fait est que les p'tits gars (entoucas le mien et ses amis) aiment la guerre et les fusils. J'ai souvent discuté avec mon fils des dangers des fusils et de l'horreur de la guerre et il me dit que lui ce qu'il aime c'est juste le jeu, pas le vrai. Il comprend donc la différence. Et quand ses amis et lui jouent à la guerre, personne ne se fait mal pour vrai: ils jouent, tout simplement. Je pense qu'effectivement il ne faut pas banaliser la violence et les vrais fusils ne devraient pas se retrouver chez quiconque. Mais il ne faut pas non plus démoniser le jeu qui de toutes les époques est un des préférés des garçons. Il faut juste leur expliquer et les conscientiser. En tout cas, moi c'est ce que je fais et mon gars n'est pas violent pour deux sous dans la vraie vie. Enfin, l'avenir saura me dire s'il le restera mais j'ai confiance qu'il est assez intelligent pour faire la différence entre "pow pow t'es mort" et un vrai gars qui tue du vrai monde avec un vrai fusil.