Vendredi dernier, Lolo revient de l'école avec un certificat de mérite pour divers défis accomplis.
Momo en est à son 3e certificat pour ses 30 livres lus depuis l'Halloween.
Lili, elle, n'en a aucun. Ce n'est pas parce qu'elle n'a pas réalisé des défis ni lu tout plein de livres mais à son école, on ne fonctionne pas avec des certificats. TriplePapa me suggère: ''On devrait peut-être lui en faire un à l'ordi?''
Ben... non!
C'est plate comme réponse mais c'est comme ça. Ça ne voudrait rien dire. Parfois, même si on déploie les mêmes efforts, on n'arrive pas aux mêmes résultats ou on ne reçoit pas les mêmes honneurs. La vie est ainsi faite.
Un parent disait l'autre jour à la radio que sa fille était presque gênée d'avoir terminée première lors d'une compétition de gymnastique. Et que, devant le mécontentement des autres enfants (et surtout des autres parents!), on avait finalement remis des médailles à tout le groupe. On veut tellement préserver l'estime de soi de nos enfants qu'on est prêts à leur faire croire à de fausses victoires pour qu'ils se croient au top. Il y a juste une place au sommet. De tous les temps, ça a fonctionné comme ça, mais de nos jours -au nom du sacrosaint estime de soi des enfants- tout le monde doit être bon et égal. Peu importe si tu y as mis des efforts ou non, tu mérites de gagner. Bof...
S'il y a du bon dans le bouquin controversé de Amy Chua, cette mère d'origine chinoise pro-performance dont les propos font réagir tous les parents depuis quelques semaines à travers l'Amérique, c'est la valorisation de l'effort (son problème, c'est qu'elle le fait au détriment du plaisir, mais ça, c'est une autre histoire!).
Mais si on est rendu à créer de fausses égalités pour que tous les enfants (et leurs parents) soient contents, c'est qu'on est rendu obsédé par la performance. C'est quoi cette obsession de toujours vouloir être au top? Plusieurs prétendent qu'avec la société de performance que nous avons érigé, il faut préparer les enfants à gagner la guerre en les forçant à se surpasser et à devenir numéro un dans tout (ou presque). Être numéro deux, c'est un échec. Belle mentalité!
Ma question: doit-on être déçu si on n'est pas numéro un? Si on a fait tous les efforts, si on est allé au bout de nous-même eh bien... on doit être fier. Point. On n'a pas besoin d'une médaille, d'un certificat et quoi encore pour nous confirmer qu'on est le meilleur. On a fait des efforts. On a réussi. Ça s'arrête là. Elle est là, la récompense, dans l'accomplissement. Pas besoin d'artifices!
Devrait-on remettre un certificat à chaque fois qu'un élève a lu 10 livres? Bof... N'est-ce pas un peu normal de lire un minimum de 10 livres par mois en 2e année?
Je ne suis pas catégoriquement contre l'idée de motiver les enfants avec des certificats et des médailles mais je suis pour la rareté. Car, quand le mérite revient à toutes les deux semaines, ça devient de moins en moins excitant!
AJOUT: Je viens d'entendre une psy dire à la radio qu'il faudrait plutôt dire ''Se donner la joie'' au lieu de ''Se donner la peine de faire quelque chose'' devant nos enfants. Pour ne pas brimer leur confiance et leur donner un sentiment d'échec... Ouf-fe!!! Fallait que je partage! ;-)
mercredi 2 février 2011
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13 commentaires:
J'aime bien cette citation de l'article de Amy Chua, qui concerne justement le sujet:
"First, I've noticed that Western parents are extremely anxious about their children's self-esteem. They worry about how their children will feel if they fail at something, and they constantly try to reassure their children about how good they are notwithstanding a mediocre performance on a test or at a recital. In other words, Western parents are concerned about their children's psyches. Chinese parents aren't. They assume strength, not fragility, and as a result they behave very differently."
Ce qu'elle dit?
Les parents occidentaux sont trop concentrés sur l'état psychologique de leur enfant, ce que les orientaux ne font pas.
Les parents occidentaux vont féliciter l'enfant même s'il reçoit une mauvaise note, alors que le parent oriental va le réprimander et lui demander ce qui ne va pas.
Je trouve que ça fait du sens.
En quelque part, on est en train d'élever des enfants qui vont être incapable relever des défis et de survivre dans un marché du travail basé sur la concurrence.
Cette idée du "tout le monde a droit à un certificat" (mon Coco est revenu d'une compétition sportive avec un TROPHÉE de participation!!! Qui veux finir avec 75 trophées cheap chez soi?), n'est-ce pas ce qui mène au sentiment d'avoir droit à tout? Pourquoi je me forcerais si j'ai DROIT à un cadeau, une récompense? C'est pas une attitude à encourager, me semble!
je suis contre l'idée de toujours féliciter un enfant pour l'effort. Parce que si les enfants pensent que "faire l'effort" c'est suffisant, c'est vraiment poche...
Situation vécue récemment: un stagiaire au bureau. N'a pas atteint les objectifs du projet, et quand je dis pas atteint, c'est vraiment pas atteint. Selon lui, vraiment pas trop grave, parce qu'il a fait l'effort d'essayer. Euh..... Mais à la fin de la journée, une entreprise, ça ne vit pas sur les efforts, ça vit sur des résultats concrets. Si ta chaine de production est arrêtée, et tu essaie de la réparer et malgré tes efforts, ça ne fonctionne pas, c'est pas grave?!?!
Alors, depuis cet incident avec notre jeune stagiaire, j'ai décidé qu'avec mes enfants, les efforts, c'est bien, mais le résultat final, c'est plus important.
Pipi dans les culottes de fiston de 3 ans? Oui c'est grave. M'en fous que le reste de la journée il a fait l'effort d'aller au toilette, il a manqué son objectif.
Je m'oppose a anonyme1 sur ce point.
L'effort est très important, que fiston 3 ans s'échappe 1 fois , mais réussissent pendant 1 semaine a aller au toilette avant. On s'en fiche!
On lui explique, on lui dit que c'est pas cool , mais il a 3 ans!!!!!
Ma fille a de gros problème d’apprentissage. Chez nous on célèbre les 70 comme si c'était des 100. parce qu'on sait qu'elle a travaillé dur pour obtenir cette note la. et quand elle a 14\20 dans sa dictée sa prof lui met un collant. parce que c'est rare qu’elle réussit cette note la. On la fais travailler comme des fous, mais s'il fallais lui dire : ta pas 100 tu es punie. Elle lâcherait tout simplement.
Les efforts sa compte, il suffit juste de savoir quand l'enfant fais un vrai effort ou fais juste dire : j'me suis forcé!
Franchement, un stagiaire, ce n'est pas un enfant de 3 ans! Et ce n'est pas parce qu'un enfant ne livre pas des résultats concrets à l'âge préscolaire qu'il sera un stagiaire crétin à l'âge adulte!
Je suis en accord avec l'estime de soi et la confiance que l'on puisse inculquer à nos enfants.
Le problème c'est que celle-ci passe par le regard des autres. La performance est omni-présente en tout.
Je crois sincèrement que tout commence d'abord par soi. Notre estime, notre fierté, notre bien-être, notre bonheur ça vient de nous et personne d'autre. Le problème c'est que l'on est tellement centré sur ce que les autres pensent...
Je suis bien d'accord avec Anonyme2. Il faut récompenser l'enfant selon ses capacités à lui. Quand j'étais jeune j'avais des 100% les deux doigts dans le nez. Ça m'a toujours gênée parce que je disais que je n'avais aucun mérite, j'ai une bonne mémoire. Les parents de mon cousin le comparaient toujours à moi, regarde, Stéphanie a eu 100% en maths, elle. Ben mon cousin il travaillait comme un chien pour son 75%, c'était peut-être irréaliste de lui en demander 100%.
Par contre, c'est vrai que de récompenser pour un oui et un non et récompenser pour la participation tout le temps, surtout dans des activités sportives, je trouve ça exagéré. Si tu es inscrit en natation, c'est que tu aimes ça non? Alors pourquoi une médaille pour avoir participé? C'est celui qui gagne qui a la médaille, c'est tout.
Stéphanie
Ah que je te comprends. Tu as bien raison, il y a une seule place au sommet... ceci dit il y a plusieurs sommets. Pour moi, ça revient à dire: bon, t'es pas bon ou pas le meilleur là dedans, mais ailleurs tu as du talent. Ça ne veut pas dire que tu peux pas t'améliorer ou même atteindre ce sommet, mais pour l'instant c'est pas ta victoire. À chacun ses victoires et voilà tout.
C'est pas dramatique de ne pas gagné, on retire toute une leçon de nos échecs. D'ailleurs c'est le genre de chose qui m'agace quand tout le monde gagne. Ben non, dans la vie des fois tu perds et tu te relèves et tu recommences en risquant de ne pas gagner, mais bon c'est comme ça et c'est correct. c'est une leçon en soit.
On pousse vers le sommet, mais l'effort devrait être encouragé, pas félicité (enfin selon moi). L'exemple des notes me parle beaucoup. J'ai toujours eu une moyenne de 70% et ma mère m'a toujours encouragée à faire mon maximum. Elle ne me félicitait que lorsque j'avais des 90%. En fait, ce que je comprenais c'est que c'était normal que je devais me donner dans mes études et que quand je me dépassais vraiment on le soulignait. J'aime bien cette manière de voir la chose.
Je pense aussi qu'on ne peut pas tous être des #1. Parfois, même si on met tous nos efforts et notre coeur dans ce qu'on fait, ça ne donne pas les résultats voulus et ce n'est pas mal non plus. On apprend tout simplement. Ça me rappel lorsque j'étais au secondaire, on avait une journée d'athlétisme. Je m'étais vraiment donnée à fond dans mes entraînements au javelot, je voulais gagner. Finalement, je suis arrivée 4ème sur 18!!! J'étais tellement heureuse, ça été toute une fierté pour moi. Je n'étais pas première, mais pour une fille qui se faisait toujours choisir en dernier dans les cours d'éduc, quel fierté!!!! :P
Eh bien! Je suis Anonyme "1"!
Mon garçon de 3 ans a la capacité de ne pas faire pipi dans ses culottes, parce qu'il est propre DEPUIS 1 an (depuis son 2e anniversaire). Donc 1 an plus tard, un accident, dans ma tête, c'est "grave". Je dis grave, mais on s'entend, je ne lui donne pas la fessée! Mais j'ai le DROIT d'être fachée, et j'ai le DROIT de lui montrer mon mécontentement. D'ailleurs, je suis convaincue que les enfants ont BESOIN de voir les adultes avec des émotions, même la colère. Ne jamais être en colère, ce n'est pas normal.
Donc, oui, je me suis fachée après fiston. Je lui ai dit qu'il devait m'aider à ramasser son dégat et mettre son linge mouillé dans la laveuse (bien sur, c'est moi qui s'est occupé du reste). MAIS, l'important, c'est que je voulais qu'il comprenne qu'il y a une conséquence à "ne pas atteindre l'objectif". Je ne lui ai pas servi de "oh mon chaton, t'as eu un accident? c'est pas gave, viens ici, un gros calin, tu as au moins fait l'effort le reste de la journée blah blah blah..." Euh non très peu pour moi.
Mais allez-y, lancez-moi des roches...
Pour les résultats scolaires, moi aussi, les 100% les deux doigts dans le nez, c'était une vraie joke l'école pour moi... Mon frère, le 75%, c'était un vrai accomplissement. Mes parents ne s'attendait pas à ce que mon frère pète des scores de 100% comme moi. Tout ce qu'il lui demandait, c'était de faire la moyenne de sa classe. C'était un objectif atteignable pour lui. Et quand ça ratait, il avait une conséquence. Moi, si par malheur, je ramènais un bulletin de 90%, j'avais aussi des conséquence.
L'idée, ce n'est pas de traiter tous ses enfants sur un pied d'égalité, mais de les encourager à atteindre des objectifs dont ils ont les capacités.
Mon fiston, il a la capacité d'être propre à 100% à 3 ans (il a eu son apprentissage de la propreté à 2 ans, et ça c'est super bien passé). Pourquoi est-ce que je n'exigerais pas la perfection? Je sais qu'il en est capable. C'est pas parce que le voisin de 3 1/2 a de la misère à faire 1 pipi par jour dans la toilette que je dois baisser mes attentes envers mon fils. C'est complètement ridicule comme raisonnement. Tous les enfants, en fait, tous les humains n'ont pas les mêmes capacités. Mais de faire carburer les enfants à l'effort constamment, comme notre société s'obstine à le faire ces temps-ci, alors là, je décroche...
L'effort est important, pour être fier de soi-même, si on peut faire mieux, on doit le faire.
Dans la vie, il n'y a souvent qu'un gagnant et plusieurs perdants. Mais parfois on gagne et parfois on perd, nous ne sommes pas tous bons dans les mêmes choses. C'est ce que je tente de montrer à ma fille. Je suis heureuse quand je gagne, mais je ne peux gagner chaque fois. Quand je perds, je suis déçue, mais je ne peux être frustrée et en colère. Je poursuis mes efforts et je me dis "peut-être la prochaine fois?". Je fais les choses par plaisir, en tentant de me dépasser. Je ne le fais pas pour les autres, pour faire plaisir à quelqu'un.
Je crois que de remettre un trophée à tous les participants d'une compétition, c'est nier l'existence de l'échec. Et si on tente de préserver l'estime de soi de nos enfants de cette façon, ça va faire mal quand ils auront 15, 25 ou 35 ans. Mon patron ne me met pas de petites étoiles dans mon cahier parce que j'ai fait des efforts, il en a rien à foutre. Il peut remarquer mes efforts, me donner une petite tape dans le dos de temps à autre, mais il s'attend à un résultat X. Je crois que ça fait des enfants qui s'attendent d'être constamment félicités, récompensés et qui en viennent à ne pas vouloir faire d'efforts s'il n'y a aucun certificat en bout de ligne.
On peut ajuster nos méthodes avec des enfants parce que ce sont des enfants, mais quand ca ne correspond pas du tout à la réalité, il faut être prêt à des frustrations à l'âge adulte.
virginie
Excellente réflexion Virginie, j'approuve à 100%
Nier l'existence de l'échec pendant l'enfance ne peut que nuire à l'âge adulte!
Je trouve que notre societe favorise beaucoup trop la competition, les apparences, la consommation a outrance.
Donner le meilleur de soi devrait se faire naturellement et dans la joie.
Demandons a notre enfant apres avoir efectuer un travail ou un dessin ou un sport s´il a donner son maximun. Es tu fier de toi?
Si oui c´est parfait.
De plus on est pas toujours obliger de donner son maximun partout et tout le temps. On peut juste etre dans le plaisir de jouer, d étre dans le moment present.
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