vendredi 15 février 2013

Décolle! - Ou les parents hélicoptères

Bon, oui, lundi, je vous parlais des parents-rois, mais il y a aussi les parents hélicoptères, ceux qui tourbillonnent toujours autour de leur enfant, qui ne le laissent pas s'éloigner, qui planent au-dessus d'eux, jamais bien loin, qui surveillent sans cesse et surtout qui surprotègent. Habituellement, ce sont des parents hyper anxieux ou encore hyper contrôlant ou hyper peureux. Ils croient que leurs enfants ont constamment besoin d'eux.

Désolé, mais non. Vient un temps où nos enfants n'ont pas toujours besoin de nous. Où ils doivent apprendre à se gérer seul. Où ils doivent avancer sans qu'on les tire, les traine ou même leur tienne la main.

C'est clairement une job pas facile à faire. On veut leur éviter le pire, les échecs, les peines, mais en leur cachant la vraie vie, est-ce qu'on ne les fragilise pas davantage. Et c'est une job plus difficile à faire pour les parents que pour les enfants. Mais c'est notre job! Autrement, nos enfants ne seront jamais capables de se débrouiller. Et ces enfants couvés dans cette hyper-présence sont paralysés quand ils tombent dans la vraie vie.  Le pire exemple (selon moi!): un jeune s'est présenté à une entrevue pour un emploi dans une firme d'architectes avec... sa mère! Non, mais!! Quel employeur voudrait de ce futur employé? Qui? Vous l'auriez engagé?

Vraiment, des fois, à trop vouloir aider, je pense qu'on peut nuire. Il faut savoir être à sa place, sans toute la prendre. Pas facile, mais nécessaire. Et on fait quoi pour trouver notre place? Vous avez des idées?

12 commentaires:

Emilie a dit…

Il faut de tout pour faire un monde!

Je pourrais aussi vous raconter l'histoire d'un jeune homme qui s'est fait renvoyé de son travail à temps partiel car il était toujours en retard (après maints avertissements). Eh bien la mère est venu plaider la cause de son jeune (19 ans) devant le patron!!! C'était de sa faute à elle si le jeune était en retard car elle ne le réveillait pas assez tôt !?! Ouain...

Je pense que la balance, c'est dans la modération. Bien sûr que nous sommes inquiets pour nos enfants, nous voulons qu'ils réussissent, qu'ils fassent les bons choix, qu'ils aient de bons amis, etc. Mais à trop vouloir tout contrôler (c'est valable autant pour le parent-roi et le parent-hélicoptère) peu importe la raison, on enlève une part essentielle à l'apprentissage de l'enfant; à savoir la construction de leur estime de soi et de leur confiance en soi et être capable de régler lweur problème.

J,aime comment mes parents ont fait notre éducation à mes frères et à moi (bon parce que ce sont mes parents, mais aussi car j'ai vu ce style à l'oeuvre dans la vraie vie et ça fonctionne). Mes parents nous ont toujours donnés du "loose" sur notre corde d'apprentissage pour que nous fassions nos propres erreurs, elle était assez longue pour que nous ne la remarquions même pas, mais elle a toujours été assez courte pour ne pas qu'on se pende avec! Vous allez dire que c'est plus facile à dire qu,à faire, oui, mais ça fonctionne!

Il n'y a pas de secret... Mais entre deux révision de devoirs et un cours de piano, faites donc confiance un peu à vos enfants! C'est plutôt surprenant :)

Anonyme a dit…

Je suis un parent hélicoptère... et je suis sous le choc de rentrer dans une catégorie, alors que je pensais seulement être un parent...

Sophie a dit…

Je connais un parent hélicoptère et chaque fois que je suis en sa présence, je suis incroyablement mal à l'aise.

Il y a une limite à être toujours là, à toujours vérifier que l'enfant va bien, à toujours prévenir les difficultés. Juste voir la réaction d'un enfant quand il se fait un micro-bobo et la vitesse à laquelle le parent le couvre de bisoux, ça donne un indice.

Mon truc? Etre vraiment à l'écoute de l'enfant pour ne pas en faire plus qu'il en demande (écouter ce qu'il veut dire, pas ce qu'on veut entendre). Il doit savoir que son parent est là en cas de problème, mais que TOUT n'est pas un problème. Que ce soit une nouvelle activité, de nouvelles personnes, un bobo...

Il faut le laisser essayer des choses, en se tenant prêt au cas où. Si ça va bien, tant mieux et on le laisse continuer. Sinon, tant pis, on se reprendra plus tard. Et des fois, il faut savoir leur « pousser dans le derrière » pour les aider à avancer. C'est là qu'ils nous surprennent le plus.

Sophie a dit…

Anonyme (15 février 2013 09:57)

Qu'est-ce qui te choque? De savoir que tu es un « type » de parent ou que ton style d'encadrement n'est peut-être pas une norme ou un « idéal »

(Dis-je avec respect, avec tout le doigté qu'on peut le faire en écrivant!)

Karine a dit…

Un des employés de mon chum lui racontait qu'une dame s'était présentée à son lieu de travail, autour de 9h le matin, pour apporter le C.V. de son fils.

Voyez-vous, il était beaucoup trop tôt pour que le petit ange se déplace lui-même!

La dame s'est fait dire que si elle voulait apporter son C.V. à elle, il l'engagerait bien, mais que si Mr. Ange ne pouvait pas se lever avant 9h le matin, et bien il n'en aurait pas de job!

Anonyme a dit…

Misère...

J'ai plein de choses à dire devant l'absurdité du parent-hélicoptère, mais j'imagine que ça ne donne rien... Rendu là, à l'entrevue pour une job, il est déjà trop tard, l'enfant-adulte, sa vie est déjà scrap...

Après on se demande comment ça se fait que des enfants arrivent en maternelle en étant incapable de s'essuyer les fesses tout seul après un no. 2 ou de mettre son manteau pour la récré...

Une femme libre a dit…

Pour être le parent hélicoptère d'un enfant adulte, il faut être deux. Il y a bien des dix-huit qui aiment et exigent que papa maman fassent tout pour eux. Habitués comme ça, eux non plus, n'ont pas trop envie de se taper les grosses responsabilités que les parents prennent à leur place. Les Tanguy profitent longuement de la situation. À un moment donné, faut prendre son baluchon et se faire un nid ailleurs.

Anonyme a dit…

Mon mari est professeur au DEP. Il enseigne à des jeunes adultes (les plus jeunes ont 18 ans). Il en revient pas quand les mères appellent à l'école pour se plaindre que leur ti-poussin a coulé un cours. Il y a des mères qui viennent elles-mêmes inscrirent leurs garçons, ou encore qui appellent pour savoir pourquoi leur petite merveille n'a pas été sélectionné pour le cours, parce que, ma foi, ça ne se peut pas, il est tellement bon...

Mon mari est se fait un plaisir de leur qu'à 18 ans, il ne discute plus avec les parents, mais seulement avec son élève. Je vous jure qu'il passe proche de la syncope ce genre de situation arrive.

Unknown a dit…

Pour ma part, je pense que je travaille fort pour contrôler mon anxiété, être une maman poule, mais juste dans ma tête, dans mes gestes aussi.

J'imagine que le défi sera encore plus grand en ayant des enfants différents...

Je me rappelle aussi une fois où j'ai reçu un blâme pcqu'étant en retard ma mère (son initiative) avait appelé mon employeur pour les prévenir (alors que je faisais la même chose pour elle).

Ma mère était toute sauf une maman poule et c'est moi qui faisait tout à la maison (dont prendre soin de mon jeune frère), alors je n'avais pas bien compris pourquoi cela avait dérangé...

Anonyme a dit…

lool
Je connaissais pas le parent hélicoptere. Je lutte fort pr pas être un des leurs. pr l'instant c'est facile, ils ont 3 ans et 18 mois... mais je sais que ca va être dur qd ils vont prendre leurs envols.
En passant, j'ai fais du recrutement et j'en ai vu des mères venant accompagner leurs petits décrocheurs. Une mère a même essayé de rentrer dans la salle d'entrevue avec son fils. Je lui ai gentiment dit qu'elle pouvait attendre dans la salle d'attente. Elle m'a dit qu'elle voulait être là pour voir ce qui se passe. Je lui ai répondu qu'il lui raconterai qd l'entrevue serai finie.
Autre exemple, un jeune n'étant pas rentré à la job depuis plusieurs jours sans avertir, a été rencontré par son boss, j'ai reçu un appel aux RH de sa mère me disant que si ca se reproduit de l'appeler pour l'avertir. Le jeune avait 26 ans...
bonne journée
Virginie

Une femme libre a dit…

Pour ce qui est des parents qui accompagnent leur enfant adulte pour chercher un travail ou à l'assurance-chomâge par exemple, il ne faut pas être trop vite pour juger. Ma plus jeune fille a des difficultés d'apprentissage multiples, pas assez pour aller dans la catégorie handicapée, mais oui, dans les faits, elle est handicapée!

Ainsi, elle s'était finalement trouvé un stage d'emploi (et oui j'avais aidé, toute seule c'était au-dessus de ses capacités elle sait à peine lire et ne comprend pas ce qu'elle lit et ne sait pas compter du tout) et on l'envoie à Emploi Québec pour finaliser le tout. Je ne suis pas allée avec elle à l'entrevue avec la conseillère d'Emploi Québec, évidemment, elle a dix-huit ans. Elle est sortie de là sans avoir compris ce qu'il fallait faire (dysphasie). Quelle est la prochaine étape? Vas-tu être payée? Par qui? Comment? Aucune idée. L'entrevue en tant que telle lui avait pris toute son énergie, elle était en sueurs. J'ai donc rappelé moi-même la dame, en devant lui expliquer les problèmes de ma fille. Pas trop certaine qu'elle m'ait crue, elle était plutôt désagréable, je pense qu'elle a dû penser que je faisais tout simplement partie des parents hélicoptères.

Ceci dit, même handicapés, faut les lâcher nos enfants. Le risque est grand qu'ils se retrouvent sur el bien-être social. Son stage, elle l'apprécie, il lui a donné confiance en elle et elle ne l'aurait pas eu sans aide. Même remplir les formulaires de demande d'emploi est difficile pour elle (dyslexie sévère).

Tortue Chouette a dit…

Brrr...je me reconnais tristement dans votre description. J'ai hérité mon côté "parent anxieuse" de ma "mère poule" je suppose: on me dit que j'ai trop couvert mon fils aussi. Merci de me culpabiliser encore plus que je me sentais déjà (moi qui croyais que ce site se voulait un support aux parents 'impartaits' que nous sommes ...tous.
Faut croire qu'il y a des imparfaites "in" et des imparfaites "out".