lundi 28 septembre 2015

Les profs et les demandes hallucinantes des parents

Des fois, je suis découragée. Mais parfois, je me dis que les professeurs doivent l'être encore plus. Et je ne parle même pas de leurs conditions de travail. Je veux plutôt aborder le sujet délicat de la gestion des parents de leurs élèves. Après chaque réunion de parents, je suis prise d'un profond élan de compassion pour les profs. Déjà que ce n'est pas facile de faire le travail dans le contexte actuel, il faut qu'ils dealent avec des parents aux demandes aussi incroyables qu'hallucinantes. Le tout fait le plus sérieusement du monde. Chaque fois, je me dis que je ne pourrais pas être enseignantes et subir, par exemples, les confidences et les commentaires étranges entendus dans les réunions de parents.

Encore cette année, j'ai encore fait le plein de ces perles qui m'étonnent tout autant qu'elles m'exaspèrent (J'ose imaginer ce qu'en pensent les profs!). Parmi celles entendues et celles qu'on m'a rapportées, j'en ai gardé deux. Et je me demande comment font les profs pour gérer tout ça en ne pognant pas les nerfs (on doit le dire! Je capoterais à bien moins!)

Donc, en pleine réunion de parents, le professeur indique qu'elle ne veut pas avoir à gérer 26 fêtes d'enfants durant les heures de classe et qu'elle demande aux parents de ses élèves de ne pas envoyer un gâteau pour collation le jour de la fête de leur enfant.  Totalement compréhensible! 26 fêtes sur 180 jours d'école, ça fait une fête aux 7 jours environ. C'est beaucoup! On comprend toute la job derrière le geste: 'enseignante a à gérer la distribution du gâteau, les possibles dégâts, l'énervement qui s'en suit et la gestion pour un retour au calme. À répétition 26 fois dans l'année: au secours!
Tout le monde semble d'accord. D'autant plus que c'est une classe de 4e année. Et puis, l'enseignante va tout de même souligner la journée spéciale. Ce n'est pas dit que l'enfant ne doit pas recevoir de souhait ni se faire chanter «bonne fête». Mais voilà qu'un parent lève la main. «C'est que les enfants sont habitués à vivre ce rituel-là depuis leur maternelle... C'est dommage... Ils s'attendent à ça, chaque année! Et puis,  c'est juste 26 fêtes, quand même!». Pardon? Les enfants s'attendent à ça? Ou c'est le parent qui veut prouver quelque chose en envoyant le plus gros gâteau ou les mieux décorés cupcakes devant un nouveau public? Souligner la fête de l'enfant, ça se fait très bien à la maison, non? Les rituels, ça se change aussi. Un enfant qui aura 10 ans est très capable de comprendre que c'est juste impossible de fêter dans la classe. C'est tout! Il va survivre!  Du regard, ce parent cherchait un allié dans la salle de classe. Personne n'a bronché (fiou!). Et quelqu'un, porte-parole du reste, a lancé «Ben non, on vous comprend. Ça n'a pas d'allure de fêter 26 anniversaires!». C'est ça, aussi, appuyer les profs!

Une autre remarque parmi les plus étonnantes «Pourriez-vous ne pas donner de devoirs le jeudi soir, car mon enfant a du karaté?». Ben oui, pourquoi pas? Il est vrai que cet enfant est sûrement le seul de sa classe à avoir une activité après l'école, que ses parents sont les seuls à se courir d'un bord et de l'autre, qu'il vaudrait mieux qu'il n'ait pas à faire trop de devoirs la veille pour compenser, que le contrôle et la dictée ne devraient pas être le lendemain de son cours de karaté parce que ça pourrait influencer son résultat, etc. Et quoi encore? D'autres demandes? Pas de devoirs le lundi, parce que vous voulez écouter Pour Sarah et que ça brime votre horaire? Pas de devoirs le mardi, car c'est le jour de l'épicerie? Heyyyy! Voyons! Comment tu peux penser formuler une telle demande devant tout un groupe de parents? Comment tu peux penser que le prof va dire «Ah bien oui, certainement! C'est bien de me l'avoir dit! Bonne idée!»? Comment tu peux penser que c'est le problème du prof si ton enfant a du karaté le jeudi? Comment tu peux penser que ce sont les 25 autres familles qui ont à se plier à ta propre incapacité de parent à gérer l'horaire familial? 

Alors, chers professeurs, on aimerait bien vous entendre, sous le couvert de l'anonymat bien sûr, mais rapportez-nous ces perles de parents que vous entendez durant l'année scolaire. Peut-être que ça peut aider et que l'an prochain, vous en ayez ramassé moins (parce qu'on le sait bien que vous devez vous faire un p'tit palmarès!).

vendredi 25 septembre 2015

Écouter sa musique en classe

À la question «Pour ou contre les téléphones cellulaires en classe au secondaire?», il y a rarement de pour, surtout du côté des écoles.

C'est donc avec étonnement que j'ai appris que Momo -oui, celle qui apprend à chiller et qui a trouvé que certaines personnes qui ont laissé des commentaires outrés gagneraient à l'apprendre aussi!- pouvait apporter le sien en classe et même que... c'était encouragé!

Pas pour texter ou écrire des statuts insignifiants sur Facebook, mais pour faire des recherches d'infos complémentaires et... écouter de la musique.

En période de travail en classe ou de création en arts, les élèves sont invités à écouter leur musique sur leur iPod, iPhone, iQuelquechose. Ça détend, ça encourage la créativité, ça donne un break.

Wow!

Bien sûr, si tu perds ton temps à texter ou sur Facebook, tu perds ce privilège (et il faut pas que ça sonne en classe ce bidule-là!) Mais qui voudrait le perdre? Et en plus, ça leur enseigne les bonnes manières... que plusieurs adultes n'ont pas encore compris (tes notifications et tes textos entrants ont-ils vraiment besoin de faire du bruit?!).

Voilà une école qui n'a pas peur de la technologie et qui a su s'adapter au mode de vie actuel des ados! Avez-vous d'autres exemples de ce genre à partager?

mercredi 23 septembre 2015

J'appuie les moyens de pression!

Je n'ai pas encore pris part à une chaîne humaine autour d'une école (j'en ai trois à défendre, je ne saurais laquelle choisir) mais je suis -comme vous j'espère- chaque jour plus choquée, désespérée et en colère contre les coupures monstres qui touchent les élèves québécois (oui, touchent directement, malgré ce qu'en disent mentent les politiciens en place).

Je le sens dans chacune des trois écoles publiques de mes enfants, qui se dégradent en tant que lieu de vie. Malgré la bonne volonté des profs et des intervenants, arpenter les couloirs d'une école publique québécoise, c'est quasiment comme faire un voyage en Europe de l'Est (j'y suis allée et la comparaison se tient, croyez-moi!). J'ai aussi une pensée pour les parents qui doivent se battre pour avoir un minimum de services pour leur(s) enfant(s) aux besoins particuliers et je comprends totalement le désarroi dans lequel ils peuvent se trouver en apprenant que l'orthophoniste ou la psychologue n'a qu'une demi-journée par semaine à offrir pour l'ensemble des élèves en difficulté de l'école (le plus grand non-sens du système d'éducation au Québec!).

Je remarque le travail acharné des journalistes et chroniqueurs pour tenter de remettre chaque semaine ce sujet sur le tapis dans les médias. Mais rien à faire, ça ne lève pas.

Y aura-t-il une grève générale le 30 septembre? Je le souhaite. J'appuie absolument tous les moyens de pression des professeurs et des intervenants scolaires (même ceux qui touchent directement les élèves... à long terme ils auront quand même eu moins d'impacts que ces coupures sauvages!) devant cette impasse. 

L'autre moyen de pression que j'appuie particulièrement (et qui a changé positivement notre vie familiale depuis la rentrée!) est le refus des profs de remettre des devoirs (à 2 de mes enfants sur 3). Wow! Quelle idée merveilleuse! On a retrouvé nos soirées en famille depuis septembre (ce qu'on n'avait pas eu depuis... la fin de la garderie!). Des soirées où on a le temps d'aller promener le chien, jaser longuement, regarder #TamyUSA (notre émission préférée en famille), lire, planifier nos prochains voyages, s'informer, jouer à des jeux de société, profiter de l'été (celui qui est arrivé sur le tard), bref, vivre.

Merci les profs! Ça faisait longtemps que ça ne nous étaient pas arrivés à cette période de l'année!


vendredi 18 septembre 2015

Activités parascolaires: nos réflexions (z)imparfaites

Septembre marque le retour des activités parascolaires. Aaaaah! Ce choix qui se présente à tout parent et qui le fait sentir comme le meilleur (ou le pire!). D'abord le stress des inscriptions, puis l'enfilade des samedis matins (ou mercredis soirs ou... les deux!) pressés et l'envie de prétexter une gastro ou un rhume pour sauter un cours (ou deux!) et la fin de la session qui semble ne jamais arriver...

Théâtre, natation, karaté, équitation, chant, soccer, danse, ballet... Nos petits (z)imparfaits ont multiplié les expériences (ben oui, on était folles de même!) jusqu'à ce qu'on en vienne à dégarnir volontairement nos agendas.

Que votre weekend soit rempli d'activités pour les enfants (ou totalement vide), vous vous reconnaîtrez dans ce retour sur nos 7 ans de réflexions sur les activités parascolaires et... la réappropriation de nos weekends!

La mafia des cours de natation
Une activité à tout prix?
Je ne manque pas de temps
Cet hiver, j'veux rien faire! 
Vos enfants ont-ils assez de tâches?

mercredi 16 septembre 2015

Apprendre à «chiller»

Momo est revenue à la maison après ses premiers jours au secondaire avec une grande question existentielle: «Comment être une vraie ado?».

C'est que Momo avait commis un impair plus tôt dans la journée en confiant à ses tout nouveaux amis qu'elle avait a-do-ré le premier cours de maths. Isssshhh! Grave erreur! «Mais c'était tellement cool le cours de maths! Mais quand j'ai vu leur air, je me suis rattrapée. Je veux être une vraie ado comme dans les films. Tsé, les filles cool sauf que moi, j'aime ça l'école!».

Grand dilemme en ce début de secondaire!

Je la voyais aller ma Momo au primaire: toujours en train d'étudier, de faire des recherches sur ses projets, bien franchement, elle en faisait trop. Elle aurait pu ne pas étudier et elle aurait eu des notes tout à fait correctes. Elle a mis les efforts et elle a eu de très bonnes notes. Et je ne voulais pas que ça se poursuive au secondaire. Je n'ai pas voulu qu'elle s'inscrive au programmation d'éducation internationale parce que je voulais qu'elle apprenne à «chiller».

Oui, oui, vous avez bien lu. Moi, sa mère, je veux qu'elle chill. Pas qu'elle n'aime plus l'école, au contraire! Sa passion pour le cours de maths, elle peut me la raconter tous les soirs. Mais elle doit apprendre à vivre selon son âge. Pas toujours voir plus loin, se projeter dans l'avenir ou s'inquiéter des examens de fin d'année. Mais vivre son moment présent d'ado.

Je lui ai conseillé d'aller dans un programme qui la passionnerait sans qu'elle ait à pousser en fou sur les études. Je voulais qu'elle slaque sur la performance et qu'elle fasse de la place au plaisir, aux relations sociales, aux activités-midi, pas juste aux exposés oraux, aux examens de maths et aux dissertations de français.

Et depuis qu'elle a commencé le secondaire, elle sait ce qu'elle a à apprendre. Pas juste les maths -même si le cours est très cool!- ni l'anglais ou la géo, elle doit apprendre à devenir une vraie ado. Cette période qui définit les contours de la future adulte qu'elle sera. Une adulte dont le bonheur ne se mesurera pas à la performance, je l'espère...

lundi 14 septembre 2015

Pour ou contre les crayons à mine?

Avez-vous peur des crayons à la mine? Les bons vieux crayons jaunes? Ou les bleus? Ou même les gros méchants pousse-mines?

Vous trouvez ma question épaisse? C'est vrai: elle l'est!

Mais quand je vois tout ce qui s'écrit sur la grosse méchante technologie, je ne peux m'empêcher de me demander si nos aïeux ont autant capoté quand les enfants sont passés de l'ardoise au crayon de plomb? Est-ce qu'on n'est pas en train de virer complètement fou?

Dans la classe de JeuneHomme (le seul des petits (Z)imparfaits à ne pas être au secondaire!), son prof utilise l'application ClassDojo avec laquelle on peut suivre ce qui se passe dans sa semaine (ses bons coups et ses moins bons). Bien sûr qu'il y aurait le bon vieil agenda, mais pourquoi pas cette application? C'est pratique, convivial, intéressant et foutument bien fait! Même chose pour les tableaux interactifs, les ordinateurs, etc. Ce sont des outils qui peuvent autant aider les enseignants que les élèves en plus de multiplier les façons d'apprendre. Et ça ne veut pas dire qu'on a à abandonner tout le reste. Les enfants écrivent encore avec des crayons à mine (j'en ai étiqueté 24 juste pour lui!), apprennent et jouent avec les tables de multiplication avec des petites cartes et lisent des livres en papier à la bibliothèque.

La techno fait encore peur dans les salles de classe. Et dans la vie de tous les jours.

Les enfants vont pouvoir plus facilement tricher... Ben voyons, un enfant qui veut tricher trouvera toujours le moyen, techno ou pas! La techno dérange les enfants... Est-ce qu'on ne pourrait pas voir plutôt que la techno varie les supports pédagogiques qui peuvent aider un enfant à mieux comprendre? Tout est toujours une question de gros bon sens et d'équilibre. Mais faire semblant que ça n'existe pas ou prétendre catégoriquement que c'est une mauvaise chose démontre surtout qu'on est rigide face aux changements. On avance, on évolue et on trouve des nouvelles façons pour intéresser, le plus longtemps possible, nos enfants à l'école. C'est difficile d'être contre ça, non?


vendredi 11 septembre 2015

Devoirs: nos réflexions (z)imparfaites

Après l'arrivée des lunchs en maternelle, les devoirs sont le gros choc post-garderie que doivent absorber les parents d'enfants d'âge scolaire.

Bonne nouvelle: on y survit! Bien sûr, nos soirées ne sont plus les mêmes (et même parfois nos weekends!) mais vous n'êtes pas seuls!

Même si les devoirs hantent encore nos vies (z)imparfaites, nous avons survécu au primaire et avons livré nos réflexions et partagé vos commentaires au fil des années sur le sujet.

Voici le «best of» de nos billets sur le sujet depuis 7 ans (oui, oui, les (Z)imparfaites ont l'âge de raison... enfin!):

La dictature de la boîte à lunch
Trop de devoirs?
30 ans plus tard... encore la maudite flûte à bec!
Corriger ou ne pas corriger?
Bientôt la fin des devoirs?
Les projets scolaires... des parents!
Négocier ses devoirs... au primaire!
Les projets scolaires... des parents! (prise 2)
Les notes scolaires: faut pas virer fou!

mardi 8 septembre 2015

Bon, la rentrée, c'est du passé!

On en a beaucoup (entendu) parlé depuis des semaines sous les angles psychologiques, émotionnels, pédagogiques, économiques... On a soupiré devant la liste des effets scolaires, puis la seconde liste reçue dans les premiers jours de classe. On a payé les frais, acheté des souliers neufs, les uniformes (ou non), commencé à faire (ou coacher) les premiers lunchs, survécu aux premiers devoirs, réussi à arriver à l'heure à l'arrêt d'autobus. Les enfants ont pris le temps de déjeuner, ils n'ont pas oublié leur agenda, leurs cartables, leur linge d'édu. Ils se sont déjà fait des nouveaux amis, ils aiment leurs profs, ils savent déjà quelles activités-midi ils vont choisir. Le retour à la maison se déroule bien, ils sont crevés et se couchent sans discuter.

Et (encore une fois) on a chialé, trouvé ça dur, cher, mal organisé. On a stressé, angoissé, mal dormi. On s'est inquiétés, mis de la pression, on a eu le coeur qui se serre.

Mais c'est fait. C'est parti! On a redémarré le moteur et... ça roule! On a passé à travers la rentrée... comme à tous les ans!

Faudrait se rappeler tout ça l'an prochain, à la fin août, juste avant d'appuyer sur le bouton "panique"! ;-)

jeudi 3 septembre 2015

La «don't» liste

Vous savez ce que c'est une to-do list; vous devez en faire au moins une par jour (peut-être plus selon
votre degré d'organisation!). C'est excellent! Tout le monde le dit que les listes sont efficaces pour nous éviter d'oublier des trucs et pour nous aider à mieux planifier. Sans farce, je ne survivrais pas sans mes listes.

Mais je vous en présente une toute nouvelle. La «don't» liste. Elle est bien simple. C'est la liste de tout ce que je ne ferai pas aujourd'hui.

On peut décider qu'aujourd'hui...

je ne ferai pas le lavage (malheureusement, il ne se sauvera pas et sera encore là demain! Qu'il attende!)
je ne m'occuperai pas des devoirs (je délègue à mon chum!)
je ne m'inquiéterai pas concernant ce gros dossier qui n'avance pas (je tente de lâcher prise!)
je n'irai pas à l'épicerie (on va bien trouver quelque chose dans l'armoire)
je ne passerai pas la tondeuse (c'est joli du gazon, non?)


Vous comprenez? C'est la liste de tout ce que vous vous déchargez! Ce que vous ne faites pas attendra à demain (ou plus tard), vous le délèguerez, vous ferez autrement ou vous verrez la vie d'une nouvelle façon.

La «don't» liste devrait nous aider, car elle nous enlève du poids qui pèse sur nos épaules, notre esprit ou notre coeur. C'est décider qu'aujourd'hui on ne s'en fait pas pour ça! Pas pire, non?

Et vous, que mettrez-vous sur votre «don't» liste du jour?