lundi 30 avril 2012

L'appel

J'ai terminé la lecture de Yukonnaise de Mylène Gilbert-Dumas. J'ai adoré comme son précédent roman L'escapade sans retour de Sophie Parent.

Dans les deux romans, l'héroïne part. Pour fuir, je ne suis pas certaine. Surtout, pour se retrouver. Pour changer.

Être seule, je pourrais peut-être envisager de partir. Me retirer dans un coin isolé. Repartir à neuf. Troquer la ville pour le bois. Vivre dans un petit village où on se salue et où le temps ne nous presse moins. Mais je ne sais pas si je le ferais pour de bon. Je partirais quelques mois peut-être.

Il y a des familles qui partent aussi, le temps d'un tour du monde, faire un retour à la terre ou explorer les quatre coins du monde à cause d'un contrat de travail à l'étranger. Des soirs, ça fait rêver tout cela. L'aventure. Le dépaysement. Le renouveau. La découverte. L'exil. L'ailleurs.

Mais bon, c'est plutôt impossible. Il y a d'abord mes propres peurs et mes doutes. Il y a aussi les enfants, leur école, leur vie et la garde partagée. Beaucoup trop de complexité. Ou probablement juste pas assez de courage de ma part. Je vais rester. Sans remords ni regrets. Je sais que c'est possible, mais ce n'est peut-être juste pas le bon moment.

Mais ces histoires de grands voyages et de déménagement lointain me feront toujours un peu rêver. Chaque soir, en fermant les yeux, après avoir lu Yukonnaise, j'imaginais si c'était moi qui partais pour le coin de pays du soleil de minuit.

Et vous, partiriez-vous? Où iriez-vous?

(en attendant d'autres histoires de tour du monde avec les enfants: ici, ici, ici, ici et ici.

vendredi 27 avril 2012

Stratégies parentales pour oreilles indiscrètes

Depuis que les enfants sont en mesure de tout décoder, on multiplie les mesures TriplePapa et moi pour se parler sans se faire comprendre.

Parfois, on veut leur organiser des surprises, parfois on veut se parler de choses «de grand» (sans avoir à rentrer dans des explications complexes non dignes de leur âge) et, souvent, on est trop impatients pour attendre le moment où les enfants seront couchés (et bien endormis profondément - à ce moment-là, je fais plus souvent qu'autrement la même chose sur le sofa...) pour s'en jaser.

Nous possédons désormais une maîtrise en «Stratagèmes de communication intraparentale», obtenue à la suite de 3 phases savamment mises en pratique à répétition:

Phase 1: le chuchotement nocturne
Le parent maîtrise l'art de parler à l'autre parent sans prononcer un son, particulièrement au moment critique où les deux parents pensent que le bébé est enfin endormi et qu'un des deux doit le déposer dans sa bassinette alors que l'autre trouve qu'il vient de faire un faux mouvement qui met en péril le sommeil fragile de l'enfant.

Phase 2: la langue seconde
Lorsque l'enfant maîtrise le langage, les parents n'ont d'autre choix que d'utiliser une autre langue pour communiquer secrètement. Cette phase se termine au moment où l'enfant est en mesure de reconnaître les mots-clés qui lui permettent de reconstituer la pensée du parent bilingue. Merci ministère de l'Éducation pour l'enseignement de l'anglais dès la 1re année!

Phase 3: le 2.0
Lorsque l'usage de la langue seconde devient désuète (l'enfant comprend des mots-clés et/ou devient suspicieux et/ou est sûr qu'on lui prépare une surprise dès son usage), les parents n'ont d'autre choix que de discuter virtuellement et ce, même s'ils se trouvent dans la même pièce. Les parents doivent cependant s'assurer d'avoir deux téléphones intelligents sous la main pour l'échange discret de courriels et/ou d'un cellulaire pour s'appeler de la cour à la maison. Le parent situé dans la maison doit cependant répondre à l'aide de Oui/Non (ou autres mots inoffensifs) et terminer la conversation en disant «C'était Mamie, elle vous dit bonjour», en accueillant l'autre parent d'un «Aaah, t'étais dans la cour!»

Phase 4: ...
Peut-on tomber plus bas, dites-moi?

mercredi 25 avril 2012

Le p'tit gars à sa maman...

- Il est ben calme, ton gars!?!

C'est vrai. Il est doux, calme et colleux. Il a un instinct maternel qui le fait devenir gaga et précautionneux devant les bébés. Il est câlineux et n'est pas rough pour deux sous. Aucun potentiel de grand sportif, il est plutôt un artiste très dans sa bulle, dans sa tête et ce depuis qu'il est tout petit. Le matin, quand il est avec moi, dès qu'il se lève, il titube jusqu'à moi dans la cuisine et étire ses bras pour qu'on se fasse notre "colleux du matin". Sa tête sur mon épaule, ses petits bras autour de mon cou, bien collé, il reste ainsi pendant 5 minutes. C'est notre petit moment. Il est probablement aussi dans son Oedipe profond car il multiplie les compliments à mon égard. Il peut dessiner trois heures non stop quand on est au resto ou au Salon du livre. Sans se plaindre. Sans déranger.

- Ouin, un vrai p'tit gars à sa maman...

Ça veut dire quoi? La phrase incomplète, en suspension, est lourde de sous-entendus. Le terme "fils à maman" est lourd de sens. On voit parfois même la proximité mère-fils comme une pathologie. On imagine un garçon accroché à sa mère, dépendant, qui ne sait pas se débrouiller et une mère qui contente d'avoir quelqu'un à materner s'accroche aussi à son fils. On pense aussi que j'en fais un petit différent, une "poule mouillée", probablement un efféminé, un hors-norme, comme on traite encore ces garçons qui ne saccagent pas une maison en moins de deux minutes, qui n'ont pas de problème à ne pas grouiller pendant un souper au resto et qui ne trippent pas sur les gros Tonka.

Il est comme cela. C'est tout.

Oui, j'aime aussi le fait qu'il soit colleux et affectueux. Je devrais l'éloigner? No way! Je sais bien trop que ça passe. Et puis, il parait, selon le livre The Mama’s Boy Myth: Why Keeping Our Sons Close Makes Them Stronger que les fils à mamans sont plus confiants, ont moins de problèmes avec l'autorité et présentent moins de comportements à risques à l'adolescence. Et qu'on ne devrait pas s'inquiéter...

Ma crainte d'un "fils à maman" était plutôt qu'il s'accroche et qu'il ne soit pas indépendant ou autonome. Le genre à se morfondre à l'école ou à pleurer pour ne pas que je le quitte. Jamais. Il n'a pas de problèmes relationnels avec son père, mon amoureux, son professeur ou les autres adultes significatifs dans sa vie. Je ne suis exclusivement son objet d'attention et de câlins. Mais je suis consciente que j'en suis le centre. Je n'en abuse pas, je ne compense pas non plus. C'est juste sain et je ne le transformerai pas en simili-sportif ou petit-grouilleur pour plaire aux autres.

Toutefois, les "fils à maman" ont mauvaise presse. On les croit encore à s'accrocher à leurs parents. Qu'on ne s'imagine pas que je plierai ses bobettes jusqu'à 29 ans (il le fait déjà tout seul!) ou que je lui serve/desserve son assiette avec une attitude limite béate d'admiration (il connait très bien le lave-vaisselle). Je ne l'infantilise pas. Je ne lui fais pas plus de passe-droit (il a visité le tapis de punition souvent lors de ses mémorables crises!).

En fait, je ne veux qu'il soit un homme heureux un jour. Et je pense que là, à cinq ans, s'il a envie d'avoir des câlins, eh bien je vais lui en faire encore. C'est probablement ainsi que je vais en faire un homme heureux et épanoui pour plus tard. Un jour, sa blonde me remerciera.

lundi 23 avril 2012

Un autre enfant?

On devient parent pour la première fois dans la joie. On s'imagine que l'arrivée d'un poupon tout rose dans notre vie sera chaque jour source d'un immense bonheur. On nous a dit pour les coliques, les nuits blanches, les dents et les crises de pleurs incompréhensibles et mais on est presque sûr que ça ne nous arrivera pas. Puis quand ça arrive, on se dit que ce n'est pas si pire que ça, puis vient un moment où l'on se demande pourquoi on fait fait ça. Puis, ça passe...

Mais au deuxième enfant, on ne peut pas faire abstraction de tout ce qui vient avec. On sait pertinemment ce qui s'en vient -et même que ça peut être pire que ce que c'était avec le premier- et on sait qu'on aura un autre gamin à gérer pendant tout ça mais on va de l'avant quand même.

Pour moi, ce dernier paragraphe c'est juste des paroles en l'air car je n'ai pas eu à prendre cette décision. J'ai eu des triplés, j'ai eu du bonheur, du trouble, de la fatigue et des nuits blanches x 3 et, 4 ans plus tard, je me suis réveillée (ou, enfin, endormie pour plus de 2 heures d'affilé!) et c'était réglé tout ça. On est sortis de la petit enfance comme si on venait de toucher le fil d'arrivée d'un marathon. Épuisés, contents d'y être arrivés et, surtout, pas prêts à recommencer à courir!

Mais, même si je n'avais eu qu'un seul enfant, je me demande sérieusement si j'aurais eu le courage de recommencer à zéro à nouveau. Les couches, les coliques, les pleurs, les nuits de sommeil en 5 parties de 1h30... À ceux qui se lancent à nouveau dans l'aventure, sachez que vous avez toute mon admiration!

Alors, qu'est-ce qui nous pousse à avoir un 2e (un 3e, un 4e, un 5e) enfant? La perspective d'avoir une belle grande famille? Il y a beaucoup de ça, sûrement. Notre envie de transmettre? Notre besoin d'amour (donner/recevoir) incontrôlé? Ou un peu (beaucoup!) de masochisme? «Ça va faire mal, mais après ce sera un tel bonheur!» C'est un peu ça être parent, non?

vendredi 20 avril 2012

Faut-il toujours plus de loi... ou de gros bon sens?

Si on imite la Finlande ou l'Australie, bientôt il sera interdit par la loi de fumer dans une voiture qui transporte des mineurs.

Encore une loi... étrange. Je comprends le fond du message qu'on tente d'envoyer. Je comprends que fumer est mauvais pour la santé et que la fumée secondaire est nocive. Je comprends tout cela. Et je suis non fumeuse depuis toujours. Mais je me demande si les parents ont besoin de telles lois dans leur vie.

Je me demande surtout si on assiste à l'apparition de telle loi parce que le gros bon sens a sacré le camp.

Jasons... Disons que je suis fumeuse. Je pourrais très bien me dire que je ne fume jamais dans ma voiture. Ça pue. Ça s’imprègne dans les sièges et j'emboucane tout le monde. C'est MA décision de fumer, mais je pourrais très bien choisir où et quand je fume. Enfant ou pas. Mais disons que la fumeuse a eu une journée de cul où tout est allé tout croche, qu'elle est en retard ou prise dans le trafic, avec des enfants tout aussi à boutte qu'elle et que pour ne pas perdre le peu de patience qui lui reste, elle décide de griller une cigarette en auto pour faire baisser la pression. C'est peut-être en plein cette journée où elle se fera arrêter et recevra une contravention pour avoir fumer avec des enfants dans son véhicule.

On dirait que le gros bon sens manque. S'il faut mettre une loi sur un truc personnel comme fumer ou non dans sa voiture, on est sûrement à veille d'en avoir une pour le fait de prendre un verre de vin à l'occasion lorsqu'on est enceinte.

Plus il y a de lois, plus on encourage les gens à délaisser leur sens critique. C'est un peu comme si on ne les croyait pas capable de choisir par eux-mêmes. Je sais qu'il y a de l'abus, mais est-ce vraiment à coup de loi qu'on va les aider? Je doute.

(ceci étant dit et parlant de cigarette, je trouve la nouvelle offensive des cartes répliques Y'a rien de plus dégueu - pour prévenir l'initiation au tabagisme chez les 11-14 ans - tout à fait formidable!)

mercredi 18 avril 2012

Pratiquez-vous le multitalking?

Retranscription d'un extrait audio type de ma voix un soir de semaine entre 17h05 et 17h25:

«Laisse-lui un message ce soir... baleine... elle pourrait venir samedi... Le verbe Être au futur simple... Emporter... Lolo, peux-tu venir mettre la table? Ou samedi prochain si c'est plus simple... Journaux... Merde, y'a plus de mayo! Lolo, tu peux vérifier dans le garde-manger, si on a une autre bouteille de mayo?... Oui, Lili, 2 secondes... Sembler... Oui, mets-mes jeans dans le foncé... 7x8... Des grands bols, sur la table, avec des cuillères, on mange une soupe. Une soupe thaï... Ben oui, c'est bon!... Hippopotame... 4x9... C'est rapide aussi!... Urgence... Non, pas de la fondue, du poulet à fondue... Hélicoptère. 5x3... Ben non, on ne sera pas en retard pour ta chorale!... Écureuil... 7x5... Tu peux remplir les verres d'eau, Lolo?... Itinéraire...Oui, 5... La chèvre broute de l'herbe dans le pré... Jambon ou dinde?...Repasser... Ma meilleure amie a un chien tout gris...C'est ben long partir une brassée?!... Merci Lolo!... Oups, il manque la sauce piquante... Celle pour la soupe... C'est prêêêêêt!»

Non, je ne suis pas schizophrène (quoique des fois...). C'est le type de conversation que je mène quotidienne au retour du boulot (et de l'école).

C'est le «multitasking» combiné au «multitalking»: une conversation avec TriplePapa qui écoute les messages du jour sur le répondeur avant d'aller partir une brassée de lavage, en parallèle avec la dictée de Lili, les leçons de Momo et la préparation du souper. Un symptôme flagrant qui permet d'identifier tout parent (du moins, j'espère ne pas être la seule! ;-) à cette heure de la journée.

Et vous? On entend quoi chez vous à cette heure?

P.S: Rassurez-vous, la mayo, ce n'était pas pour la soupe thaï. C'est un souper tellement facile à préparer que je fais une série de sandwiches pour les lunchs en même temps!

lundi 16 avril 2012

Je suis ambitieuse. Et vous?

En lisant l'édito de Mélanie Thivierge dans le dernier Châtelaine et aussi parce que j'ai écrit une capsule informative sur le sujet dans le Coup de Pouce de septembre dernier, je me suis requestionnée sur le sujet.

Oui, je pense que j'ai de l'ambition. En général. Et des ambitions, j'en ai pas juste une, mille. Celle d'être heureuse, de réussir, d'être indépendante, d'avoir des enfants, d'avoir une carrière, de réaliser mes rêves, etc. (Si on veut parler de réussite, qui touche aussi l'ambition, lisez aussi le texte de Mylen Vigneault sur Yoopa qui nous a écrit "Mes enfants ne sont pas ma réussite." Ça tombe bien, je pense comme elle et cette phrase je l'ai dit souvent... et toujours sans me faire comprendre par les autres.)

Depuis longtemps et même encore aujourd'hui, une femme ambitieuse se fait regarder un peu étrangement. C'est surtout parce que "l'équation boiteuse «avoir de l'ambition = mauvaise mère» est forte dans l'imaginaire collectif". On garde aussi en tête que l'ambition, c'est négatif et agressif. On veut réussir et on est prêt à tout. Mais ce n'est pas cela du tout!

En 1989, lors de la tuerie de la Polytechnique, j'avais 12 ans et je venais de me rendre compte qu'être une fille pouvait déranger. Déranger à un tel point qu'on veuille les éliminer. Ça a été un choc pour moi. J'avais 12 ans, des amis gars, des amis filles. Je réussissais à l'école. J'aimais l'école. Je me voyais à l'université comme elles. Pourquoi ça aurait dû énerver les gars? Je ne comprenais pas. En fait, rétrospectivement, je sais que l'ambition de ces filles dérangeait. 23 ans plus tard, l'ambition féminine dérange encore.

Pourtant, l'ambition n'est pas négative: elle donne du sens à notre vie. C'est un peu grâce à elle qu'on mesure notre équilibre entre qui on est, ce qu'on fait et ce qu'on voudrait être. Elle nous aide à donner une direction à notre vie. Elle devient problématique quand elle sert à épater la galerie, je pense, car elle ne nous est plus utile à nous... Et puis je suis fière de mon ambition car elle va aider mes enfants. Ils auront eu une maman qui n'a pas eu peur de faire plein de choses et qui a réalisé ses rêves. Une maman fatiguée par bout, qui se court des fois, mais une maman qui leur a aussi montré que tout était possible! Qu'on peut réussir! Qu'il est permis de rêver et d'essayer. Se tromper. Changer. Mais qui est ce qu'elle est en se foutant un peu des conventions et des "qu'en dira-t-on?". J'espère qu'ils feront pareils et qu'ils fonceront.

Ah pis tiens, un peu de mémerages que j'entends à mon sujet...

"Quand tu pars dans les salons du livre, tu fais quoi de tes enfants?": cette phrase, je l'ai entendu des dizaines de fois. Ils ont un papa qui s'en occupent. Je me demande si mes collègues auteurs masculins se font demander cette question. Ont-ils peur que j'aie "oublié" mes enfants?

- "Tu dois t'ennuyer?" Je pense à eux, oui. Je m'ennuie aussi, mais j'ai plein de choses à faire. Je ne me morfonds pas.

- (quand mon Zamoureux et moi les amenons avec nous dans un salon): "Tu les amènes avec toi? C'est du sport?" J'ai choisi d'avoir des enfants dans la vie, c'est pas une "charge" de les avoir avec moi. C'est plus d'organisation, mais c'est loin d'être un fardeau!

Ça me rend aussi mal à l'aise qu'à "boutte" ces commentaires. Mais je me dis aussi que lorsque quelqu'un se sent obligé de me questionner ainsi, , est-ce parce que secrètement cette personne aurait voulu faire la même chose, mais n'a jamais osé? Parce que comme on dit "il faut avoir le courage de ses ambitions". Pas juste les dire, mais les faire. C'est comme tout ceux qui disent "Tu es chanceuse...". Ça n'a tellement rien à voir avec de la chance. (Là, c'est Marie-Julie Gagnon qui parlait de la fameuse "chance". Encore une fois, ses mots sont les miens.)

Mais bon tout ce discours me fait voir qu'être une femme qui mène plein de trucs de front, souvent avec brio, se fasse encore souvent regarder de travers. En 2012. Mais vous savez quoi? Tant pis! Si être ambitieuse, c'est être (Z)imparfaite... moi ça me va tellement! Car je ne voudrais pas être autrement.

mercredi 11 avril 2012

La nutrition et nous

Vos (Z) préférées ont fait l'objet d'un mémoire de maîtrise en nutrition à l'Université de Montréal. Nenon, ce n'est pas un Poisson d'avril sur le tard! La preuve est ici.
Assez paradoxal de se retrouver dans une étude sur la nutrition quand les études sur la nutrition nous donnent (généralement) de l'urticaire!

Avouez que vous aussi vous en avez marre de sentir qu'une «police de l'alimentation» vous surveille dans votre cuisine!

Y a-t-il un truc plus culpabilisant que l'alimentation? On calcule les portions et les calories, on compare les gras trans et saturés, les glucides et les lipides, on lit les étiquettes et on ne sait plus où donner de la tête entre l'amidion de maïs modifié et tous les dérivés du glucose. Manger est devenu un casse-tête et faire manger nos enfants l'est encore plus. Et
le cauchemar se répète trois fois par jour (sans compter les collations!)

Quand mes enfants ne veulent rien déjeuner dans les 45 minutes qui nous servent de matinée commune en semaine, j'arrête de me battre assez vite entre un bol de Weetabix et un bol de Nesquick. Et je sors un fruit pour la collation. Tant pis pour le Guide alimentaire canadien!

Et quand Lolo redemande une 3e portion de saumon (il pourrait manger la bête au complet!), je me dis qu'on est loin de la portion de protéines «tenant dans le creux de la main» qu'on entend à répétition sur toutes les tribunes.

Et je n'ai pas honte de remplir mon congélateur de filets de poulet St-Hubert quand ils sont en solde. Un dîner vite fait dans un wrap ou dans une salade, ou quand une «trâlée» d'enfants débarquent.

Tant qu'il y a de l'équilibre, il y a du plaisir! C'est ma philosophie alimentaire depuis quelques années déjà. Et j'attends avec une brique la prochaine étude qui tâchera de me contredire!

lundi 9 avril 2012

Merci... non merci!

Vous avez sûrement près de vous quelqu'un qui a une opinion sur tout et particulièrement sur vous. Soit elle met en doute vos décisions («Tu laisses ta fille aller dormir chez une amie?») ou elle vous encense tellement étrangement que ça a l'air louche («Ah! J'aimerais assez cela être comme toi...» dit-elle quand on lui dit que ça doit bien faire deux semaines qu'on n'a pas passé le balai partout à la maison car on n'a ni le temps ni envie et qu'on a quand même invité des amis à souper!). Toujours la remarque parfaite (!) pour nous faire douter.

J'essaie d'arrêter de douter. Autrement, je vais virer complètement folle. Mais aux commentaires et les conseils des autres, je dis maintenant «Merci, non merci!». Ils ont amplement le droit de me les donner, de m'avertir et de me juger. En même temps, ils me font douter (un peu... pas trop!) et surtout me font réfléchir. Mais ça s'arrête là. Une fois que ma décision est prise (il arrive aussi que je change d'idées face à une remarque... pas souvent, je l'avoue!), je la tiens. Peu importe les autres. Peu importe si je me trompe. Ben quoi? Ça arrive qu'on se trompe, mais "pis après?": est-ce si mal? Je ne le crois pas. Se tromper, c'est correct! Faut arrêter de croire qu'on doit à tout pris éviter toute erreur. Il y a des erreurs qu'on doit faire parfois pour mieux se réenligner ensuite.

C'est fou comme on se questionne parfois pour des trucs si insignifiants. On dirait que plus le truc est niaiseux, plus il suscite de commentaires et de conseils. Je me rappelle avoir hésité sur l'ordre d'introduction des aliments entre les carottes ou les haricots avant. Quand même! C'est bien beau vouloir être correct, un moment donné, on ne peut pas avoir besoin de l'avis de tous et chacun avant de mettre la cuillère dans la bouche d'un enfant. Évidemment, quand je prends une décision, je ne sais pas si j'aurai eu raison de prendre cette décision. Seul le temps le dira! Mais je ne peux pas me questionner indéfiniment. Autrement, on n'agirait jamais et on ne prendrait aucune décision, laissant aux autres décider pour nous. Peut-être que je prendrai de mauvaises décisions, je m'en mordrai les doigts, mais suis prête à l'assumer pleinement.

vendredi 6 avril 2012

C'est assez, le lapin de Pâques!

Un matin, cette semaine:

Lolo: «Maman, est-ce que le lapin de Pâques existe?»

(ENFIIIIN la question! Il a presque 9 ans et je commence à trouver que c'est assez de croire au lapin de Pâques - le père Noël ça va encore mais le lapin de Pâques, tsé...- mais, aussi (z)imparfaite sois-je (!), je veux faire les choses dans les règles de l'art alors...)

Moi: «Il existe si TU y crois...» (notez l'emphase mise sur le TU et sur les points de suspension)

Lolo: ...

Moi: ...

Lolo: «J'y crois alors... il existe! Je le savais! Lili, le lapin de Pâques exiiiiste!!!» (eh oui! J'ai deux fervents croyants de 9 ans à la maison!)

Le tout s'est déroulé sous les yeux de Momo, qui espérait tout autant que moi qu'il allume. Elle n'y croit plus depuis 2 ans. C'est venu d'elle-même, un matin, elle a nous a dit, loin des oreilles indiscrètes de son frère et de sa soeur: «Voyons donc, ça se peut pas!» (je résume) et elle a démoli un à un nos tours de passe-passe et nos «inventions». Elle est de nature rationnelle, un peu trop comme moi, disons. Depuis, elle joue le jeu avec nous en en mettant parfois un peu trop pour faire durer la magie. Mais, je le vois bien, même si elle n'y croit plus, elle a du plaisir quand même.

Alors cette année, le lapin de Pâques va encore venir porter un bébé lapin en chocolat à la porte de la chambre des enfants pendant la nuit mais, cette fois-ci, je ne vais pas retirer l'étiquette de la chocolaterie du papier cellophane.

Eh oui! Je commence officiellement à laisser «couler de l'information»... en espérant que ça fasse son chemin avant leur 10 ans!

Traitez-moi de casseuse de party, j'assume! ;-)

mercredi 4 avril 2012

Lettre à l'ado que tu seras...

J'en vois des ados et des préados. J'écris sur eux dans Yoopa ces derniers temps. Je sais que ceux-ci manquent parfois de "lobes frontaux" et que notre job de parents est justement d'être ces prothèses qui manquent cruellement à nos enfants lorsqu'il faut qu'ils prennent des décisions, qu'ils organisent leur temps ou qu'ils fassent des choix conscients. On doit donc être leurs lobes frontaux externes pendant un certain temps. Je comprends qu'il faut que je sois là pour eux encore un bon bout de temps. J'ai une "job" à faire. J'en parle dans le nouveau numéro de Yoopa.

Mais depuis que je les vois, les observe et les côtoie, j'ai juste envie d'écrire une lettre aux ados qui seront les miens dans si peu de temps... Ce que j'aurais envie de leur dire? Au départ, j'espérais que leur crise ne soit pas si dévastatrice. Je le souhaite encore. Mais une chose m'a fait mal dans mon coeur de maman. Une chose m'a ébranlée. Qu'est-ce que c'est? Non, ce n'est pas leur arrogance, ni leur esprit de contradiction ni même leur point de vue divergent du mien. Ce qui me dérange profondément chez les ados, c'est lorsque je vois des yeux éteints. Fermés. Sans aucune étincelle d'une quelconque passion. Des yeux tristes. Des yeux qui ont tout vu, mais qui, au fond, n'ont rien vu du tout.

Voici ce que je me surprends à souhaiter pour mes enfants, la lettre que je voudrais qu'ils lisent un jour.

« Ne sois pas blasé. De tous les maux de l'adolescence, c'est celui que je trouve le pire. Tu ne peux pas tourner le dos à tout. Tu ne peux pas te foutre de tout. Souris, svp, souris. Montre de l'intérêt pour quelque chose, n'importe quoi, même si je déteste, mais intéresse-toi. Sois influencé par les autres, ne te contrefiche pas d'eux. Mais cela ne veut pas dire d'être un mouton. Sois quelqu'un, soit toi. N'attends pas après l'approbation des autres. Suis le groupe, mais reste toi. Décide par toi-même. Sois fier de toi. Reste toi. Mais surtout ne sois pas blasé. Je veux voir dans tes yeux, un feu, une étincelle, un léger crépitement. Ne pense pas avoir tout vu, pas là, pas maintenant. Ne te ferme pas. Reste ouvert, alerte, en mode "recherche", prêt à capturer tout ce qui arrive à toi. Il te reste tout à voir, écouter, goûter, toucher et regarder. Ne pense pas avoir tout savoir; tu as la vie à sentir et à découvrir... Ne sois pas blasé, svp, promets-le moi. Trouve-toi une passion... et vis! Arrête de faire semblant que rien ne t'atteint. Ne passe pas à côté de ta vie, plonge et vis. Arrête de compter, de calculer, de soupeser l'opinion des autres et fonce. Arrête de faire semblant que tout n'est pas digne de toi et de ton intérêt. Ne sois pas blasé, soit quelqu'un. Sois vrai. Vibre. Vibre plus fort que tes doutes. Vibre. »

Et vous, qu'avez-vous envie de dire aux ados qui seront les vôtres, bientôt...

lundi 2 avril 2012

Purées nouveau genre!

L'actrice Alicia Silverstone (tsé, Clueless) a fait le tour du web la semaine dernière avec sa vidéo -qu'elle a mis elle-même sur Youtube - où elle se montre plutôt fière de nourrir son fils Bear Blu (oui, Bear Blu!) à même sa bouche. Sa technique: elle prémâche la nourriture pour son petit et Lienlui transmet «oralement».

Puisqu'une image vaut mille «maux» (de coeur):





Ok, on l'avoue, nous aussi, on s'est tannées un moment donné de faire des purées, mais cette idée de génie ne nous est jamais venue à l'esprit, aussi (Z)imparfaites soit-on! Donner une banane entière à un tout-petit pour qu'il la mâchouille, la succionne, la pulvérise et s'en barbouille, oui! Mais prémâcher ladite banane pour ensuite la lui recracher via la technique du «french kiss/gomme baloune», non!

Ingénieux ou... dégueu?