Êtes-vous organisée? Oui? Non? Moyennement? Ça dépend des jours? Bof?
Une chose est probablement certaine, c’est que vous ne l’êtes pas autant que vous le voudriez. Ça, c’est courant. La preuve : le nombre de dossiers sur l’organisation, la gestion de la maisonnée, l’optimisation du temps et la planification méthodique qu’on retrouve dans les émissions de télé, les magazines et les journaux. Le dernier en liste? Le gros dossier de LaPresse+ : organisation 101.
D’abord, intéressée, je l’ai parcouru avec empressement. Une injection de bons trucs d’organisation dans ma vie plutôt chaotique avec semaines de garde partagée, salon du livre en région, déplacements divers et autres soucis du quotidien, je ne dis jamais non! Et chaque automne, j’ai des envies (passagères) de grand ménage et d’organisation.
Donc, j’ai tout lu. Folle de même, j’ai même pris des notes. Puis, j’ai tout jeté. Si au départ, le système « Bullet Journal » me semblait intéressant, mais je m’y suis vite perdue. Les agendas bien remplis des 5 personnes du milieu des affaires? Je ne m’y reconnais guère (mais ils dorment quand et surtout, ils ont des activités plaisantes quand??). Les calendriers des mères de famille, je connais déjà. Les trucs de Patrick Lagagé? On les applique déjà (et on en a longuement parlé dans notre livre Assez, c’est assez!, parce qu’être dans le jus, on connaît aussi… comme tous les parents!). Ce n’est pas que le dossier n’était pas bien étoffé – loin de là —, mais il a fait vibrer une autre fibre que celle de l’organisation extrême en moi. Il a réveillé autre chose. Quelque chose de probablement non prévu : le désir de la spontanéité.
J’ai pris conscience que je suis tannée de tout enfermer dans des cases de calendrier. J’ai besoin d’air, j’ai besoin de délier le tout, j’ai besoin d’espace, j’ai besoin de laisser venir les choses à moi au lieu de les compresser dans un horaire.
Bien sûr, il faut un minimum d’organisation. Mais pas à outrance. On est toujours dans le jus, toujours tiraillé, à la couse. Franchement, j’ai le goût, cet automne, d’étirer le temps et de moins essayer de le contrôler. C’est peut-être mes quelques jours de vacances, loin de la maison, tout de suite après la rentrée qui m’ont donné envie de donner du lousse au lieu de resserrer le tout.
En parcourant le dossier sur l’organisation, j’ai pris aussi conscience de ma chance de ne pas à avoir à organiser toute ma vie au quart de tour, ainsi. De ne pas avoir de « système » qui fonctionne ne me fait pas vraiment peur : en fait, je n’en ai pas vraiment besoin parce que ma vie ne déborde plus autant. On s’en sort très bien avec un simple calendrier. Un oubli, un accroc, un changement ne créent pas de panique. On réagit, on change. Vive la souplesse des horaires plus légers. Et en automne, c’est en plein ce dont j’ai besoin. Pas de me désorganiser, mais d’être capable de dire « oui » à toutes sortes de plaisirs qui contrecarrent les plans établis pour me forcer à être plus flexible. Peut-être que la solution est d’en avoir moins à organiser? Réduire nos mille occupations pour se créer du temps? Alléger pour plus savourer au lieu de passer sa vie à enchaîner des dizaines et des dizaines de trucs à faire… Au fond, c’est juste un choix.