Je sais que l'adage «Quand on veut, on peut!» tape sur les nerfs de bien du monde. Mais, il reste qu'il y a une certaine vérité dedans. Mais pire que ça, il faut vouloir ET mettre des efforts. Et faire des choix. Bref, on voudrait donc «pouvoir» sans y mettre ce qu'il faut pour y arriver. Mais ça ne suffit pas.
Dans notre monde d'instantanéité et de vedettes pré-fabriquées dans des émissions de télé-réalité, il reste bien peu de place à l'effort, au travail et au labeur. Beaucoup d'enfants ont appris que «tout le monde» pouvait réussir. C'est bien. C'est vrai dans un sens. On leur a dit (répété?) qu'ils étaient des champions (alors qu'ils sont arrivés avant dernier!). On leur a dit que leurs dessins étaient super beaux (alors qu'ils ne le sont pas du tout!). On leur a dit que leur travail sur les hippopotames était génial (alors que sa pancarte était écrite tout croche!). Bien sûr que le résultat n'est pas nécessairement importants. Mais un jour, ces enfants ne comprennent pas pourquoi, eux, ils ne réussissent pas et que les autres les dépassent largement. Il faut «vouloir», mais il faut mettre les efforts aussi. Et ça, ce n'est pas tellement valorisé.
Tellement que ce n'est pas valorisé que les adultes aussi en sont venus à cette culture du «je peux...», mais ne veulent pas vraiment faire les efforts qui vont avec. Cas vécu, dans un salon du livre, une femme s'arrête, regarde notre livre, le repose et nous dit qu'elle est déçue parce qu'elle pensait qu'on avait des solutions concrètes pour concilier tous les pans de sa vie de mère qui tanguent. On jase un peu avec elle. On lui dit qu'on ne croit pas qu'il existe une seule solution applicable à toutes les femmes à la recherche du lâche-prise et que même si un livre ne nous le promettait, eh bien on s'en méfierait. On lui explique qu'on a préféré lancer plusieurs idées, rapporter des essais-erreurs vécus, proposer des réflexions, etc. Elle était toujours aussi déçue. On l'a fait parler sur ce qui n'allait pas. On lui a pointé quelques chapitres intéressants, on lui a parlé de comment on avait vécu une situation semblable, on lui a nommé des trucs que d'autres lectrices avaient fait, etc. Immédiatement sur la défensive, notre interlocutrice nous a lancé «Ben là, ça ne marchera jamais avec moi!» et «Moi, là, je ne peux pas faire ça...». Et quand on lui a demandé «pourquoi», elle a bafouillé un simple «parce que...parce que... ». Nous, on le sait pourquoi: parce qu'elle ne veut peut-être même pas changer. Elle ne peut pas parce qu'elle ne veut pas (ou vice versa, ça se recoupe!). Changer instantanément: oui. Faire des efforts: non. Elle est repartie.
Faire des efforts, c'est faire des choix parce qu'on ne peut pas tout faire en même temps. On ne pourra pas aller au gym pour perdre du poids sans couper du temps dans notre journée. On ne pourra pas aller en voyage la même année qu'on fait refaire la cuisine. On ne pourra pas avoir un beau jardin fleuri et bien entretenu si on ne se met pas les mains dans la terre tous les jours. On ne pourra pas avoir une bonne note dans un travail si on ne passe pas quelques soirées à travailler dessus alors qu les autres s'amusent. Mais c'est comme ça la vie. Et c'est correct! Il faut juste savoir ce qu'on veut le plus et concentrer nos efforts là-dessus et ne pas attendre que tout ça nous tombe dessus par magie!
lundi 16 mai 2016
mardi 10 mai 2016
Les stressés
Toi qui marches d'un pas pressé en tout temps, même quand tu n'as rien à faire et qu'il fait beau...
Toi qui es prêt à bousculer la vieille dame devant moi pour pouvoir passer devant elle devant l'escalier parce tu perdrais beaucoup trop de temps si tu étais resté derrière à monter les 10 marches à son rythme...
Toi qui souffles fort derrière moi parce que ma commande est longue et compliquée parce qu'on est 5 et que tu n'es qu'un...
Toi qui ne sembles pas connaître la règle du zipper au volant et qui fait semblant de ne pas me voir à ta gauche pour passer en premier...
Toi qui se tapes un sprint de l'enfer en sortant du train pour pouvoir être le premier à sauter dans ta voiture pour sauver 2 lumières au coin de la rue...
Toi qui entres dans ma bulle pour me faire savoir que t'es tanné d'attendre...
Toi qui se rues à la caisse en passant devant mon panier sans m'adresser un regard en pensant que je ne t'ai pas vu...
Toi qui as gagné un gros 12 minutes dans ta journée à faire tout ça, tu en fais quoi?
Tu relaxes, au moins, dans ce 12 minutes?
Toi qui es prêt à bousculer la vieille dame devant moi pour pouvoir passer devant elle devant l'escalier parce tu perdrais beaucoup trop de temps si tu étais resté derrière à monter les 10 marches à son rythme...
Toi qui souffles fort derrière moi parce que ma commande est longue et compliquée parce qu'on est 5 et que tu n'es qu'un...
Toi qui ne sembles pas connaître la règle du zipper au volant et qui fait semblant de ne pas me voir à ta gauche pour passer en premier...
Toi qui se tapes un sprint de l'enfer en sortant du train pour pouvoir être le premier à sauter dans ta voiture pour sauver 2 lumières au coin de la rue...
Toi qui entres dans ma bulle pour me faire savoir que t'es tanné d'attendre...
Toi qui se rues à la caisse en passant devant mon panier sans m'adresser un regard en pensant que je ne t'ai pas vu...
Toi qui as gagné un gros 12 minutes dans ta journée à faire tout ça, tu en fais quoi?
Tu relaxes, au moins, dans ce 12 minutes?
lundi 2 mai 2016
Essaie (au pire tu vas te planter)
C'est le conseil que je répète à mes ados depuis des mois: "Essaie!"
L'adolescence, c'est l'âge rêvé pour multiplier les expériences et se lancer dans des projets farfelus mais... c'est aussi (malheureusement) la période où on a le plus peur de se ridiculiser. C'est l'âge où on a le plus conscience de l'autre, de son jugement, de son regard alors qu'on devrait tous être en mode exploratoire, avec ce que ça comporte comme risque d'échec.
Essaie la batterie, inscris-toi au club d'athlétisme, tente ta chance à cette audition, lance-toi à fond dans cette compétition, accepte le poste d'assistant au metteur en scène de la pièce de théâtre, pars en voyage scolaire, multiplie les activités de plein air que tu n'as jamais tenté auparavant dans cette classe verte, texte ce garçon trop cool, parle à cette fille qui te fait des sourires le midi... Go! Fonce! Le pire qu'il peut arriver, c'est que tu vas te planter. Et puis après?
La peur d'échouer est un sentiment qu'on traîne (malheureusement) encore avec soi, parfois, à l'âge adulte. Elle nous bloque souvent les portes de ce qui pourrait nous emmener ailleurs, nous faire évoluer, s'éloigner (enfin) du jugement des autres.
Mais au fond, qu'est-ce qu'il y a de si grave à se planter? Ça fouette l'orgueil (tant mieux, il en a bien besoin celui-là!), ça fait se sentir nul et que t'as encore des croûtes à manger (si on si mauvais, on ne peut que s'améliorer!), ça déstabilise le tracé parfait et sans faille du quotidien (c'est pas ça, au fond, la source de notre ennui?). À force de se planter, on en vient à se désensibiliser. "Même pus mal!" Emmenez-en des humiliations, des défaites, des affronts, ça ne sera pas pire que la dernière fois (et la dernière fois, vous vous en êtes sorti, non?).
Et essayer, c'est parfois réussir. Se dépasser, ne pas en revenir tellement c'est inespéré, y croire et persévérer... jusqu'au prochain échec. Parce qu'on n'est jamais à l'abri du plantage, surtout en plein élan! Tant mieux, ça nous donnera une (autre) bonne occasion de se relever avec grâce.
L'adolescence, c'est l'âge rêvé pour multiplier les expériences et se lancer dans des projets farfelus mais... c'est aussi (malheureusement) la période où on a le plus peur de se ridiculiser. C'est l'âge où on a le plus conscience de l'autre, de son jugement, de son regard alors qu'on devrait tous être en mode exploratoire, avec ce que ça comporte comme risque d'échec.
Essaie la batterie, inscris-toi au club d'athlétisme, tente ta chance à cette audition, lance-toi à fond dans cette compétition, accepte le poste d'assistant au metteur en scène de la pièce de théâtre, pars en voyage scolaire, multiplie les activités de plein air que tu n'as jamais tenté auparavant dans cette classe verte, texte ce garçon trop cool, parle à cette fille qui te fait des sourires le midi... Go! Fonce! Le pire qu'il peut arriver, c'est que tu vas te planter. Et puis après?
La peur d'échouer est un sentiment qu'on traîne (malheureusement) encore avec soi, parfois, à l'âge adulte. Elle nous bloque souvent les portes de ce qui pourrait nous emmener ailleurs, nous faire évoluer, s'éloigner (enfin) du jugement des autres.
Mais au fond, qu'est-ce qu'il y a de si grave à se planter? Ça fouette l'orgueil (tant mieux, il en a bien besoin celui-là!), ça fait se sentir nul et que t'as encore des croûtes à manger (si on si mauvais, on ne peut que s'améliorer!), ça déstabilise le tracé parfait et sans faille du quotidien (c'est pas ça, au fond, la source de notre ennui?). À force de se planter, on en vient à se désensibiliser. "Même pus mal!" Emmenez-en des humiliations, des défaites, des affronts, ça ne sera pas pire que la dernière fois (et la dernière fois, vous vous en êtes sorti, non?).
Et essayer, c'est parfois réussir. Se dépasser, ne pas en revenir tellement c'est inespéré, y croire et persévérer... jusqu'au prochain échec. Parce qu'on n'est jamais à l'abri du plantage, surtout en plein élan! Tant mieux, ça nous donnera une (autre) bonne occasion de se relever avec grâce.
Inscription à :
Articles (Atom)