mercredi 24 février 2016

La relâche, façon (Z)

Les (Z)imparfaites célèbrent cette année leur 8e relâche scolaire (applaudissements, cris de joie) et depuis 8 ans, on constate la même petite lueur d'espoir -mélangée avec une pointe de panique- dans l'oeil des parents, qui se résume par une phrase simple: «Quessé qu'on va faire?»

Chez les (Z), on préfère ne pas attendre la relâche pour faire quelque chose (il y a beaucoup trop de monde qui font ce même quelque chose en même temps!), alors on profite de cette semaine soit-disant «décompressante» pour être au lieu de faire. Pour relâcher, justement.

Au fil des ans, on a exprimé notre désarroi, notre joie-de-ne-rien-faire, nos idées-pour-faire-de-quoi et on vous a même offert notre mini-guide de survie pour parent avertis (à lire pour survivre aux questions existentielles comme «Qu'est-ce qu'on fait «après»?», «Qu'est-ce qu'on mange?», «Est-ce que je peux inviter un ami à la maison?», etc.). Les voici regroupés dans un même billet pour vous éviter le moindre effort possible (c'est aussi ça la relâche!). À consulter selon votre sentiment du moment:

«Je panique!» : 
Cinq idées pour une journée tranquille à la maison
Une relâche de rêêêêêve!
Tout ce dont je ne veux pas entendre parler pendant la relâche
Toute la vérité sur la relâche!

Cinq suggestions pour se remettre de la relâche


«Je ne sais pas quoi faire!» :
 Cinq idées pour sortir avec les enfants sans se ruiner
 Merci la relâche!

«Je veux rien faire!» : 
Cinq endroits où on n'ira absolument pas durant la relâche
Vivement la relâche... des lunchs!
«Qu’est-ce qu’on fait?»: RIEN!

(dés)organiser la relâche!


Mais, surtout, assurez-vous d'appliquer les grands principes de la Charte de la relâche des (Z)imparfaites:

1. Nulle mère n'est obligée de se transformer en G.O pendant une semaine.

2. Ne pas partir à Walt Disney n'est pas un crime passible de voir débarquer la DPJ à la maison.

3. Devant les éventuelles chicanes entre les membres d'une fratrie, maman a le droit d'ignorer, de plonger dans le déni, de fuir et de s'enfermer dans une pièce sombre.

4. Ne pas accepter spontanément de garder les ti-zamis parce que soit leurs parents travailleurs n'ont pas pensé les inscrire au camp de jour, soit ils se sont dit que ce serait plus économique de trouver une famille bénévole à exploiter.

5.
Avoir le droit de ne pas souligner la semaine de relâche. C’est toujours l’hiver, il fait frette et la neige est dégueu, plein de bonnes raisons de continuer à rester chez nous.

6. Le ménage peut faire relâche un ti-peu (beaucoup?) aussi!

7. S'emmerder à ne rien faire fait partie de l'apprentissage de tout enfant.

8. Aller voir les chèvres et la grosse truie (qu'on a jamais vu bouger) au Centre de la nature de Laval PEUT être considérée comme ZE super activité de la semaine (pis c'est gratisse!).

9. Envoyer les enfants jouer dehors pendant au moins une heure pour pouvoir lire tranquille!

10. Nulle maman ne doit se sentir coupable si jamais la mauvaise pensée «J'ai tu hâte que la ?*?%*?%% de semaine finisse» lui traverse l'esprit.

11. Avoir hâte à lundi, c'est permis!

12. Coucher les enfants hyper tôt dimanche pour pouvoir regarder la grosse soirée télé!

13. Lundi matin: après une semaine de relâche, vous avez le droit de faire un câlin à la machine à café du bureau!

14.
Aller chercher les enfants plus tard au service de garde après la relâche, c'est permis: ils se sont teeeeellement ennuyés de leurs amis pendant une semaine!

15. Une p'tite question comme ça: vous n'aviez pas un 5 à 7 à l'agenda vous cette semaine?




samedi 20 février 2016

«Tu feras tourner les têtes»

Ces cinq mots m'ont interpellée. En fait, ils me lèvent aussi le coeur. Car, ils sont associés à un camp de jour qui propose une semaine 100% look pour les jeunes filles de 8 à 11 ans (J'ai même pas envie de mettre le lien vers ce camp pour ne pas leur faire de publicité!).

8 à 11 ans ! ! ! ! ! ! ! ! (et aussi pour les 12 - 15 ans! -- Quoiqu'à cet âge, il ne devrait pas garder des enfants)

Découvrir les tendances, les «in» et les «out», comment créer ton look ou doner du style à ta personnalité. Hey! À 8 ans, tu ne sais pas encore qui tu es et ce que tu aime pour vrai. Franchement, ce serait plutôt le temps de se découvrir une passion (ou plusieurs! parce qu'on n'a pas besoin de choisir à cet âge un seul intérêt!) et s'amuser, se salir au max et non s'efforcer à avoir une coiffure, un maquillage (!) et un look impect!

Dans ce camp, les jeunes filles vont aussi prendre des photos et apprendre à utiliser Photoshop pour créer son propre portfolio. Plus qu'étonnant, disons!

Et le tout se termine par  cette phrase raccoleuse «Tu feras tourner les têtes!».

On veut vraiment que les filles fassent tourner les têtes par leur look? Et non, par la créativité, l'intelligence et la curiosité qui brillent dans leurs yeux? On leur dit que c'est bien plus beau que tous les looks préfabriqués et coordonnés?

Dans un monde d'images, je continue à croire que les enfants ont besoin de nourrir leur imaginaire, de se faire dire que c'est ok d'avoir des idées, d'essayer et de se tromper. Ils ont besoin de se faire rappeler qu'ils n'ont pas à être comme tout le monde. Qu'ils ont le droit de vouloir, à 8-9-10 ans, d'aimer encore les autocollants, les poupées, les figurines d'animaux, les petites autos, etc. Ils peuvent être sales de la tête aux pied et ne pas s'embourber dans des carcans qui leur dictent «comment être». 

À la limite, un camp de princesse ou de pirate (on imagine avec 100% que ça n'intéresse pas les garçons puisqu'ils ne sont pas invités!), j'aurais moins été choquée. On vend du rêve. On plonge dans l'imaginaire (tant que c'est bien présenté comme un jeu et non, la vraie vie! Parce qu'il y a de fort risque de piquage de crise extrême par une petite princesse qui a joué à l'être dans son royaume le jour...).  Mais là, ce n'est pas ça. On leur fait miroiter une forme de pseudo-réalité: on va changer leur vie. C'est un peu risqué non?

Dans notre monde, je ne dis pas que l'apparence n'est pas importante, mais elle ne doit jamais être le centre d'une vie. Jamais. Et surtout pas à 8 ans! On peut aimer se mettre belle, se maquiller, mais ça ne doit jamais nous empêcher de vivre. Les enfants ont besoin de voir que la vie ne se passe pas toujours avec du maquillage et des looks parfaits.  Ils doivent voir leurs parents sans artifices et fla fla, sans être gênés d'être «au naturel» et pas seulement à l'intérieur de la maison.

Ce n'est pas ce qui décore notre tête qui fait de nous quelqu'un d'intéressant ou digne d'attirer les regards, mais ce qu'on met dedans.


lundi 8 février 2016

Chercher le drame à tout prix

Ce qui me déboussole le plus depuis que l'adolescence est entrée de plein fouet chez nous, c'est le déséquilibre émotionnel. Soudainement, mes deux filles sont devenues bipolaires. Leurs émotions fluctuent si vite qu'on n'arrive plus à les suivre. Pour le moment, je mets ça sur le compte des hormones davantage que sur un vrai diagnostic de maladie mentale, quoique... à force de les côtoyer, c'est nous qui risquons d'avoir besoin de soins.

Rires, larmes, renfrognement et débordements de joie se succèdent à un rythme effréné et, comme on n'arrive plus à détecter dans quel état d'esprit elles se trouvent, on doit constamment les prendre avec des pincettes... ou accepter le drame.

Leur besoin de vivre des émotions est si intense que mes filles doivent parfois s'en créer. En clair: ça va trop bien dans leur vie d'ado qui a besoin que ça aille mal.

Alors elles s'inventent des petits drames. Elles imaginent des intentions, elles déforment leurs perceptions, elles "prennent ça mal", elles peinturent leur vie parfaite en gris et noir pour la rendre plus trash, elles cherchent les bibittes, grattent les bobos, scrutent le moindre faux pas qu'elles transforment en événement mélodramatique majeur, elles ont une envie profonde de faire pitié (pas facile de ne pas vivre dans une famille dysfonctionnelle à l'adolescence!).


Je le sais, ça ne sera pas une tâche facile de les extraire du drame et de leur faire réaliser qu'au contraire, cette vie pas compliquée, elles pourraient juste l'apprécier. Certains adultes n'y sont jamais parvenus...

Se complaire dans le drame et chercher l'attention des autres par la pitié est probablement ce qui m'horripile le plus au monde. Bonjour les filles, vous allez frapper un mur!



Des fois que je me dis qu'avoir su, je me serais organisée pour qu'elles aient une vie moins confortable. Je me serais inventée un personnage de parent sévère et plate avec lequel elles auraient pu terminer la confrontation avec un puissant "Tu ne me comprends paaaaas!". Car malheureusement, je suis parlable et je comprends tout à fait. Je suis même "de leur bord" parce que je me rappelle parfaitement cette période. Et elle ne fait que commencer...


lundi 1 février 2016

Barbie, l'allaitement et mon indifférence

Barbie va se vendre en plusieurs modèles, grosseurs et couleurs. Tant mieux.

Selon The Lancet, revue médicale des plus prestigieuses, il faudrait obliger les mères à allaiter. Eh ben...

Voilà deux "grosses" nouvelles dans le vaste monde de la femme et de la maternité qui ont de quoi faire réagir. Deux beaux sujets de chroniques. De la matière à débats polarisés avec crêpage de chignon assuré.

Fut un temps où j'aurais sauté dans l'arène en premier. Je dois ramollir en vieillissant (bon, ça oui, c'est confirmé!) mais je ressens désormais une lassitude devant ce genre de sujets. Tout que ce ça vient chercher en moi c'est un gros "Ouain, pis?".

Ça ne vient ébranler aucune de mes croyances. Ça ne change absolument rien dans ma perception du monde. Ça n'a aucun impact sur ma vie (je me suis toujours pas mal foutue de Barbie et mes filles aussi). Ça ne vient pas détruire ni augmenter mon estime personnelle. Je n'apprends rien de nouveau. Ça ne change même pas d'un iota l'avis que j'ai sur l'allaitement, rien.

Facque: ouain, pis? Pas besoin de sortir les arguments, de se faire insulter dans les centaines de commentaires comme dans le temps (vous irez lire nos billets du temps sur l'allaitement!), de s'énerver avec ça, de partir une pétition ou d'organiser une marche.

Ce n'est pas tant le sujet lui-même que sa "matière évidente à débat". J'ai aussi une lassitude profonde des montées de lait qui surgissent à gauche et à droite. Tout le monde veut s'exprimer (c'est bien), mais tout le monde est tout le temps fâché-sur-le-gros-nerf (c'est moins bien). Et tout le monde ne le fait pas avec un égal talent, alors le bon grain se perd dans l'insignifiance. Et quand un commentaire vraiment pertinent surgit, trop tard, je m'étais déjà assoupie d'ennui à lire tous les autres avant lui.

Tout n'est pas matière à débat, argumentation et opinion. Toutes les nouvelles ne méritent pas qu'on gâche notre bonne humeur pour elles. L'avis de tous et chacun n'a, au final, que très peu d'importance. Un gros "ouain, pis" collectif, eh que ça ferait du bien des fois!