mercredi 30 avril 2014

Intervenant ou parent?

Eurêka! Lolo est maintenant capable d'attacher ses lacets!

Oui, il a 10 ans, bientôt 11. Et puis après?

Pour Lolo, ça a été tout un apprentissage. On a essayé toutes les façons (papillon, pas papillon). On a décortiqué tous les gestes. On a fait des séquences visuelles. Toute la patente. Les parents d'enfants dyspraxiques, TED et autres vous le diront, certaines tâches si faciles pour nous est une montagne à surmonter pour eux. Mais, éventuellement, c'est toute une réussite ensuite aussi pour eux. Pour eux et leurs intervenants. Moi, je n'ai plus rien à voir là-dedans (ou si peu). Ça fait quelques années que j'ai lâché prise et que je me consacre essentiellement à mon rôle de parent. J'encourage mes enfants à suivre leurs thérapies et leurs exercices (physio, ergo, etc.), je prends soin d'eux et je les aime. Bref, je joue simplement mon rôle de parent.

Mais je n'enfile plus, je ne manipule plus, je ne trace plus, je ne fais plus rien de tout ça. J'ai suivi le meilleur conseil que m'a donné une intervenante, justement. «Votre rôle, c'est d'être ses parents. Des intervenants, il en a plein; pour parents, il n'a que vous. Amusez-vous avec lui, ne lui mettez pas de pression, on s'en charge bien assez comme ça.»

Ça m'a fait le plus grand bien. Et je me le suis répété en boucle dans ma tête chaque fois que je me sentais coupable «de ne pas en faire assez». Mais j'en avais marre que notre vie de famille rime avec crises, travail, efforts et difficultés. J'ai préféré la faire rimer avec plaisir, rires, joie et sorties.

Alors ça a sûrement pris quelques années de plus pour que Lolo puisse enfin nouer ses lacets. Dans 20 ans, on ne se souviendra plus de la date (quand c'est acquis, c'est acquis -et c'est tout ce qui compte!) mais on se rappellera des moments de bonheur qu'on a vécu au lieu des crises d'anxiété.

Merci Annie pour le conseil!

7 commentaires:

Gen la vilaine a dit…

Ma fille de 7 ans ne fait toujours pas ses boucles et ça ne me dérange pas du tout :) Elle a un trouble de l'opposition fort doublé d'impulsivité et comme chaque enfant avec un trouble, tout est plus compliqué donc, moi aussi j'ai choisi mes combats et en attendant, elle porte des runnings à velcro (y en a des beaux maintenant) ou des ballerines (c'est à la mode).

On apprend énormément au contact de ces enfants aux besoins différents. Dans les faits, je pense que ça nous humanise puisque nous devons bien admettre que non, sur ce coup là, on n'a pas le contrôle.

Souvent, on doit vivre avec le regard plein de jugement des autres parents, mais pour ceux-là justement, eh que j'aurais donc envie de leur laisser ma fille ou n'importe quel autre enfant différent ne serait-ce qu'une semaine pour qu'ils constatent...

On aurait sûrement plus de parents compétents ;)

Anonyme a dit…

OUF ! Votre texte me fait le plus grand bien ce matin. Mes deux enfants ont un dys (dysorthographie pour un et dyslexie pour l'autre). J'ai tellement l'impression de me transformer en Ortho-Maman et je déteste l'ambiance que ça crée chez nous. Difficile de lâcher prise sans se sentir coupable. Mais je vais tenter de me rappeler le plus souvent possible le conseil qu'on vous a donné, des parents, ils n'en ont que 2 ! Merci beaucoup !!!

Geneviève a dit…

Tellement d'accord. Moi aussi mes enfants ont des besoins particuliers, et comme vous, j'ai lâché prise. Je ne suis pas une thérapeute et je n'ai pas envie de l'être. Peut-être feront-ils leurs acquis un peu plus tard parce que je ne les reprends pas, mais entre-temps, la vie est tellement plus douce. Même si ce n'est pas facile tous les jours.

Marie-Ève a dit…

Excellent conseil! En tant que physio oeuvrant avec les enfants, je devrais le donner plus souvent. Bien sûr, quelques exercices à la maison restent essentiels mais déjà qu'on passe notre temps à donner des consignes à nos enfants juste pour la vie quotidienne, s'il faut se transformer en intervenante en plus à la maison... Créer des moments de plaisir, ça rend heureux et être heureux, ça nous donne le goût de faire des efforts quand vient le temps. Merci!

Anonyme a dit…

C'est un conseil qui ne vaut que si on a la chance d'avoir accès à des intervenants. Pcq il n'y à rien de plus faux que de dire que des intervenants, il y en a plein. À Montréal peut-être, mais c'est loin d'être la réalité en région.

Maman au carré a dit…

Bravo Lolo!!

Marie-Pier Gauthier a dit…

Choisir ses batailles! :)
Et puis il y a tellement de sortes de souliers sans lacets aujourd'hui, rien de bien grave!