vendredi 30 octobre 2015

Sourire: la provocation

Avez-vous remarqué que les sourires sont de moins en moins présents ? Vous avez déjà pris du temps pour observer les gens autour de vous? À l'épicerie, au dépanneur, au magasin, à la banque, à la sortie de l'école, dans leurs voitures sur la route? Peu d'entre eux sourient. Et beaucoup ont dans le front deux lignes verticales à la hauteur du nez: les rides rpovoqués par les yeux froncés.

Je suis souvent ainsi, mais de moins en moins. En m'apervant sur des photos, j'ai remarqué mon air contrarié en permanence et mon look "je pense à autre chose et je me fais du souci, c'est clair!". Je me suis dit que ça devait changer. Je décoince mes rides de front, pas parce qu'esthétiquement ce n'est pas beau (bon, y'a de ça aussi, quand même!), mais surtout parce que je n'ai pas envie de paraître toujours tourmentée. Dès que je prend conscience que je fronce les sourcils sans réelle raison, hop, comme une passe de yoga frontal (ça doit déjà existé!), je m'efforce de relaisser cette zone. Et puis, je souris. Ça, ça décoince!

Et ce simple geste, c'est fou comme c'est puissant! D'abord, pour soi! On pense à quelque chose de plaisant, un souvenir, une folie, un projet et du coup, on change de mood. Et tout devient un peu moins grave, un peu plus l'un. Mieux vaut en rire comme dit le dicton! Et c'est vrai! Ça donne quoi de toujours voir le drame, nager dedans et refuser de faire une pirouette mentale qui nous offre un certain bien-être?

Attention toutefois, sourire est toutefois devenu un geste provocateur. Oh oui! J'exagère à peine. Essayez-le. Souriez à quelqu'un que vous croisez en voiture, à une inconnue dans une interminable file d'épicerie, une personne à la pharmacie, n'importe qui que vous ne connaissez pas. Leur réaction est souvent étonnante. Devant un sourire, il détourne le regard. Malaise. Ils ne sont pas habitués aux sourires et sont plutôt accrocs aux ries de front. C'est fou! Un sourire, ils ne comprennent pas. Chacun dans son coin, chacun dans sa bulle, chacun avec ses problèmes, chacun dans ses pensées, chacun ailleurs... Loin de moi l'idée de propager une épidémie de sourires ou de partir un mouvement, au final je m'en fous un peu. Je ne cherche pas à obtenir un sourire en retour. J'observe tout simplement. Avoir l'air sérieux (ou l'être) ou étire pressé reste toujours plus valorisé que d'avoir l'air d'avoir du plaisir. C'est un peu triste, quand même.  L'un ne devrait pas empêcher l'autre. Je ne veux pas changer les autres, je veux ME changer. Remettre plus de plaisirs et de légèreté. Parce qu'on s'entend, novembre arrive. Et sa déprime, son temps sombre, la pluie et le froid aussi. Et ce sera le tour à l'hiver de prendre la place pour de longs mois. Si on se rappelle bien, la météo hivernale nous joue sur les nerfs, collectivement parlant. Les gens deviennent encore plus irritables... Et sourient de moins en moins.

En osant sourire plus, j'observe surtout les réactions que je ne veux plus voir chez moi. Et les élimine une à une. On a le droit de faire le ménage de nos façons de faire en les notant chez les autres. En fait, c'est un bon exercice parce que nos mauvaises habitudes nous sautent aux yeux quand on a un exemple flagrant devant nous. Et quand les autres me sourient, je ne prends pas le mérite de les avoir fait sourire. Pas du tout! Ça veut dire qu'ils ont opté pour le côté "plaisir" de la vie. Je me dis que je veux encore plus les imiter. Parce que ces gens-là, on l'air mille fois plus intéressant que les trop sérieux.



2 commentaires:

Patricia a dit…

Je suis tellement d'accord avec votre billet! Ça fait quelques années que je travaille là-dessus. Ce dont je me suis rendue compte avec le temps, c'est que quand on sourit, généralement, les gens nous sourient en retour. Ça fait du bien! Rares sont ceux qui accueillent mal ce petit geste... En plus, sourire permet de me recentrer sur les choses importantes, de relâcher les tensions accumulées.

Maman au carré a dit…

Quand nous allons faire notre épicerie et que c'est bondé de monde, mes enfants font un concours un peu spécial. Il s'agit de répandre le bonheur dans les coeurs (bon, c'est un peu quétaine, mais ils n'avaient que 5 ans quand on a commencé ce jeu). Pour savoir qui gagne, on compte le nombre de personnes qu'ils auront réussi à faire sourire. Lorsque ça devient difficile, ils ont le droit de faire une ''niaiserie'' et lorsqu'on arrive vers les caisses, ils ont même le droit de parler aux autres clients et c'est alors qu'ils en récoltent le plus. Leur principale récrimination? ''Mamaaaaan, personne me regarde, je peux pas avoir de sourires!!!''