mardi 10 juin 2008

Traiter l’infertilité sans s’endetter?

Depuis l'instauration du nouveau régime parental, on se vante au Québec de vivre un mini baby-boom. En comparaison avec la panne sèche des 20 dernières années, il faut en être fier et remercier le gouvernement d'avoir «allumé» et donner ce coup de pouce à la famille.

Enfin, aux familles qui n'ont pas de problèmes de fertilité car les 10% de Québécois aux prises avec l'infertilité sont bien mal servis par l'État. Bon, il existe bien un
crédit d'impôt pour traitement de l'infertilité mais ça ne rembourse que 30% des frais pour un maximum de 6000$ par an. Des peanuts, quand on sait qu'une fécondation in vitro avec micro-injection (FIV-ISCI), la méthode la plus efficace de procréation assistée, demande de sortir de 10 000 à 20 000$ de ses poches pour 3 essais.


Le projet de loi 23, déposé par le gouvernement Charest, prévoit limiter le nombre d'embryons par femme dans les cas de procréation assistée, afin de réduire les risques de grossesse multiple et les naissances prématurées.

ENFIN! Après des années d'implantation sauvage d'embryons dans l'utérus de femmes désespérées, dont la logique est brouillée par leur désir intense d'avoir un enfant (je le sais, j'en étais une!). Après des centaines de naissances multiples et prématurées (on se souvient moins du baby-boom de l'été 2003 qui a engorgé les services de néonatalogie des hôpitaux pour enfants montréalais... je l'ai gardé en mémoire, j'y étais, avec mes triplés fraîchement expulsés et plein de parents de jumeaux que j'avais déjà croisé en clinique de fertilité...). Et en regard des dépenses que ces enfants, aux prises avec diverses séquelles (paralysie cérébrale, déficience intellectuelle, troubles de l'apprentissage), coûtent et coûteront pendant toute leur vie à l'État, il était temps qu'une loi viennent réglementer le far-west de l'infertilité.

Sauf que cette loi ne peut être appliquée sans une prise en charge par l'État des traitements de l'infertilité. C'est illogique de prôner la natalité et de payer avortements, vasectomie, ligatures des trompes et laisser les couples souffrant d'infertilité, diagnostiqués comme tel donc malades, se débrouiller touts seuls pour se faire traiter. C'est d'ailleurs la position du PQ et de l'ADQ en la matière.

C'est pourquoi nous allons suivre avec attention la campagne que mène Julie Snyder (que j'avais croisé à quelques reprises la clinique Procréa à l'automne 2002) au nom des parents infertiles. La lutte s'annonce chaude tant que le ministre Philippe Couillard sera en poste.
Il soutient depuis toujours qu'avoir des enfants n'est pas un droit. Il verra bien, aux prochaines élections, qu'être ministre non plus n'est pas un droit...

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