lundi 2 juin 2008

Je n'ai pas allaité

Voilà. C'est dit. Je-n'ai-pas-allaité.

Choquant? Peut-être pour vous. Pas pour moi. Car j'ai pris ma décision avec toute ma tête et tout mon coeur. Allaiter ne me convenait pas. Point. Ce n'était pas moi, je n'étais pas à l'aise, je ne voulais pas me sentir exclusive à mon enfant, je n'avais pas envie, bref je ne voulais pas.

Pourquoi en parler alors? Parce que choisir de ne pas allaiter est considérer comme un outrage, l'accroc suprême à ce qu'une bonne mère devrait faire pour son enfant.

Promis, juré, je n'en aurais pas parlé si ce n'avait pas été de cette réaction de Marie-Claude Lortie suite à la publication de la lettre de Nadia ce matin dans Cyberpresse. ca. Je n'en aurais pas parlé non pas parce que j'ai honte, mais plutôt parce que je ne sens pas le besoin de me justifier. Je n'ai pas allaitée par choix. Je savais très bien ce que je faisais. C'était mon choix à moi. Pas aux libre-penseurs payés pour donner leur opinion dans un grand média.

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Dans les commentaires à la suite du message de Marie-Claude Lortie, on dit: « Personne ne remet en question notre droit d’être imparfait ». Quoi? Parce que choisir de ne pas allaiter, c’est se rallier au clan des demeurées vouées à être éternellement imparfaites? Eh bien tant mieux! Je serai donc une imparfaite! Totalement assumée et fière de l’être!

Bien sûr, je n’aurai pas la chance de voir leur bébé devenu adulte récolter un prix Nobel? Parce qu’on le sait que seul les bébés allaités réussiront! Mais j’aurai été pleinement heureuse et en accord avec moi. Et informée, aussi… car comme a dit mononoke dans les commentaires du blog de Marie-Claude Lortie, ce n’est pas par manque d’information – il faudrait bien vivre sur une autre planète pour ne pas avoir été assommée par les sermons des fanas de l’allaitement - ni parce que je suis une tarée que j’ai décidé de ne pas allaiter mes enfants!). J’ai donc pris la décision SEULE. Pas parce que les médias et leurs chroniqueurs distributeurs de pensées préfabriqués en pensent. Car au jour le jour, après les enfilades de couches, coliques et régurgits, ce ne sont pas eux qui vont venir me donner un coup de main quand j’allaiterai juste parce qu’il faut que je me plie à leurs idéologies.

Mais il reste que comme plusieurs, j’ai déjà eu à subir les assauts d’une infirmière hystérique au CLSC alors enceinte de mon premier bébé qui m’a traitée comme si j’étais une future mère insouciante et désobligeante, car je n’envisageais pas l’allaitement. Au lieu de me proposer une alternative (nooon, on ne propose pas l’allaitement mixte, même pas pour vous tenter, car il n’y a que l’allaitement exclusif qui est bon, voyons!), elle m’a joyeusement dénigré. J’aurais pu lui dire que je mangeais 3 Big Mac par jour, ingurgitait 3 litres de Pepsi, me servait un bol de chip BBQ au déjeuner et me shootait de la drogue avant de sortir jusque tard dans la nuit et ses yeux n’auraient pas été aussi menaçant que lorsque j’ai avoué ne pas désirer allaiter. Faites-moi croire qu’une telle mère qui allaiterait ses enfants lui offriraient le cocktail extraordinaire d’anticorps promis et augmenterait du coup le QI de son futur bébé!

Bref, je n’ai pas allaité. Le vrai choix, c’est aux mères qu’il revient. Comme quoi, les diktats sont lourds sur les épaules des mamans et que nager à contre courant est parfois éreintant et on se surprend même à s'excuser (presque) en avouant notre-supposée-faute du bout des lèvres. . Pourtant, pour n’importe quelle décision qui nous concerne ou qui concerne notre enfant, il faut être capable de faire ce choix pour nous et non parce que tout le monde le fait. Être à l’aise avec notre décision, avoir le courage d’être soi et arrêter de se mirer dans le miroir des autres, être heureuse… c’est encore bien mieux!

P.S. Mes enfants ont survécu à leur "non-allaitement"! Oui, oui! Et sans tous leurs vaccins en plus! ;-)

2 commentaires:

Mart a dit…

Je respecte le choix des mères qui ont au moins essayé. Pourquoi ne pas essayer d'offrir le meilleur à nos enfants ? Sans parler de tous les bienfaits de l'allaitement, tant sur le plan affectif que médical, il me semble qu'il est ingrat de ne pas tenter l'expérience maternel jusqu'au bout. Si après quelques tentatives infructueuses et/ou déplaisantes, la mère décide de donner un décomposé chimique de lait de vache additionné de vitamines plus ou moins bien dosés, et bien, je me dois de respecter leur choix. C'est tout simplement dommage. Tout comme les mères, et j'entre dans un autre débat, qui retourne au boulot après quelques semaines. Pourquoi faire des enfants si le travail prime pour vous? J'ai arrêté pendant un an pour mes deux enfants et je me réjouis d'avoir un emploi très bien rénuméré, flexible et enrichissant.

Anonyme a dit…

moi non plus, je n ai pas allaité et c etait mon propre choix! je me dis qu il vaut mieux etre une maman saine d esprit et heureuse plutot que de virer folle et de rester cloitrer chez moi avec mes bébés parce que je suis mal d allaiter en public! Papa s est senti super utile les premières semaines et mes 2 fils ne s en portent pas plus mal!