mercredi 21 septembre 2011

«Il attend» bien...

JeuneHomme vient de débuter la maternelle. À l'opposé de son extravertie de grande soeur (MissLulus à la langue hyperactive), c'est un petit garçon très très dans sa bulle qui ne dérange pas et se fait même «oublier». Il ne demande pas d'aide (même s'il en a besoin pour découper ou autres), et il «attend» bien.

Je rencontre parfois son professeur quand je passe pour aller faire du bénévolat à la bibliothèque. «Il attend bien. Il est patient et persévérant!», qu'elle me dit.

Attendre. Attendre bien? C'est un compliment? Une nouvelle compétence?

Je ne savais pas trop. Et puis, j'ai continué.

Quand les classes de maternelle sont arrivées à la bibli, j'ai compris. «Mouaaaaa, madame!» (ils sont au moins 10 à le dire!), «C'est MON tour!» (le tout dit en bousculant l'autre enfant: c'est un message clair!), «Mouaaa en premier!» (j'ai vraiment cru que c'était une question de vie ou de mort!), etc.

Et derrière tout cela.... JeuneHomme qui attend (bien), la main levée même pour me parler durant la période de bibliothèque. J'ai compris. Après une année plutôt difficile l'an passé, où tous les autres enfants plus exubérants que lui passaient toujours avant lui dans sa classe de prématernelle, il a la chance d'avoir une enseignante formidable qui lui donne la chance de prendre sa place parce qu'il écoute et qu'il «attend bien». Pour elle, tout ceux qui crient «mouuuuuua en premier», ça ne l'impressionne pas trop. Elle laisse la chance à tout le monde. Fiou! Autrement, il aurait pu passer dans le beurre!!

Ça me rend quand même un peu perplexe. Je n'ai jamais enseigné à JeuneHomme, pas plus qu'à MissLulus, à «attendre». Savoir attendre est un art, proche du respect et de quelque chose comme savoir prendre leur place sans écraser les autres. Mais en même temps, je ne veux pas qu'ils s'effacent et ne disent rien. Parfois, on doit lever la main pour parler, d'autres fois non. Sauront-ils faire la différence? J'imagine...

*soupir* Et ce n'est rien que la maternelle!

6 commentaires:

Gen la vilaine a dit…

On n'enseigne pas à nos enfants comment ''attendre'' mais dans le fond, on est responsable de leur apprendre la conscience des autres, le respect.

J'ai 2 extravertis à qui je dois constamment rappeler que je n'ai pas 12 bras et 8 têtes. Crois-moi, c'est usant parfois.

Je crois que dans le cas d'un introverti, c'est simplement de lui faire prendre conscience que quand quelqu'un ou quelque chose le dérange, il doit le dire. qu'il a le droit de vivre confortable lui aussi.

C'est dur inculquer le respect aux enfants et malheureusement, ça tendance à se perdre de nos jours...

Pépine a dit…

Lou demande beaucoup. Parle beaucoup. Bouge beaucoup. (Elle s'entendrait TRÈS bien avec MissLulus.) Gabrielle est arrivée après et a pris la place qui restait. Je tente de lui laisser plus d'espace mais c'est un exercice lassant. Depuis quelques semaines, Gabrielle n'a plus le droit de partager avec sa soeur. La pauvre se faisait carrément volée. Quand j'offre deux suçons différents et que je lui demande lequel elle veut, Gabrielle prend celui que Lou n'aime pas. Je trouve ça triste parfois parce que j'aimerais qu'elle revendique, qu'elle s'affirme, qu'elle crie et frappe au besoin. On travaille très fort. Promis.

Anonyme a dit…

Je pense qu'au 1er enfant, la notion "d'attendre" est inexistante, l'enfant est unique après tout. Je m'en suis rendue compte lorsque mon garçon avait 6 mois, et mon amie avait des jumeaux du même age, pendant qu'elle allaitait un (elle n'aimait pas allaiter en tandem), l'autre attendait pas trop patiemment et mon fils aussi s'était mis à pleurer et moi j'étais désemparée, je ne savais plus lequel consoler, mon fils ou le jumeau qui "attendait" son tour... Mon amie m'a alors dit, ben tu sais, ils apprennent à attendre leur tour, c'est tout...

Et depuis que j'ai ma fille, je demande souvent à mon plus vieux d'attendre, trop souvent je pense. J'essaie maintenant d'être équitable, de demander à ma fille de 19 mois d'attendre aussi son tour... C'est inévitable, je peux juste verser un verre de lait à la fois, je peux juste débarbouiller un enfant à la fois, etc.

Michèle a dit…

J'enseigne et je suis toujours plus portée à prendre l'enfant qui lève la main doucement et patiemment que celui qui lâche un "moi" et qui se lève les fesses sur le bout de sa chaise. Avec le temps, les "impatients-ne-savant-pas-attendre" prennent exemple sur ceux qui le font si bien ;)

Bref, ton fils peut être un exemple pour les autres!

Anonyme a dit…

Comme dans toute chose, il faut les guider. J'ai eux enfants qui "attendent" bien. Tellement que j'ai toujours un peu peur, à la garderie, qu'on les oublie dans leur coin au profit de ceux qui hurlent tout le temps. Mais jusqu'à maitenant, elles ont eu la chance d'avoir des éducatrices qui leur ont accordé de la place malgré tout.

En vieillissant, moi aussi j'espère qu'elles sauront prendre leur place, dans le respect des autres, plutôt que de simplement attendre qu'on leur accorde cette place. Mais je crois que ça viendra tout seul... Il suffit de les aider à développer la confiance et le discernement nécessaires.

Anne-Marie Dupras a dit…

tout vient à point à qui sait attendre et lui, il sait :)