Je l'avoue, je ressens un petit malaise avec toutes ces fêtes "sauvées" par les médias sociaux. J'ai même un peu de difficulté à trouver ça touchant. Oui, ça l'est un peu. Mais c'est infiniment triste aussi.
Il y a eu la fête de Glenn dont sa maman a lancé un cri du coeur sur Facebook il y a quelques semaines. Puis, la semaine passée, celle de Odin qui fut sauvée grâce à un appel sur les médias sociaux par sa mère qui a fait en sorte que l'adolescent a reçu pas plus de 4000 messages d'inconnus, certains vivant même en Russie et en Inde.
Le mot qui m'énerve justement: "inconnus".
Je comprends que la journée de sa fête, c'est génial d'avoir des messages de "Bonne fête", des textos, des mots gentils sur son fil Facebook, un courriel, un appel, etc. Mais provenant d'inconnus... vraiment? C'est pas un peu «fake»? (On jase, là... Faut-il le rappeler?) Plus encore, vendredi, ce sont les hashtags #Odin et #OdinBirthday qui ont été les termes les plus recherchés sur Twitter au Canada. Odin a même des messages d'Elijah Wood, de
l'équipe de basket des Raptors de Toronto et de Justin Trudeau.Vraiment? Qui fait du capital sympathie sur qui? Qui profite de qui? Qui essaie de se faire voir?
Je comprends le geste des mères qui veulent souligner la fête de leur enfant et qui ont le coeur brisé quant elles s'aperçoivent qu'aucun ami répond à l'appel. Mais est-ce qu'elles oublient qu'elles devront gérer aussi la déception qui va s'en suivre?
Le problème est qu'on agit (tous!) dans l'immédiat. Le tout de suite. L'instantané. On réagit tous rapidement. C'est facile, le web est là! Le monde, donc!
Oui, ces enfants auront des fêtes dont ils se souviendront longtemps, mais ensuite? On ne se le cachera pas: ils ne seront pas la vedette d'un hashtag populaire éternellement. Ce sera même assez éphémère. Plus personne ne leur écriront de messages. Ils ne mettront pas de visages sur ces auteurs de milliers de «bonne fête» presque anonyme. Qui dans le lot va réellement lui souhaiter «Bonne fête» l'an prochain?
Oui, une fête comme ça, ça flashe! Ça impressionne. Mais ensuite? Après? Il y a de bonnes chances qu'Odin et Glenn soient toujours aussi seuls le mois suivant, un samedi soir. Et c'est ça qui est infiniment triste.
Si ces mères ont eu ce flash pour sauver la journée de fête de leur fils, j'espère qu'elles en auront d'autres pour sauver les 364 autres jours qui suivront. Quand les textos des stars n'entreront plus. Quand le web aura passé à un autre appel. Quand les souvenirs ne seront plus assez forts pour faire sourire. Quand les enfants commenceront à avoir hâte à leur prochaine fête. Quand ils demanderont pourquoi les gens les ont oubliés.Parce que oui, les gens vont les oublier.
mercredi 25 mars 2015
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3 commentaires:
L'anniversaire de ma fille est en plein mois de juillet. Les anniversaires solitaires sont fréquents. Les amis sont en vacances, on n'arrive pas à les joindre, etc.
On en profite pour passer du temps juste toutes les deux (dans une famille de 6, c'est un trésor précieux!)Le budget "fête" passe sur de belles activités (équitation, observation des baleines, une nuit dans un hôtel avec piscine).
Plutôt que de jeter de la poudre aux yeux, vaudrait mieux évaluer le "pourquoi" personne ne vient. Est-ce que l'enfant est rejeté? intimidé? a de la difficulté à s'intégrer? Dans ce cas, les mots Facebook ne changeront rien à sa vie.
Ou si c'est juste une question de timing? Comme les anniversaires d'été. Dans ce cas, l'enfant peut apprendre à en tirer du positif, pour peu que les parents soient capables d'être positifs.
C'est triste. C'est vide, comme un Joyeux Festin.
Je me demande toujours ce qu'ils feront l'an prochain. On s'entend que ce genre de "stunt" ne peut pas se répéter à chaque année!! Il faudra bien qu'ils expliquent la réalité un jour ou l'autre.... Mais bon, en attendant, ne reconnais que ça fait de favuleux souvenirs!!!
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