Hier, en faisant le ménage de mon téléphone, je suis tombée sur des photos de moi prises par d'autres à mon insu.
J'ai eu un choc.
Qu'est-ce que ces sourcils froncés? Et cet air sérieux? Et ses interrogations dans le regard? Et cette noirceur dans les yeux? J'ai donc bien l'air soucieuse. Ailleurs.
J'ai eu envie d'apostropher ceux qui avaient pris ces photos sans me le dire. Non, mais quelle idée d'immortaliser ces moments...
Puis, j'ai regardé à nouveau les photos. Mais qu'est-ce qui m'arrivait ce jour-là ?
Évidemment, vous le comprenez, j'ai regardé des photos jamais publiées sur Instagram ou sur Facebook. Je ne les aurais pas choisies pour les exposer à tous. Tout ce qu'on retrouve sur ces médias sociaux ne sont que nous en version correcte ou "améliorée". Rarement, on veut vraiment s'exposer sur notre moins bon jour.
Pourtant, ces photos douteuses sont celles qui nous ramènent dans la vraie vie. Dans la réalité. Rien n'est stagé, rien n'est planifié et on n'a pas eu le temps de choisir son meilleur profil.
J'ai longtemps examiné ces photos et un élément m'a tout à coup sauté aux yeux: mes sourcils. Mes sourcils froncés. Même si je suis figée sur une photo, les deux pieds dans ce souvenir, j'ai l'air ailleurs qu'où on m'a réellement photographié. Me suivez-vous toujours?
Je ne sais pas à quoi je pensais. Je ne me rappelle plus ce qui me chicotait. Je devais me poser une question, réarranger ma semaine dans ma tête, faire une liste des trucs à faire ou des comptes à payer, je ne sais pas. Mais mes sourcils me trahissent. Sur chacun de ces clichés relégués aux oubliettes.
J'ai décidé de faire attention. Non pas que je vais afficher un sourire préfabriqué (toujours le même!) en permanence au cas où on me prendrais en photo. Non, merci! Le fake, ça ne m'intéresse pas. Cependant, j'ai décidé de porter une attention particulière aux mouvements de mes sourcils. Allez-y, faites-le: froncez vos sourcils. Vous sentez les muscles qui se tendent. On les sent facilement.Alors, le froncement de sourcils peut devenir un signal d'alarme comme lorsqu'on s'entend prononcer un "faucon". Quand on fait ce mouvement, on doit se demander qu'est-ce qui se passe, comment on se sent, qu'est-ce qui vient perturber notre journée, où sommes-nous au lieu d'être dans le présent, etc. La réelle réponse n'est pas si importante; on doit au moins observer la question qui vient et réajuster les sourcils au besoin. En fait, l'exercice est simplement de prendre conscience de nos pensées, du fait qu'on est ailleurs et qu'on est peut-être en train de se laisser envahir par du superflu. Ensuite, à nous d'évaluer si on lâche prise, si on rabaisse nos sourcils ou si c'est nécessaire qu'on les garde ainsi arqués. Je suis prête à parier que je fronce les sourcils pour trop de petits riens. Je testerai la véracité de mon hypothèse dans les jours qui viennent.
Finalement, au lieu d'enguirlander ceux qui me prenaient en photo sans me le dire, j'ai eu envie de leur dire de continuer. Pour mesurer les changements.
Ça vous tente d'essayer aussi d'être attentives à vos sourcils? (En plus, il parait que si on fronce moins les sourcils, ça nous coûtera moins cher d'anti-rides plus tard...)
lundi 9 février 2015
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