J'avais d'abord cru à une énième promesse électorale et je m'attendais à ce qu'elle s'évapore au lendemain des dernières élections provinciales... Mais le remboursement des traitements de fertilité par le gouvernement du Québec se dirige tout droit vers le projet de loi. Il s'est même bonifié depuis la promesse, passant de deux à trois traitements remboursés. Le projet est tellement avancé qu'il n'est plus question de reculer. Le remboursement de trois fécondations in vitro (FIV) sera bel et bien chose faite d'ici quelques mois au Québec.
WOW! Quelle avancée!
Il y a 7 ans, après trois ans de traitements (à mes frais), j'avais touché le fond de la caisse. Nous avions échoué les 10 inséminations prévues, même celles gonflées au traitement hormonal. La seule solution qui nous restait était la FIV. Et une marge de crédit.
Comme notre désir d'enfant était nettement plus fort que notre crainte de l'endettement, nous nous y sommes jetés sans compter. 15 000$ et quelques intérêts plus tard, nous n'avions toujours pas d'enfant. La FIV avait échoué mais elle nous avait permis de comprendre plus précisément un autre aspect de notre problème d'infertilité: mes ovules avaient la «coque dure». Il ne restait plus qu'à les transpercer pour y injecter directement les spermatozoïdes et le tour serait joué. FIV avec micro-injection: l'ultime chance... à 15 000$ (encore!)
Nous allions le faire. Nous voulions le faire. Pas d'autre choix. Sinon, il aurait fallu apprendre à vivre avec le regret de ne pas avoir tout essayé.
Nous avons donc misé le tout pour le tout une dernière fois et nous avons gagné le gros lot: des triplés! Mais à quel prix (et je ne parle pas ici des sous investis!) Grossesse à risque, prééclampsie, prématurité, handicaps divers. Mais on ne regrette rien, surtout pas d'avoir eu trois beaux enfants, aussi (z)imparfaits soient-ils! Grâce à eux nous sommes riches... mais endettés (beau paradoxe!)
Mais depuis que le remboursement de la FIV est dans l'air, je dois avouer que ça me titille. Un enfant, gratos?!!! Moi?!! Ça ne m'avait jamais effleuré l'esprit! Je ne pensais même pas que ce serait possible un jour (ou du moins avant ma ménopause!)
Bien sûr, il n'y a pas que l'aspect financier qui m'importe, mais pour les femmes comme moi qui ne pouvaient plus imaginer avoir d'enfant parce qu'elles ont usé tous les cordons de la bourse ou parce qu'elles remboursent encore leur prêt des années après la conception, l'idée est plus qu'alléchante! Et elle a de quoi nous faire réfléchir... Et puisqu'un couple sur quatre a des problèmes de fertilité, on doit être plusieurs à avoir le hamster qui surchauffe ces temps-ci!
Depuis, chaque fois que j'entends parler du remboursement de la FIV aux nouvelles, chaque fois que je tombe sur une lettre ouverte dans les journaux de gens outrés par ce «choix de société que s'apprête à faire le Québec», j'ai un pincement au coeur et une envie... que je m'empresse de réprimer.
Et si on avait la chance d'avoir un autre bébé -un seul cette fois puisqu'on a le choix (3 chances / 0 endettement!)- qui pourrait naître à terme? Après une grossesse multiple à haut risque et un congé de maternité ultra intense avec des triplés, ça me tenterait (presque) de revivre ça avec un seul bébé.
Je dis presque parce que j'ai des doutes, notamment sur l'intégration d'un «intrus» dans mon trio tricoté serré. Un p'tit nouveau arriverait-il à faire sa place, 6 ou 7 ans plus tard, auprès des triplés? Un quatrième enfant viendrait-il briser l'équilibre familial?
Dans le doute, on s'abstient ou... on se lance?
mercredi 22 avril 2009
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7 commentaires:
Dans le doute... on suit son coeur?
Je suis contente que le Québec se réveille enfin et commence à aider tous ces futurs parents.
Je respecte le choix. Sans blague, je comprends que l'on veuille un enfant de soi, mais je n'y peux rien, ça me fait un pincement au coeur. Pourquoi réinvestir plusieurs fois si ça ne marche pas ? Il y a des bébés qui ne demandent que d'être adoptés. Tout cet argent investi pour créer une vie, alors qu'il y en a tant d'autre qui rêvent d'avoir une chance.
Comme je dis, je comprends que l'on essaie, mais quand ça marche pas... Et je répête, je ne juge pas ce choix. C'est perssonnel et donc tout à fait valable et acceptable, mais bon, j'avais besoin de faire ce petit commentaire.
Faut en effet suivre son coeur!
@Anonyme: Avant d'avoir mes enfants, je pensais aussi que l'adoption était préférable à la fécondation assistée, en fait, c'est le choix que moi j'aurais fait si je n'avais pas pu avoir d'enfant.
Mais finalement d'une part l'adoption est devenue vraiment compliquée. Je connais des gens qui sont en attente depuis 4 ans et dont l'adoption imminente vient d'être reportée d'une autre année et avec la banque mixte des CJ, on parle de 6 ans d'attente en moyenne! Et d'autre part, c'est aussi faire face à beaucoup d'inconnu et de trucs sur lesquels on n,a pas de contrôle. La grossesse s'est-elle passée dans des conditions "acceptables"? L'enfant a-t-il vécu un abandon marquant? A-t-il des retards ou des déficiences non connus? Comment allons-nous garder contact avec sa culture d'origine? Bref, après avoir beaucoup lu sur le sujet, j'ai réalisé que c'est une aventure dans laquelle il faut se lancer de façon éclairée... Alors je respecte tout à fait le choix de ceux qui n'ont pas envie de le faire. Et j'admire aussi beaucoup ceux qui le font!
D'accord avec Milou, on suit son coeur et non la raison ;-P C'est avec lui qu'on prend les meilleurs décisions !
Tu sais ce qu'on dit...jamais trois sans quatre! ;)
En tout cas, je serai à ton shower.
Et 4 ben, c'est un beau chiffre paire ;)
Pourquoi pas en parler avec ton trio tricoté serré?
Ils seraient peut être ravis d'avoir un ptit frere/soeur à càliner
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