vendredi 17 avril 2009

Maman: Addict d'Internet, mais pas déprimée!

Quand MissLulus jouent à la maman, elle enpoigne son mini-ordinateur. Bien sûr, elle câline aussi sa poupée, se déguise, glisse une sacoche en bandoulière sur sa hanche et parle au cellulaire en même temps. Mais l'ordi est l'objet ultime. Essentiel. Comme chez nous. C'est comme cela: elle m'imite. Et elle vise juste. Depuis toujours, elle me voit ainsi. Chez moi aussi, l'ordi est ouvert toute la journée. Parfois même deux ordis à la fois. Normal? Bien sûr! D'abord, Internet et les courriels (bon, Facebook, Twitter et MSN aussi, je l'accorde!) me permet de travailler sans sortir de chez moi. Un LUXE!! Mais aussi, Internet est devenu la nouvelle culture de corde à linge. Enceinte de MissLulus, j'étais la seule de mon troupeau d'amies à être enceinte. Je ne me voyais pas leur raconter que j'avais mal ici ou là ou jaser avec elles des particularités extraordinaires du nouveau siège d'auto trouvé. Puis, une fois ma marmotte née, en pleine froidure de janvier, papa (im)parfait de retour au boulot, Internet m'a permis de prendre contact avec tout un réseau de mamans qui discutaient jour (et nuit!) sur un forum de discussion. D'abord, pour calmer mes pires craintes - Je peux mettre du corn starch sur les fesses irritées de bébé ou je vais le tuer si je le fais? -, pour m'aider à prendre une décision avant un achat - Je me fais avoir en achetant cette bébelle supposément géniale annoncée chez Toys'R'us?, pour une info rapide - Ahhhh je viens de perdre mes eaux... qu'est-ce que je fais, bordel???- ou pour évacuer un trop-plein inavouable à d'autres - Mon chum a eu un 5 à 7 et je suis verte de jalousie!!!!!. Internet devenait franchement plus utile qu'un appel à Info-Santé. J'y trouvais la vraie de vraie information. Celle du terrain. Celles qu'on se propageait, auparavant, en étendant son linge sur la corde à linge en jasant aux voisines.

Je me suis reconnue ici. Je suis encore une de celles-là. Sans honte. Dans une culture si individualiste, on ne connait pas nos voisins. On n'ose pas déranger les autres. On se retrouve donc rapidement isolées même dans une grande ville. Alors Internet devient la fenêtre pour voir le monde. Pour se rapprocher de lui. Les femmes sont-elles plus sujettes à devenir "accros"? Probablement. Assurément même. Elles sont un an à la maison. Même avec la plus belle volonté et le plus total des dévouements, on a vite besoin de jaser avec d'autres. Pour faire baisser la pression. Pour déculpabiliser. Pour garder contact. Pour rester dans le coup (avec les collègues et les amies difficilement rejoignables). Pour faire sortir le trop-plein. Pour se rassurer. Pour s'informer. Pour simplement échapper à son quotidien tout autant que pour le partager avec des gens qui nous ressemblent.

Bref, je suis peut-être une "addict", mais je ne suis pas déprimée. Internet m'a sauvée d'une dépression post-partum, je le répète souvent. J'y ai rencontrée tout un cercle d'amies que je vois encore plus de 6 ans plus tard. Et voilà que je poursuis l'aventure via un blogue. Vraiment, ça se soigne, docteur? J'espère que non...

7 commentaires:

Dodinette a dit…

j'adore ton expression de la nouvelle corde à linge, c'est exactement ça : on est souvent seules (loin de ses parents, de ses ami(e)s, ou alors comme toi (et moi) la seule à avoir des enfants à un moment donné, etc.), on a besoin d'être entourées et surtout COMPRISES, et mon dieu que les livres de puériculture ne nous font pas ressentir ça...

internet ça permet de dire tout ce qu'on cache aux médecins et autres clsc. genre ma fille, avec ses coliques, qui n'a toujours dormi que sur le ventre, dès sa sortie de la maternité. tu imagines si j'avais dit ça à une infirmière ? la dpj débarquait dans la journée.
ou mon fils qui, pendant 2 ans, ne mangeait le soir que de la semoule cuite dans du lait avec (ô horreur) du chocolat en poudre par-dessus. non mais attends, je suis criminelle au moins aux yeux du sacro-saint guide alimentaire et ceux de ses défenseurs acharnés... et bornés.

on fait tous comme on peut, les enfants ne s'en porteront que mieux d'ailleurs.
internet crée des liens d'une qualité extraordinaire parce que justement, on ne peut partager qu'avec des gens qui passent par les mêmes affres et voient la vie de la même façon. et on les trouve, ceux-là, sur le ouèbe. sans avoir besoin de se cacher derrière autre chose qu'un pseudo, et encore, ça aussi c'est une question de choix !

VeroCrapules a dit…

Je suis aussi de celles qu'Internet a "sauvegardé" d,un blues post-partum. Et je suis de celles que tu as rencontrées via justement, le super forum de discussion! Non mais, la vie, c'est bien fait quand même, hein?

Les Crapules de maintenant 3 ans ont la chance d'avoir une maman telle qu'elle est parce qu'elle a tout de même conservé un réseau social durant le congé de maternité. Et maintenant, elles sont pas mal sociables mes poulettes! :)

Mère Poule a dit…

JE suis maman. Addict d'internet. Mais au bureau... pas à la maison. Forum, blogs, msn, email, tout y passe quasiment toute la journée. Parce qu'a la maison, j'ai juste pas le temps... pour le moment.

J'ai justement fait un post sur le question hier... Pour me préparer au sevrage et pour mon départ en congé de maternité dans 5 mois. S'il fallait que l'on me trouve un remplacant plus vite que prévu et que je doive tout arrêter du jour au lendemain, je crois que je supporterais pas la pression...

;)

Hier, j'ai enlevé mon msn de mon ordi. Malheureusement, j'ai compensé en écrivant 3 articles sur mon blog. Je compense ma dépendance... Une étape à la fois que je me dis...

;)

Une autre maman-internettée a dit…

Vive Internet pour la survie des mamans d'aujourd'hui. Son seul défaut, comparativement à la voisine, c'est qu'il ne garde pas bébé-qui-dort pendant que je vais chercher du lait vite-fait au dépanneur pour finir ma recette! ;o)

Solène a dit…

Moi aussi je suis addict d'Internet sans aucune honte de le dire. Ma présence quotidienne sur un forum de mamans et les amies avec qui j'y ai tissé des liens par la suite ont sauvé mon allaitement, m'ont supporté lors de ma fausse-couche, m'ont aidé à me préparer psychologiquement à mon deuxième accouchement et m'ont même aidé à trouver deux jobs plutôt qu'une! J'y ai aussi développé de belles amitiés complices avec qui travailler des projets d'écriture et surtout décompresser de la vie de maman tourbillonnante!

@Mère Poule: Ouf! Ton employeur est tolérant! ;) J'espère que tu fais cela sur tes pauses! :P

Anonyme a dit…

Ma catégorie où je classe les billets qui parlent de sites Web ou de blogues s'appelle «Les cordes à linge». C'est ma grand-mère qui dit toujours ça, les cordes à linge, au lieu de dire Internet!

Zumba a dit…

À la naissance de ma première fille, j'ai ajouté à mon isolement le fait de partir de mon Montréal pour m'installer à la campagne. J'ai perdu du coup tout mon réseau de mamans de bac à sable.

Internet m'a aussi sauvé la vie...