lundi 8 avril 2013

L'équilibre entre mes besoins et les tiens

J'ai sursauté, je dois vous l'avouer, en lisant le titre de cet article paru dans La Gazette «Parents who put their kid's needs above their own are happier» ou - en traduction libre «Les parents qui mettent les besoins de leurs enfants en premier sont plus heureux.»

Mes yeux d'imparfaites avaient même lu le contraire. J'avais vu un «don't» entre le «who» et le «put». Étrange quand même comme on fait parfois une lecture déformée...

Je trouve un peu épouvantable le message de cette fameuse étude qui font croire que le bonheur réside dans le fait de faire passer les besoins des enfants avant les nôtres. C'est moi où on encourage les gens à s'oublier, un peu.

Un autre extrait qui me rend fort mal à l'aise: “The more child-centric you are, the more happiness you’ll experience,” said Kushlev, calling to mind the adage of reaping what you sow. “Evolutionarily, it makes sense that parents would be programmed to feel good when they dedicate resources to their children.”


C'est étrange, je crois plutôt que le «self-sacrifice» pour le bénéfice entier des enfants peut, à la longue, créer l'effet inverse. On ne devient pas amère, fâchée et déçue? On peut vraiment être bien dans cette optique où le bonheur des autres est plus important que le nôtre. On vit notre vie les yeux fermés sur nos envies et nos rêves? Et c'est un vraiment exemple à donner à nos enfants?

Coup du hasard, hier MissLulus m'a demandé si j'avais terminé mes études quand je l'ai eue. Je lui ai répondu avec franchise. Oui. Pour moi, j'avais besoin d'avoir une job, des rêves et une indépendance financière même en ayant des enfants. Le reste, elle s'en doute. Elle et son frère sont au coeur de ma vie. Pas toujours au centre. Il y a tellement de pôles dans ma vie. Leur bonheur m'importe, c'est sûr, mais le mien aussi. J'essaie de combiner le tout du mieux que je peux. Je pense que pour eux, c'est drôlement plus inspirant de me voir ainsi, jonglant avec mille rôles.

Désolée, je n'ai pas la fibre «self-sacrifice» bien forte. Selon moi, aimer ses enfants n'est pas s'oublier derrière eux. Être une «bonne» mère n'est pas passer en dernier. Penser à soi n'est pas un geste purement égoïste. C'est vital pour le bonheur de tous. Y a-t-il un chercheur qui veut enquêter et publier une savante étude là-dessus? Pour l'avancement de la science, je suis prête à être un cobaye avec mes mini-imparfaits pour prouver qu'on n'est ni demeurés, ni malheureux... Qui veut témoigner aussi?

7 commentaires:

La vie en presque rose a dit…

Ca semble tellement évident qu'une mère qui s'oublie ne pEUT pas être une bonne mère. Ca me rappelle ces mères d'antan qui soupiraient, culpabilisantes, "après tout ce que j'ai fait pour toi !" Quelle horreur !

La vie en presque rose a dit…

Ca semble tellement évident qu'une mère qui s'oublie ne pEUT pas être une bonne mère. Ca me rappelle ces mères d'antan qui soupiraient, culpabilisantes, "après tout ce que j'ai fait pour toi !" Quelle horreur !

Anonyme a dit…

J'applique le concept du crash aérien; je dois mettre mon masque d'oxygène pour bien accompagner les autres autour de moi.
Mon masque à oxygène c'est; des émissions en anglais même si je suis la seule à les écouter,une journée de magasinage seule, faire l'épicerie en paix, cacher du bon chocolat et en manger en cachette, leur donner des fruits devant un film en bas et manger des chips en haut! ...petits bonheurs faciles mais qui arrivent souvent dans ma semaine pour me permettre de souffler ;0)

Vérolu

Echoruby a dit…

Je crois que de cette façon nous démontrons à nos enfants l'importance de prendre soin de soi et de se respecter . Se refaire des forces pour mieux aider les autres, avoir de l'énergie et encore plus apprécier les moments avec eux. C'est aussi une façon de leur montrer à respecter les besoins des autres et de leur démontrer que nous ne sommes pas que des "parents".

Michèle a dit…

C'est un peu comme le principe qu'il faille s'aimer soi-même avant de se faire aimer.

Pour être bien avec mes enfants, je dois être bien seule d'abord et avant tout. Prendre du temps pour moi et me faire plaisir pour ensuite pouvoir être prédisposée à les endurer ;) ...

Anonyme a dit…

Je vois les choses autrement: si je mets les besoins de mes enfants avant les miens... et que mes enfants ont besoin, pour être heureux, pour avoir un bon modèle d'adulte auprès de qui évoluer, d'une mère heureuse et bien dans sa peau... alors mettre les besoins de mes enfants avant les miens équivaut à m'obliger de faire ce qu'il faut pour être heureuse et épanouie, non? ;)

Me suivez vous?

Faire de l'exercice est bon pour moi. Faire de l'exercice pour donner l'exemple à mes enfants et pour vivre longtemps et en santé (pour les voir grandir et profiter de mes petits enfants) est une motivation nettement supérieure, pour moi, à celle de faire de l'exercice "juste" pour être en santé.

Ce qui a convaincue ma belle-soeur dépressive de se faire soigner a été "si tu ne le fais pas pour toi, fais le pour tes enfants: ils ont besoin de leur mère". Elle qui ne voulait que se rouler en boule dans son lit, si elle s'est obligée à aller voir son médecin, à faire une thérapie, c'était pour le bonheur de ses enfants. Avec le résultat qu'aujourd'hui elle va bien, qu'elle est heureuse. Pour ses enfants ET pour elle.

L'idée, c'est que ce n'est pas leur bonheur vs le nôtre. C'est des vases communicants.... l'un coule dans l'autre... Je pense que si les parents qui mettent le bonheur des autres, de leurs enfants, avant le leur, sont plus heureux, c'est peut-être simplement qu'ils sont plus motivés. Parce que c'est facile de s'oublier... mais quand on le fait (en partie) pour quelqu'un d'autre, quelqu'un qu'on aime, c'est une motivation supplémentaire.

Anonyme a dit…

Wow je suis tellement d'accord avec le dernier commentaire, pour m'avoir fait casser les oreilles tout au long de ma grossesse et bien avant...avec les profites-en de dormir, attend de voir quand tu n'auras plus une seconde à toi, oufff tu vas en changer des couches, iii les enfants bla bla bla.. eh bien je n'ai jamais senti que mon enfant m'empêchait de vivre ou nuisait à ma liberté ou mon bonheur. Je crois simplement que le don de soi diffère d'une personne à l'autre, et c'est dommage pour ceux que ça exaspère d'avoir à s'occuper d'un enfant car ils n'ont pas fini de se plaindre.