lundi 1 novembre 2010

Maudite influence!

Depuis le début de la vie scolaire, je scrute les relations amicales de mes enfants. Sans qu'il n'y paraisse, j'enquête, je surveille, j'observe et je questionne les situations qui me sont rapportées jour après jour après l'école et je tente d'inculquer LA valeur indispensable à mes yeux: l'intégrité.

Au delà du respect (essentiel) et de la tolérance (primordiale), je crois que toute la personnalité d'un futur ado se forge à la base sur le respect de soi. De ses idées, de ses opinions, de ses goûts. Loin de moi l'idée de faire de mes enfants des êtres égocentriques mais chacun d'eux a une personnalité, des différences et une vision qui lui est propre. Et qu'il doit protéger et défendre à tout prix.

Et je dois admettre que ce que je crains le plus dans les années à venir est l'influence de leurs amis. Positive, elle leur permet d'évoluer mais en détournant parfois leur personnalité. Négative, elle peut faire déraper ce qu'on a mis des années à construire avec nos enfants.

Depuis que mes enfants sont tout petits, j'essaie -dans la mesure du possible et sans prétention- d'en faire des ''esprits libres''. En famille, on n'est jamais tous du même avis, on argumente, on discute. On n'impose pas ses idées mais on sait les défendre. On ne cède pas à la moindre argumentation. Bref, on se tient tête et on s'obstine parfois. Et vous savez quoi? J'encourage totalement ce comportement. Je le valorise. J'en suis fière et je leur dis.

Mon pire cauchemar? Que mes enfants se mettent à ''faire comme les autres'', à aimer les mêmes choses que les autres, à ''penser ce que les autres pensent".

Et voilà que ces derniers temps, Momo revient de l'école découragée par ses copines. Alors qu'elles disent ne pas aimer A., (la bitch de l'école et reine du ballon-poire!), elles se sont jointes une à une à son groupe de filles qui ''écoeurent les gars, se pensent meilleures que les autres et se moquent des plus petits''. Le groupe de bitchs scolaires classique, quoi!

Jusqu'à maintenant Momo est restée de glace devant leurs remarques (concentrées essentiellement et inévitablement sur ses orthèses et son léger handicap qui affecte sa démarche) allant jusqu'à servir à A. cette réplique pas piquée des vers: ''Tu es méchante parce que tu es faible''. Et vlan dans les dents! Momo a même mérité une récompense pour sa réponse (je vous l'ai dit, j'encourage ce comportement!)

Récemment, Momo a changé de lunettes. Elles sont cool et A. le lui a dit (étonnement!). Est-ce à cause des lunettes (ou de la réplique assassine) mais depuis ce temps, A. tente par tous les moyens de devenir copine avec Momo. Qui ne veut rien savoir. ''C'est pas parce qu'elle est fine avec moi que je l'aime, elle!'' Bon. Fiou!

Mais la grande question demeure: se laissera-t-elle influencer?

Ma fille a-t-elle la force mentale nécessaire pour résister? Ou est-elle -malgré tous mes efforts- influençable? (je hais ce mot!!!)

Premier test!

Je vous avoue que je suis cette histoire comme un téléroman et j'espère ne pas être déçue de la fin.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Oh, je pense exactement pareil, et moi aussi je cauchemarde à voir ma grande se mettre à aimer Hanna Montana et vouloir des boucles d'oreilles juste parce que toutes les autres filles en ont... Mais en même temps je me demande n'est ce pas une phase normale ce besoin de ressembler aux autres, d'avoir un sentiment d'appartenance, de se sentir inclus, et ne faut-il pas juste le respecter tout en se disant que notre éducation "d'esprits libres" finira un jour par prendre le dessus...

Une femme libre a dit…

Le pire cauchemar, c'est que ce soit son propre enfant qui en bitche d'autres. Une de mes filles allait à Harmonie-Nature, un pensionnat magnifique à St-Donat, en sixième année et elle avait eu le malheur de traiter,sous le coup de la colère, une jeune fille obèse de "grosse toutoune". Les Soeurs l'avaient su et lui avaient donné comme punition de manger trois repas par jour pendant une semaine avec la jeune fille en la servant (c'était une cafétéria). Elle devait également lui trouver trois qualités par jour et les illustrer par des exemples concrets, par écrit. Pas le droit d'aller jouer avec les autres le soir tant que ce n'était pas fait. J'avais trouvé cette tolérance zéro à l'insulte géniale!

Future Prof a dit…

Dans un sens, si elle se faisait influencé et devenait amie avec A, cela serait très certainement une fausse amitié et A retournerait sa veste rapidement. Ce serait triste pour Momo (on ne souhaite cela à personne), mais elle apprendrait encore plus que si elle ne vivait jamais cette expérience... Mais je comprends qu'on souhaite à nos enfants de vivre cela le plus tard possible, si ce n'est pas jamais...

M. a dit…

C'est bien d'avoir "un esprit libre", mais malheureusement la marginalité et même la "différence" a un coût très élevé.
Je suis d'accord qu'à cet âge, le sentiment d'appartenance est primordial.

Maryse Mongeau a dit…

Moi, j'étais la plus petite de ma classe, et j'aurais tellement préféré être comme les autres! Pourtant, maintenant, je sais que la différence fait partie de ma personnalité.

Anonyme a dit…

Bravo d'encourager ta fille à se défendre et à la récompenser pour ce genre de réplique. J'enseigne au primaire et il m'arrive comme prof de dire à des enfants de se défendre un peu. Je sais bien que ce n'est pas "parfaitement correct" mais il y toujours ben des limites. Continue à enquêter, t'intéresser, y mettre ton nez, c'est la bonne façon de faire.