L'autre après-midi à l'école, je retrouve ma Momo avec une joue toute rouge. Explication: le petit D. lui a donné un coup de glaçon dans la face à la récréation. Ayoye! ''A-t-il été puni, au moins?'', que je lui demande.
- Ben... il a eu un plan d'action.
''Un quoi?''
- Ben... un plan d'action, maman! Il est allé passer une heure dans le bureau de la directrice.
''S'est-il excusé ou quelque chose?"
- Ben... il a eu son plan d'action.
Ben oui! La menace de passer une heure dans le bureau de la directrice doit faire son effet la première fois. Mais après 3-4 fois, ça devient quasiment une habitude. Et quand on se rend compte qu'une heure, c'est vite passé, la punition doit faire de moins en moins mal...
Une bonne vieille excuse humiliante, prononcée en présence de tous les copains, ceux-là même devant qui on s'était pensé si bon en faisant le mauvais coup, aurait une effet plus dissuasif, non?
Mais non, il ne faut plus faire ça... faudrait pas brimer l'estime de soi du pôvre petit D.
Ce petit incident m'a rappelé la situation absurde qu'on avait vécu l'an dernier quand Momo s'était fait taxée (à la maternelle, faut le faire!) L'an dernier, on avait plutôt eu droit à un ''exercice de réparation''. La petite taxeuse avait dû compléter un carton qu'elle avait remis à Momo en guise de réparation. Elle devait y inscrire le sentiment qu'elle avait procuré à Momo au cours de l'épisode de taxage. ''De la peur'', avait-on inscrit à sa place (normal, elle ne savait pas encore écrire!). Elle devait aussi inscrire le sentiment qu'elle avait ressenti. ''Je ne sais pas'' fut sa réponse.
Et ça a été ça qui a été ça.
Comme ''exercice de réparation'', ça m'avait paru plutôt mince... Une bonne vieille excuse humiliante devant toute la classe? Il me semble que ça l'aurait remise à sa place.
Qu'est-ce que ce sera l'an prochain? Un ''plan triennal de remise en question''? Un ''processus préparatoire à l'accomplissement de soi dans l'indifférence de l'autre''?
Sommes-nous en train de former de futurs fonctionnaires qui seront capables de communiquer que par formulaires interposés? Et si on tentait de former de futurs adultes capables de régler leurs problèmes dans le blanc des yeux avec respect? C'est juste une idée, de même...
mercredi 27 janvier 2010
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16 commentaires:
Pourquoi ne pas écrire à l'école ou même s'y présenter en formulant exactement ce que tu viens d'écrire? La finale, surtout le bout des fonctionnaires, est assez percutante...
Dans mon temps (pas que j'y ai été plusieurs fois...) lorsqu'on agissait pas bien la surveillante nous demandait d'aller se planter et faire le piquet face au mur tout le reste de la récréation ou du dîner. Je ne sais pas ce que ça a fait à mon estime de moi que mes camarades de classe me voient au mur, mais chose est certaine, la crainte du mur en empêchaient plusieurs de faire de mauvais coups ou de se bagarrer.
Je ne me rappelle plus trop, mais je devais avoir 7 ou 8 ans, lors de la messe du dimanche, j'ai dit à une dame que son chapeau était laid (mais quoi ! c'était vrai !) Mais comme j'habitais alors dans un petit village et que mes parents connaissaient cette dame, à la fin de la messe, j'ai du aller sonner à sa porte et m'excuser. ET c'est depuis ce temps...que j'ai compris que toute vérité n'est pas bonne à dire...
Je suis tout à fait d'accord avec toi. Cependant, je connais quelques enfants qui font n'importe quoi et qui s'excusent en pensant que tout est OK après. Un instant, c'est ben beau les excuses mais les enfants qui ont appris à trop s'excuser (en ne ressentant aucun regret)pour éviter les conséquences devraient aussi avoir des conséquences. L'humiliation de le faire en public m'apparaît assez efficace.
Ah! les merveilleuses méthodes qu'on souvent les directions d'école pour régler les conflits de nos jours, c'est une véritable farce et faites-moi confiance je parle par expérience du temps que mon fils ainé atteint d'autisme fréquentait une classe régulière et qu'il était victime de violence et d'intimidation.Je pourrais écrire un livre, le titre:"les conséquences dans nos écoles et autres stupidités" ou quelque choses dans le genre.Le bon vieux temps ou se faire appeler par le directeur(trice) nous donnais la chienne est révolu et ça je l'ai compris lorsque j'ai vu un jeune envoyer promener son directeur sans même cligner des yeux... Genevieve
Je ne sais pas si les excuses sont si humiliantes que ça.
Déjà quand j'étais au primaire et que j'étais souvent victime de harcèlement ( pour ne pas dire quotidiennement), je questionnais le bien fondé de l'obligation de s'excuser. Entre autre, une fois j'ai passé une éternité dans un couloir avec un "grand de 6ième" qui m'avait tabassée et la secrétaire de l'école qui exigeait qu'il s'excuse à moi.
Je me suis dit"Ses excuses ne sont même pas sincères, qu'est-ce que ça donne?".
Je me dis qu'il y a peut-être l'option d'une conséquence qui peut servir à autrui... À l'école de mon fils ils nomment ça "'travaux communautaires". Sauf que ça ne semble jamais assez chiant pour décourager les vrais de vrais baveux ou violents.
Sinon y'a l'option "pas correct" de casser la gueule de l'autre soi-même... Mais chut!
Tout à fait d'accord. Dans ce que tu racontes, je trouve que le principe d'excuse est vite oublié et ce n'est pas peu dire. Un plan d'action, réparation en écrivant des mots sur un carton... Mais on a oublié la victime dans tout ça, on se concentre sur le fautif.. Est-ce que les pédagogues se sont inspirés de notre système pénal par hasard?? (dans les poursuites au criminel, c'est toujours l'état contre l'accusé, pas la victime contre l'accusé). Celui où les victimes d'actes criminels ont très peu de place et où on ne se concentre principalement que sur la réhabilitation du fautif? J'y vais peut-être fort, mais je n'ai pu m'empêcher de faire la comparaison, qui m'a sautée aux yeux. Et puis les bonnes vieilles excuses face à face, on sait que ça fonctionne généralement bien, on devrait permettre aux enfants de recevoir des excuses s'ils ont été lésés, je me questionne sur le message que ça leur envoit.
Mon Coco est revenu en première année avec un contrat (je vous jure: sur papier format légal, en deux copies!) signé avec une "amie" comme quoi ils ne se battraient plus (moi je me disais que si la petite fille était capable de varger sur mon Coco, elle allait aller loin dans la vie, mais bon...). Cette fois-là ça a fonctionné, mais seulement parce que ces deux enfants-là s'aimaient au fond. C'était une bagarre "je t'aime bien", que voulez-vous...
Par contre en 3e, il s'est fait menacer avec un couteau dans le parc. Lundi matin, son père, la directrice lui et moi dans un bureau, on a identifié les suspects (coupables, oui!). Proposition de la directrice: Coco restera à l'intérieur pour la récré, le temps de gérer la chose. Euh... Pardon? Punir la victime? La belle-mère-ourse que je suis n'a pas vu les choses ainsi! (Et j'ai eu gain... de cause!)
Très bon billet!
Je vous avoue que lors de problèmes de ce genre dans les écoles, les parents doivent s'en mêler, combien de fois ça m'est arrivé étant plus jeune? Combien de fois je dois intervenir pour des histoire de ce genre à l'école de ma fille?
Oui, les parents élèvent leurs enfants, mais nous ne sommes pas sur le terrain de l'école pour voir ce qui se passe entre les jeunes!
Je questionne aussi la façon d'intervenir auprès des intimidateurs dans les écoles. Après que ma fille se soit fait intimidé plusieurs fois par le même enfant, nous avons informé son professeur et la situation s'est calmé mais sans véritable intervention punitive de la part de l'école. Il y a une semaine, ça a recommencé. Ma fille est allé avertir son professeur des actions de l'autre enfant et elle s'est fait répondre : "Ah non! vous n'allez pas recommencer à vous chicaner!" C'est parce que ce n'est pas une chicane entre deux enfants!!! C'est un enfant intimidateur qui ne lâche pas l'autre!!! J'en ai été renversé! Ça veut dire que tout ce temps, ils n'ont jamais compris ce qui se passait réellement!!! Comment voulez-vous bien encadrer l'enfant agresseur et l'enfant agressé quand vous ne comprenez même pas la situation???
Moi je me rappelle quand j'avais 6-7 ans, j'avais trouvé une bague dans la cours d'école, sachant pertinemment qu'elle appartenait à une de mes collègues de classe. Quand elle l'a vu à mon doigt, elle m'a dit: "C'est ma bague, je l'avais perdu". Et moi de faire comme si de rien n'était: "Ben non, c'est à moi". Je me suis faite cerner dans les toilettes par la petite fille, ma professeure et toutes les autres petites filles de ma classe. Ma professeure me posait plein de questions "Qui t'a donné la bague?, Elle vient d'où?, Tu es certaine qu'elle est à toi?". Jusqu'à ce que je craque et doive avouer l'avoir trouvé par terre dans la cour d'école. J'ai du m'excuser à la petite fille devant tout le monde. Pas besoin de vous cacher mon humiliation la plus TOTALE! Ça m'a tellement marqué cette histoire qu'après ça, je n'ai jamais été capable de mentir ou de voler. Jamais. Et encore aujourd'hui, à 35 ans, je me rappelle de cette histoire-là comme si c'était hier!
C'est du n'importe quoi. Franchement, comme si donner une punition irait contre la charte des droits et libertés.
Comme tu dis des fonfons qui communique mais qui ne règlent rien
Désolée, je n'aime pas du tout le mot: humiliation. À mon avis, une punition ne doit pas être accompagnée de ça. L'humiliation est quelque chose de dégueulasse que ce soit envers les enfants, au travail, dans un couple. Je déteste ça.
Ceci étant dit, il devient difficile de trouver une façon de punir. J'admire les enseignants et autres qui cherchent et essaient des moyens différents.
Mais c'est clair que le parent qui trouve ça toton et qui ridiculise le prof à la maison n'aide pas.
Et la victime elle, elle n'est pas humiliée peut-être? La formule du "oeil pour oeil, dent pour dent" n'est peut-être pas parfaite, mais aussi plate que ça puisse paraître, c'est souvent la seule façon de sensibiliser les petits agresseurs à l'impact de leurs gestes. Et puis, c'est souvent la seule façon de leur faire comprendre la base qui est "ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas qu'on te fasse".
Ben oui, c'est pas la solution pour l'enfant qui est lui même victime d'une agression quelconque chez lui et que c'est pas la façon de l'aider et tout et tout, mais vous ne me ferez pas que tous les petits "méchants" à l'école sont des victimes innocentes de mauvais traitements à la maison...
Travaillant moi-même dans le milieu scolaire, je peux dire que gérer les conflits devient de moins en moins évident. Les parents voudraient que l'école élève leurs enfants, mais à leur manière. Ce qui ne laisse pas une grande marge de manoeuvre...Dans notre temps les professeurs et la direction ne faisait pas d'acrobatie pour nous donner une retenue! Tu avais pas écouté c'était la journée même, maintenant on envoie un papier à la maison, le parent doit le signer et être d'accord. L'école n'a plus le pouvoir d'autrefois!
Notre charte des droits et liberté nous brîmes pas mal plus qu'on pense!
Je dirais pas excuse humiliante, mais génante! Je trouve que c'est une méthode qui fonctionne très bien avec un certain genre de jeune lorsqu'ils sont enfants... Par contre, ensuite, comme l'ont dit certain, s'excuser est trop facile... Souvent, je trouve effectivement que les conséquences (et non punition... :) ) sont trop "facile" pour l'enfant qui a mal agit... et on oublie le préjudice qu'a subit l'autre enfant...
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