lundi 11 avril 2016

Le syndrome du «Un jour, je...» ou sa variante «Plus tard, je...»

Ça vous arrive de commencer vos phrases par ces mots «Un jour, je...» ou «Plus tard, je...». Quand on prononce la première variante, on énumère souvent des rêves, des souhaits et des grands désirs. Un jour, je voyagerai. Un jour, j'aurai un spa. Un jour, je retournerai à l'école. Un jour, je vais prendre une journée de congé pour autre chose qu'un rendez-vous chez le dentiste pour les enfants. Un jour, je vais prendre 5 semaines de vacances.

La deuxième version est souvent utilisée au quotidien sous diverses formes camouflées. Quand les enfants seront couchés, je prendrai du temps pour lire.  Ce soir, j'irai au gym. Quand la cuisine sera propre, on ira au parc. 

Chaque fois, on décale nos plaisirs. Chaque fois, on repousse ce qu'on aime (et qui nous ferait du bien). Chaque fois, on commence par les trucs plates et - si on a le temps - on s'accordera un petit bonheur. Même le «Un jour, je...» indique qu'on prévoit un projet, mais que pour l'instant ce rêve n'est pas réalisable. On se «décharge» d'une certaine façon. On n'entre pas en action, on regarde passer le train (et celui des autres!). On est plutôt en attente au lieu d'être en train de débroussailler les bases de notre rêve. On se déculpabilise en se faisant croire qu'on n'a pas le choix d'attendre, qu'on n'y peut rien, que c'est comme ça, qu'on a une «raison» pour expliquer, etc. Mais en fait, on essaie (bien mal) de camoufler notre frustration de devoir attendre...

Comme avec les «faucons» néfastes de nos vies, il faut combattre ce syndrome. Ou le transformer. Pourquoi ne dirait-on pas «Je vais au parc avec les enfants... plus tard, on fera la vaisselle!»? Ou «Un jour, on prendra le temps de faire le ménage du cabanon. Aujourd'hui, il fait trop beau!».  Il faut arrêter de repousser et de décaler le jour ou le moment de notre plaisir. Et on s'efforce de trouver des petits pas pour la réalisation de tous nos «Un jour, je...» et nos «Plus tard, je...», on se sentira mieux. Un peu. Et c'est déjà beaucoup... 




1 commentaires:

Nancy, brossard a dit…

Beau texte! Ici je me dis que l'amitié ne peut pas attendre, le ménage oui!