jeudi 9 juillet 2015

Je suis un rejet

J'avais presque réussi à oublier ce sentiment de répulsion qu'on a tous déjà ressenti à l'adolescence quand ça m'est revenu cette semaine en pleine face en entrant dans la chambre de Lili, ma vraie de vraie ado.

Je m'en venais la rejoindre pour jaser un peu -j'avais fait mes trois toc, toc, toc réglementaires et ouvert la porte en deux temps tel prescrit- quand je l'ai vue fermer son cahier d'écriture, monter un peu le son de son iPod et faire semblant de m'écouter en me faisant sa nouvelle face d'enterrement de tous les jours. Et j'ai su que j'étais désormais rejet. Lili 1 - Maman 0.

Par chance, j'ai une 2e fille sur qui me rabattre. Je suis donc partie au sous-sol d'un pas décidé et après mes trois toc, toc, toc réglementaires (et le reste, vous avez compris l'idée...), même accueil glacial. Sauf que Momo a pris soin de m'achever en m'expliquant le pourquoi du comment de leurs nouvelles têtes d'enterrement. "Maman, t'étais drôle avant mais là, on ne te trouve plus drôle. Pis maintenant, j'aime mieux chercher mes réponses sur Internet ou jaser de mes affaires de filles avec mes amies. C'est trop gênant avec toi."

Ouain... ça avait le mérite d'être clair. J'ai eu beau jaser de tout avec elles, les écouter, les consoler. Ce temps est révolu, du moins le temps qu'elle se crée leurs nouvelles "elles". Bien compris le message, je vais vous laisser tranquilles les filles. Vous savez où me trouver. "Ben oui, inquiète-toi pas maman!"

Par chance, j'ai un fils sur qui me rabattre. Il m'a accueillie avec un "t'es trop cool maman!" qui ne pouvait pas mieux tomber. Mais après l'avoir écouté me parler de ses humoristes et super héros préférés, je me suis auto-rejetée de sa chambre (zzzzzzzzz).

Et ce qui est bien quand on est un rejet, c'est qu'on peut aller s'étendre, lire, rien faire sans une micro-once de culpabilité! Avoir su...


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