mercredi 7 janvier 2015

Rire de soi et (surtout!) de ses différences

Mes trois enfants ont chacun un handicap. À divers niveaux. C'est ce qui arrive quand on naît trois à la fois, à 29 semaines.

Lili est en fauteuil roulant et elle pourrait vous raconter -entre deux fous rires et trois OMG!- la fois où elle est restée prise les culottes baissées dans toilettes de l'école en train de glisser au sol pendant un transfert plutôt raté entre son fauteuil et la toilette.

Momo a une diplégie qui lui donne un équilibre précaire. En termes simples, elle tombe sur le cul en toutes circonstances. Elle en rit tellement qu'elle a parfois du mal à se relever. Et ceux qui rient avec elle l'aident à se remettre sur pieds sans en faire de cas. Les trottoirs sont son pire cauchemar cette semaine et elle marchera quand même pour aller à l'école.

Lolo est TED. Pas facile de rire de soi pour quiconque est pris dans les pièges du "grand spectre de l'autisme". Eh bien, à force d'en rire avec lui, il est arrivé à développer son sens de l'humour et à rire de ses tics et tocs de TED. Ce qui permet souvent de détendre l'atmosphère que cet handicap suscite autour de lui (ou à augmenter le malaise et... nos fous rires!).

Avec leurs différences, mes enfants ont affronté maintes fois les regards interrogateurs (ou désapprobateurs), les rires (parce que oui, il y a un fond de drôlerie en toutes choses!) et les moqueries. Leur meilleure arme: l'AUTODÉRISION. Ils ont 11 ans et la maîtrise mieux que plusieurs adultes qui croient qu'on ne peut pas rire des différences et qui font grand cas de situations qui ne sont pas dramatiques... du moins dans la grande échelle des drames (celle qu'on enseigne aux TED pour que leur réaction soit proportionnelle à la situation).

Savoir rire de ses faiblesses et de ses différences est la base même de l'acceptation. C'est un antidote à la pitié et à l'apitoiement. C'est aussi un fichue bonne façon d'être heureux (et beaucoup moins frustré) dans la vie.

J'dis juste ça de même...

7 commentaires:

Patricia a dit…

:-)

Mylene a dit…

Et moi, je vous dis "chapeau!" (aux 2 parents). C'est vraiment beau que d'enseigner l'auto-dérision à ses enfants, à voir le côté drôle de choses qui paraissent beaucoup moins drôles habituellement ! Bref, je suis certaine que c'est automatiquement lié à l'atmosphère familiale et j'avoue que j'ai à apprendre de ça avec mes propres enfants.

Anonyme a dit…

Nous avons enseigné a nos enfants que nous avons tous un handicap, certains sont simplement plus visibles que d'autre. Que ce soit les crises d'anxiété ou les intolérances alimentaires ou les fauteuils roulants: nous sommes tous égaux et différents a la fois!

LN xx a dit…

Excellent témoignage, bravo!

Anonyme a dit…

J'adore cette façon de voir la vie! Nous avons tous nos forces et nos faiblesses et je me plait à voir mes enfants à travers leurs forces. Chacun de mes élèves aussi. L'autodérision, je vais l'appliquer aussi! Merci!
J'aimerais bien avoir des amies comme vous pour partager un petit rosé en rigolant de nos imperfections!:)

André Sauvé a dit…

Ben d'accord.

Charles a dit…

Que ceux qui ont tous frisé l'apoplexie en lisant votre palmarès des prénoms en prennent note. Et que ceux qui l'ont dénoncé comme si c'était un drame humain s'étouffe avec! Nice shot!