mercredi 15 octobre 2014

Facebook nous rend niaiseux

L'omniprésence des médias sociaux dans les moindres parcelles de nos vies entraîne toutes sortes de réflexions. Tant mieux. Parce que parfois notre jugement personnel est laissé de côté, notre gros bon sens signe trop souvent "absent". Tant mieux, si on s'arrête pour réfléchir à l'importance que l'on accorde à Facebook ou Instagram (ou autres!). L'équipe de Coup de pouce s'est demandé si Facebook nous rendait méchant. Bien sûr que les commentaires s'écrivent souvent trop vite ou sur le coup de l'émotion. Qu'il y a des mauvaises langues pour dire tout haut (euh par écrit!) ce qu'elles n'oseraient jamais dire ailleurs que devant son écran. Bien sûr. Mais c'est à nous de reprendre le contrôle, non? C'est à nous de faire des choix. Et surtout, surtout, ne pas oublier que Facebook est un outil parmi tant d'autres dans notre nouvelle vie numérique.

Si je dis que Facebook nous rend niaiseux, c'est que je trouve que les gens s'y sentent rapidement attaqués, visés, interpellés, jugés, etc. Hey! Ça suffit! Tout ce qui se passe sur notre fil d'actualité personnel, on n'a pas à le prendre sur ses épaules. Une "amie" montre les photos de la fête de son fils? BANG! On se dit qu'on devrait faire comme elle (ou mieux!). Une autre affirme avoir commencé le jogging et note quotidiennement les détails de ses courses? BANG! On se met à la course. On regarde les photos de voyage dans le sud d'une obscure connaissance? On se dit qu'avec notre emploi misérable, on ne pourra jamais se payer ça. Une mère vante le succès scolaire de son enfant? On double la période des leçons ce soir-là pour pouvoir écrire un statut semblable bientôt.

Vous comprenez le pattern? On ramène tout à soi ou à une partie de notre vie. On s'en sert pour mesurer, pour quantifier (notre bonheur, souvent!), pour juger, pour comparer (désavantageusement!), pour se laisser impressioner (berner?), pour se mettre une autre couche de pression sur le dos, bref pour se sentir comme de la marde parce que notre vie n'a pas l'air aussi parfaite que celles de nos 429 amis.

Woooooooooo! Leur vie n'est pas parfaite. Ils exposent que ce qu'ils veulent. Ils ne montrent souvent que le bon côté. Ils embellissent peut-être des bouts. Bref, ce n'est pas toujours la vraie vie et surtout leur vie, leurs exploits, leurs statuts de fierté, leurs peines comme leurs petits et gros bonheurs ne devraient pas vous atteindre ainsi. C'est pour ça que je dis souvent que Facebook nous rend niaiseux. On oublie de faire un pas de côté et prendre ce qu'on lit sur Facebook que pour ce que c'est. Sans que ce soit des flèches lancées vers nous. On n'a pas à réagir sur tout, émettre notre opinion sur tout, faire comme tout le monde, cocher "J'aime" sur tout, etc. Facebook a plein de bons côtés si on sait les utiliser avec notre jugement, notre esprit critique et notre gros bon sens. Je n'en peux plus de voir qu'on l'accuse de tous les maux. C'est notre utilisation qui doit être analysée. Et ce, chaque personne devrait le faire. Ce n'est pas un truc collectif. C'est du cas par cas. Un "réveil" qu'on doit faire, chacun pour soi.

Finalement, je comprends très bien qu'on interdise Facebook au moins de 13 ans. Un paquet d'adultes y naviguent sans être bien et y broient une partie de leur temps/vie/énergie/motivation/estime d'eux sans réaliser qu'ils laissent un truc extérieur autant les atteindre. Des jeunes, même à 13 ans, auront de la difficulté à saisir les subtilités de Facebook. Il faudra être là, pas très loin, pour les guider. Réveiller leur esprit critique. Discuter avec eux. Et c'est ce qu'une maman a fait. Elle a préparé un contrat (rien de moins!) d'utilisation de Facebook pour son fils de 13 ans comptant 5 pages et 24 clauses. On l'aime, cette femme! Lisez le texte Cher ado, voici ton ««contrat Facebook» dans le dernier numéro de L'actualité (celui sur Réussir sa vie numérique). Dans le même genre, une autre mère (futée!) a fait signer un contrat à son fils en lui remettant un iPhone.

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