mercredi 3 septembre 2014

Mettre son poing sur la table

Ce matin, je ressors une "vieille" nouvelle. Cet été, au retour de mes vacances, j'ai appris comme tous la mort de ce jeune couple d'adolescents près de Thetford Mines. Pas de vitesse ni d'alcool en cause. Sûrement que le conducteur s'est endormi au volant. Mais le "problème" est que le conducteur avait 14 ans . Et ça, ça m'a fait sourciller. Je sais bien qu'il aurait pu avoir 17 ans et s'endormir aussi. Mais un peu comme Lise Ravary l'a écrit  sur son blogue du Journal de Montréal, je me suis demandé si les parents étaient au courant que leur jeune prenait le volant. Je ne les accuse pas, là. Je voulais juste savoir s'ils savaient.

Lise Ravary a répondu à ma question et a partagé ce que je pensais aussi. Oui, la mère du jeune a essayé d'empêcher son ado de prendre la voiture, mais elle n'y est pas arrivée. Je la crois (elle s'est même cassé un doigt en frappant sur le capot de la voiture pour signifier son désaccord!), mais je trouve ça aussi inquiétant.

Qu'est-ce que je ferais si ça m'arrivait? Est-ce que je serais capable de mettre mon poing sur la table et faire tenir l'interdiction? Est-ce que mon ado obéirait? Est-ce que la notion de «permission» tient toujours en 2014? 

Tenir son bout (ou mettre son poing sur la table!)... c'est l'une des choses les plus difficiles comme parent. Peu importe le sujet: tenir son bout pour que l'enfant mange ses haricots, tenir son bout pour qu'il recommence un devoir bâclé, tenir son bout pour qu'il rentre à 19h (chez nous, à 11 ans!), tenir son bout pour ne pas tolérer des mots irrespectueux, tenir son bout pour ne pas laisser porter des shorts trop courtes à l'école, tenir son bout pour qu'ils finissent un cours commencé, mais qui ne leur tentent plus, tenir son bout pour les conséquences données, tenir son bout quand on dit «non», tenir son bout pour ne pas lui redonner sa suce quand on a décidé de la faire disparaître, tenir son bout pour un paquet de trucs. Pour un jour, tenir son bout quand ce sera vraiment important.

Oui, on prône le lâcher-prise depuis le début de l'année. Mais le lâcher-prise, ce n'est pas abandonner. C'est choisir mieux pour avoir plus de temps ou d'énergie pour ce qui compte vraiment.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Alleluliah! En parfait accord!

Il y a des gens qui se cachent derrière "choisir ses batailles". C'est un bon concept aussi, encore faut-il savoir choisir celles qui comptent vraiment!

Anonyme a dit…

j'ai eu mon premier enfant à 19 ans, à l'âge où "il n'y a rien de grave"... j'ai compris un peu tard que la permissivité a un prix, que ça dégénère rapidement et qu'il est beaucoup plus simple d'établir des limites le plus jeune possible plutôt que de resserrer le cadre par la suite... J'ai aujourd'hui 33 ans et j'ai beaucoup plus de facilité à imposer mes règles à mon ado de 14 ans, qui sait bien, by the way, que c'est une marque d'amour. L'autorité parentale, ce n'est pas naturel chez tout le monde, mais ça se travaille ;)

Une femme libre a dit…

Mais comment se fait-il que la maman du jeune homme n'ait pas appelé la police quand son ado s'est sauvé en voiture? Des ados rebelles, il faut les aider à se contrôler et quand les parents n'y arrivent plus, c'est aussi leur rôle que de sonner l'alarme et de demander de l'aide. On parle beaucoup contre les centres d'accueil mais on parle moins des jeunes qui y ont séjourné et sont rentrés dans le droit chemin. Quand l'autorité parentale ne suffit plus, faut aller chercher du renfort. Aimer son enfant, c'est aussi admettre qu'on a besoin de renfort pour l'encadrer. Laisser aller un jeune de 14 ans à sa perte sans sonner l'alarme, c'est de la démission parentale.

Roukinette a dit…

J'ai une petite de 2 ans (terrible two à fond !!! ) j'ai décidé de choisir mes batailles. Mais pas pour moi, parce qu'elle a besoin de s'exprimer et elle ne comprends pas toujours pourquoi je dis non. Donc pas du nutella pour souper même pour le dessert, mais je vais lui donner le verre rose si elle le veut même si je dois le laver. Et si elle fait une crise parce qu'elle ne veut pas embarqué dans l'auto je lui explique 1 fois qu'elle n'a pas le choix parce... puis hop dans l'auto crise ou pas crise, mais si elle veut mettre son t-shirt vert pour une sortie plus habillée, de la schnoutte, j'aurais l'air de ne pas avoir de goût.
Je suis monoparentale alors c'est pas toujours facile... mais si je menais toutes les batailles je virerais folle !!!!