mardi 4 février 2014

Grosse? Mince? Normale? Correct?


Dernièrement, à travers mille et un trucs plutôt insignifiants sur Facebook, deux trucs sont sortis du lot. Les deux abordaient le sujet de l'estime de soi des jeunes filles. Je n'ai ni bondi, ni over-réagi. En fait, ils se sont accrochés dans ma tête et y ont trotté, vaguement toute la semaine. Vous savez comme lorsqu'on veut se défaire d'une idée, mais qu'elle revient tout le temps. Comme un boomerang. Comme une simili-hantise.

D'abord, il y a eu le texte Le jour où ma fille m'a dit que j'étais grosse sur le blogue de Néorurale. Puis, un vidéo sur l'estime de soi créé par Dove sur les selfies. Vous les avez peut-être lus/vus vous aussi.

Puis, (attention, il n'y a vraiment pas un gros lien entre ce qui précède et ce qui suit, mais c'est ce qui a déclenché le reste de ma réflexion!),  j'ai eu à calculer le nombre de demi-Tylenol à donner à MissPusdeLulus selon son poids.

Euhh? Je ne le sais pas son poids.

En fait, le mien, non plus.

Je sais que j'ai quelques livres en trop. Bien sûr. À peu près comme tout le monde. Mais je n'ai pas vraiment de problème avec mon poids. En fait, pour l'instant, je me sais bien trop paresseuse pour vouloir véritablement perdre du poids. Je bouge et m'entraine (de façon aléatoire chaque semaine), mais sans en faire une fixation. Parfois, avec les amies, on dit qu'on s'entraîne plutôt pour  être capable de manger ce qui nous plait (comme la recette décadente de poutine à l'effiloché de porc envoyée par ma collègue (Z)!). Pas pour perdre du poids.

Même que mon poids exact, je ne le connais pas. Ma balance agonise au fin fond de l'armoire sous le lavabo de la salle de bain. Vraiment que mon poids diffère de 5 livres, je n'en ai rien à cirer. C'est pas un chiffre qui me dicte comment je me sens. Je le sais si je suis pognée dans mes jeans ou si je suis correcte. Je le sens. Et ça me suffit!

Mais avec ce que j'ai lu, je me demandais si je donnais le bon exemple à ma fille. Non, je ne veux pas qu'elle soit obsédée par son poids et son apparence, mais on s'entend que je veux qu'elle se sente belle et qu'elle n'ait jamais honte de son corps (et de ce qu'il devient en changeant...!).

- C'est quoi être belle?, que je lui demande.
- Benn, c'est être... être... , cherche MissPusdeLulus
- C'est être magnifique, répond JeuneHomme en pleine phase de synonyme.
- Non, c'est être confiante, je ne sais pas. Pourquoi tu me demandes, ça?, répond MissPusdeLulus

Pas pire comme réponse.

- Il y en a qui parle de leur poids à l'école?, que je demande ensuite.
- Pas vraiment, répond-elle. Ah oui! Il y a juste un gars qui m'a avoué vouloir perdre du poids parce qu'il se trouvait gros. Mais il ne voulait pas que j'en parle à d'autres. (on est entre nous, ici!)
- Et tu trouves ça comment?
- Ben c'est correct! C'est lui qui veut ça! S'il n'est pas bien...
- Et si ça avait été les autres qui lui disaient de perdre du poids?
- Ben là, c'est pas de leurs affaires, réplique MissPusdeLulus qui commence à être exaspérée par mes questions.
 - Et... 

Je n'ai pas eu le temps de finir mon mini-interrogatoire qu'elle m'a coupée pour me dire : «Aujourd'hui, il y a quelqu'un qui est venu à mon école pour nous parler de l'intelligence. Il y a huit sortes d'intelligence. Alors j'imagine qu'il y a plusieurs sortes de beauté, c'est tout. Pourquoi tu demandes tout ça?»

Je ne savais plus trop quoi lui répondre. Parce que je t'aime. Parce que je m'inquiétais (et que je n'avais pas vraiment raison de le faire!). Parce que des fois les gens sont méchants. Parce qu'on est tous différents. Parce que je veux que tu sois bien.

Des fois, on s'inquiète trop. Mais j'avais quand même besoin de vérifier. Juste au cas.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Super son commentaire sur les sortes d'intelligence et les sortes de beauté! Parle-moi de ça. C'est tellement vrai.

Je pense qu'à part pour des raisons de dosage de médicament, il n'y a AUCUNE raison valable de peser un enfant. Un enfant qui est trop gros, ça se voit. Est-ce que je vais bourrer mon enfant de cochonnerie parce qu'elle est à son poids santé et qu'elle "peut se le permettre"? Non... Les bonnes habitudes de vie (bien manger, bouger) ne devraient pas être dictées par un chiffre sur la balance.

Gen la vilaine a dit…

Héritier 1er fait 5 pieds, 150 lbs et il n'a que 10 ans alors les angoisses du physique imparfait, je suis directe dedans...

Mon fils avait toujours été bien avec son gabarit de mini géant jusqu'à cette année où les autres se sont mis à rire de lui parce qu'il habille maintenant dans la section ''homme'' et qu'il a du poil sous les bras...

Il a donc fallu que je lui fasse une leçon sur le ''comment ça marche les hormones'' pour qu'il constate et finisse par accepter le fait que lui, sa poussée de croissance, il est en plein dedans et que non, ce n'est pas une question de paresse parce qu'il fait du hockey élite et qu'il est sur une patinoire minimalement 15h par semaine donc, qu'il peut respirer par le nez...

C'est fou cette obsession du bien paraître alors qu'ils ne sont même pas sortis du primaire...

Anonyme a dit…

D'une part, les commentaires de votre fille sont très à propos. Biensûr il y a plusieurs types de beauté et les images de filles "photoshopées" ne devraient pas servir d'unique modèle pour en définir les paramètres. D'autre part, éduquer nos enfants à avoir des habitudes de vie saines et à soigner leur image est tout aussi important. L'obésité est un fléau qui engendre de multiples problèmes de santé. Cela n'a rien à voir avec la beauté. Il est tout à fait possible (et souhaitable) d'encourager l'estime de soi de nos enfants (minces ou gros!) tout en leur faisnat comprendre qu'un surplus de poids peut entraîner des conséquences graves sur leur santé.

Anonyme a dit…

Pour ma part, je vis le contraire de Gen la vilaine, mon fils aura 9 ans la semaine prochaine et mesure environ 4 pieds et pèse 53 lbs. Depuis 2 ans, il stagne dans sa croissance et ça nous inquiète beaucoup. Il fait du patin de vitesse, et adore son sport, mais nous avons dû commencer à contrôler tout ce qu'il mange car il ne s'alimentait pas assez, et son énergie et ses notes à l'école était en baisse. Pas évident de "forcer" un jeune à manger sans avoir la crainte de lui faire développer un trouble alimentaire à long terme. On mise donc sur tout ce qui est santé, on essai de leurs donner de saines habitudes, et depuis il a recommencé à manger. Pourtant, ni mon conjoint ni moi ne faisons de fixation sur la balance. Je me fais peser environ 1 fois par année chez le médecin. Je me fis à mes culottes! Si je rentre encore dedans et que j'apprécie ce que je vois dans le miroir, tout va bien! Le commentaire de votre fille était super. Tant mieux s'ils sont bien dans leur peau, si ils sont en santé c'est ça le plus important.