lundi 27 mai 2013

«Y'é laid ton chandail! Il est bébé! »

JeuneHomme est revenu un peu triste de l'école l'autre jour. Devant mes questions, il a fini par m'avouer.

«PetitDiable m'a dit que mon chandail de Donald Duck était bébé!», a-t-il dit, gêné.

Gêné? Triste! Oh non!

Je n'accepte pas.

«Toi, est-ce que tu l'aimes?», lui ai-je demandé.

«Oui!», m'a-t-il répondu.

«Pourquoi?»

«Parce qu'il est beau! Parce que tu me l'as acheté! Parce qu'il me rappelle Disney!», a-t-il dit.

Ah! Ha!

Exactement où je voulais en venir.

On a le droit d'aimer plein de chose parce qu'on les aime, point. C'est déjà une bonne raison. Sans avoir à se justifier ni rien.

Et on a le droit parce que ça nous rappelle de beaux moments.

Mais des fois, on a à défendre nos opinions un peu plus férocement. Surtout devant les fanfarons qui les mettent en doute et parviennent même à nous faire douter de nous...

***

Vous ne serez peut-être pas d'accord, mais j'ai fait répéter des répliques à JeuneHomme pour l'aider à se défendre. On s'entend: ça ne vole pas haut. Mais je ne veux surtout pas que JeuneHomme soit gêné d'être qui il est, d'aimer ce qu'il aime et qu'il subisse les foudres des autres. C'est plate, mais juste ignorer les autres, ça ne marche pas. En fait, ça marche qu'un temps. Je crois qu'il faut plutôt briser dès le début l'attitude de «victime». Non, tu n'en seras pas une, JeuneHomme. Il faut montrer qu'on réplique, qu'on est capable de le faire et que cette attitude ne nous «brise» pas.

«Il est laid toi aussi ton chandail, et je ne te le dis pas!»

«Coudonc, es-tu jaloux?»

«Je m'en fous de ce que tu penses! C'est pas toi qui décide pour moi!»

«Euhh? C'est le mien, pas le tien! Mêle-toi de tes affaires!»

Désolée. C'est sûrement pas une méthode scientifiquement homologuée. Mais je ne peux pas juste «expliquer» à JeuneHomme. Je dois lui montrer comment se défendre.

Bien sûr, je ne l'encourage pas à ostraciser les autres, mais absolument je l'encourage à se défendre et à ne pas se laisser marcher sur les pieds.

Et vous?  

«

17 commentaires:

France a dit…

Je risque de faire la même chose avec Mlle Belette. Question quelle sache au moins verbalement ce défendre

Bellavole a dit…

Je pense que c'est plutôt la bonne attitude, surtout que les réponses que tu lui as proposées ne sont pas agressives !

On a le droit de dire à nos enfants qu'ils peuvent se défendre !

Anonyme a dit…

tu fais très bien!!! Je ferai la même chose avec ma poulette quand le temps sera venu. Je crois que c'est tout à fait normal de montrer à nos enfants à se défendre. Avec la société d'aujourd'hui il faut leur montrer à se défendre avec les mots et non avec les points! J'ai quelques répliques en tête pour t'aider si tu veux!

Anonyme a dit…

Ton chandail aussi est laid??? J'espère que vous n'aspirez pas à lui apprendre grand chose avec ce type de réponse, car si c'est le cas, c'est raté.

Anonyme a dit…

Haha c'est drôle en 1ère et 2eme année, je faisais moi aussi répéter des répliques à ma grande:
"Ah tiens, toi tes parents ne t'ont pas appris que ce n'était pas poli de dire ça?"
"Tu as le droit de penser ce que tu veux mais garde le pour toi ça ne m'intéresse pas"
"moi aussi il y a des choses que je n'aime pas/ trouve bébé/ridicule chez toi, mais je suis trop bien élevée pour te le dire"
Et en 4ème? ... et bien elle ne reçoit plus de remarques...

Anonyme a dit…

haha! Ma mère détestait m'entendre "pleurnicher", m'a toujours dit me défendre et m'a souvent conseillé de bonnes répliques! Elle était très sévère sur mon comportement (et celui de mes frères et soeurs); elle nous enseignait à prendre soins des plus petits et des plus faibles, à respecter les différences, à ne pas blesser les gens intentionnellement, à être gentille et serviable, etc. Mais elle ne supportait pas de nous voir nous comporter en victime et se laisser marcher sur les pieds.

Parmis les répliques qu'elle m'a souvent servie et que je sers à mon tour à mes filles, il y a le traditionnel; "quand on a rien de gentil à dire on ne dit rien!" et le "t'as rien de plus intéressant à dire/à faire que de mémérer sur le dos des autres?".

L'auto-défense verbale est un art qui doit être enseigner à nos enfants. Comme dans tous les arts d'auto-défense, le mot clef est "défense". On n'attaque pas... mais on a le droit (presque le devoir) de se défendre. Et de défendre ceux qui sont incapable de le faire.

Et quand on enseigne à nos enfants que la violence verbale ne doit pas être tolérée, on leur enseigne en même temps à ne pas s'y abaisser. Moi c'est toujours comme ça que je l'ai vu. En me donnant le droit de répondre à mes camarades de classes, elle me préparait mentalement à recevoir une réplique cinglante bien méritée si moi-même je m'abaissais à ce genre de méchanceté mesquine. Et ça m'est arrivée quelque fois, lors de chicanes entre amis ou entre frère et soeur, de ne recevoir aucune sympathie de sa part...

Gen la vilaine a dit…

Tant qu'à moi, un des grands principes parentaux est de faire en sorte que mes enfants soient armés pour se dépatouiller dans la vie. Donc, en arrivant à l'école, c'est important qu'ils sachent que non, tout le monde n'est pas ton ami! Pis non, tout le monde n'est pas gentil!

À cela on ajoute une éducation de confiance en soi. L'enfant doit savoir comment réagir face aux insultes, à l'intimidation, au rejet parce que des enfants, c'est méchant entre eux. Donc, le grand principe d'aller le dire à l'adulte risque beaucoup plus de l'isoler et de le rendre rejet que de lui montrer la capacité de répondre.

Un enfant en mesure de se défendre correctement face à des attaques verbales aura une plus grande confiance en ses capacités :)

Bref, j'approuve à 100% :)

Anonyme a dit…

Je fais un peu la même chose avec mon garçon en maternelle, qui me dit que son "meilleur ami" n'aime pas ses sandales rouges (bon les fameuses sandales n'ont pas trop servi la semaine dernière...) alors fiston ne veut plus les mettre. Euh de kessé... Toi tu aimes le rouge, et tu aimes tes sandales, whoa minute qu'on va arrêter de les mettre parce que A*** les aime pas... D'autant plus que ce merveilleu "meilleur ami" choisit tous les jeux, et décide de tout à la récréation, bref, un genre de bosse des bécosses. J'ai dit mais si tu n'aimes pas jouer avec lui, va jouer avec quelqu'un d'autre! Mais MAMAN, c'est mon MEILLEUR AMI! Des amis de même, on en a pas besoin... Un peu comique, mais ma fille de 3 ans se plaignait que son amie E*** la mordait à tous les jours (c'est p-e bien exagéré... Et j'ai dit, mais qu'est-ce que tu fais quand E* te mord? Ben maman, je vais jouer avec J* à la place, voyons! Et kin, tu vois fiston, ta petite soeur elle a compris elle, maintenant, il te reste à mettre en pratique ce qu'elle fait!

Mon commentaire est long, mais je pense aussi qu'une partie de ses trucs-là dépendent du caractère de l'enfant... J'ai 2 enfants élevés selon les mêmes valeurs et pourtant, les 2 réagissent différenment dans des situations semblables. Alors je pense qu'il faut vraiment outiller les enfants plus "faibles" à ce niveau là. Pas de leur montrer à frapper, mais bien de trouver comment régler un conflit, comment trouver des alternatives.

Anonyme a dit…

J'enseigne en première année et j'apprends à mes élèves à se «défendre verbalement». Pas de façon irrespectueuse, mais en disant à l'autre que cela ne le concerne pas ou qu'il a le droit de ne pas aimer «telle chose», mais que tu le gardes pour toi. À ne rien dire, on finit effectivement par devenir une victime.

Unknown a dit…

Tu as parfaitement agi. On devrait toutes le faire. Tuer l'intimidation dans l'oeuf. Remettre les choses en perspectives, tout simplement.

Bravo!

Je suis fière de toi!

Anonyme a dit…

J'ai fait la même chose avec mes quatre enfants. J'avais toujours été anti-violence et adepte du « ignore-le (ou la), il va te laisser tranquille » avec les plus vieux, mais comme vous dites, ça ne fonctionne pas très bien. La nouvelle attitude a plutôt été de ne jamais provoquer, mais de se défendre au besoin. J'ai appris des répliques et fait des mises en scène pour leur montrer comment agir.
J'avais été victime de ces gestes quand j'étais moi-même au primaire et je ne voulais surtout pas que mes enfants en soient victimes à leur tour.
Le plus drôle? Ils ne voulaient pas dire ces choses-là, disant que ce n'était pas gentil. Mais après quelques épisodes, ça a fini par fonctionner.

Une femme libre a dit…

Aucune méchanceté dans les phrases que vous enseignez à votre fille. Pas de violence non plus. Juste une saine réplique. Excellent!

Quand ma fille avait cinq ans, elle se faisait tirer les couettes tous les jours par un petit garçon de maternelle. Ma fille était timide et ne disait rien. On lui a tiré les couettes à la maison et elle nous criait spontanément d'arrêter. Alors, je tirais encore en lui disant de crier plus fort. Le lendemain, quand le petit matamore s'est attaqué à ses couettes, elle a crié d'arrêter tellement fort que la maîtresse s'en est mêlé et ça a fini pour le reste de l'année le tirage de couettes!

sylviane beauregard a dit…

Je suis totalement d'accord. Je dis souvent que si un enfant n,a pas appris à vivre à la maison, c'est plate, mais ce sont les autres qui le lui apprendront. Je t'appuie. Il faut que ces petits matamores soient remis à leur place. Bravo!

Katia a dit…

j ai fait quelque chose de similaire avec ma Coco, hypersensible, de 1ere année. Elle en était a se faire vomir pour ne plus se faire dire que ces souliers roses à paillettes étaient laids.

Une femme libre a dit…

Euh... votre fils pas votre fille, pardon!

Maman au carré a dit…

On est en plein là-dedans. Apprendre à se défendre... à la garderie. *soupir*

On fait répéter les phrases aussi. En criant. C'est un classique! Selon moi, c'est une excellente préparation pour la maternelle!

Les parents du petit ''agresseur'' sont aussi découragés que nous... :(

En espérant lire un ''Part two'' positif à ce texte. ;)

Marie Noelle a dit…

C'est certain que mes gars vont avoir la même petite leçon! Des réponses non violentes, mais qui remettent les autres à leur place!