lundi 25 avril 2016

Faire des folies, c'est (encore) permis!

Quand avez-vous fait une folie pour la dernière fois?

Un achat imprévu qui vous a fait trop plaisir...
Un moment que vous avez saisi au milieu d'un horaire chargé...
Un écart de conduite dans une vie trop pleine de responsabilités...
Un repas non prévu et hors de prix qui vous a ravi...
Une sortie qui s'est prolongée de manière inattendue...
Une gourmandise que vous vous êtes permise sous l'impulsion du moment...
Un élan vous replongeant en enfance que vous vous êtes autorisé sans penser aux qu'en-dira-t-on...
Une dépense que vous avez accepté sans compter dans le seul but de vous amuser...
Une virée à des kilomètres pour un assouvir un "craving" de crème glacée...
Une sortie ou des vacances spontanées au lieu des tâches prévues depuis longtemps...

Dans nos vies réglées au quart de tour, sur-responsabilisées, où l'on doit performer sur tous les fronts, il reste très peu de place à l'improvisation. Encore moins pour la "spontanéité irrationnelle"! Cette douce folie qui remplissait nos vies avant qu'on devienne des robots surfonctionnels. De nos jours, les écarts et les folies sont perçus comme un manque de contrôle de soi, une "faiblesse" en quelque sorte...

Regardez autour de vous et constatez à quel point le monde qui vous entoure est rigide. Certains suivent des principes alimentaires multipliant les restrictions, d'autres ont un horaire fixe du matin au soir que rien ne doit déranger. D'autres encore ont les cordons des finances noués très très serrés (autour du cou?) où tout part en provisions pour le futur (et le présent, lui, il vaut la peine d'être vécu?!).


Lorsqu'on sort du rang, on se fait assurément juger, dévisager, traiter d'irresponsable. On ressent parfois le besoin de se justifier, d'expliquer le pourquoi du comment d'un élan qui n'a pas à être disséqué, juste vécu... et apprécié pour ce qu'il est. Une folie passagère, qui vient nous rappeler que dans ce quotidien ultra organisé, on est encore vivant.

lundi 18 avril 2016

Promesse tenue... ou pas!

Êtes-vous du genre à tenir vos promesses à tout prix? Du genre à remuer mer et monde pour pouvoir dormir en paix parce que vous avez accompli ce que vous aviez promis? Au travail, à votre entourage, à vos enfants, à vous-même? Avouez qu'il y a une multitudes de promesses à tenir... et encore plus d'occasions de ne pas y arriver.

On fait grand cas des promesses, notamment celles qu'on fait à nos enfants. "Si tu ranges ta chambre, je te promets qu'on ira jouer au parc!". Sauf que la journée avance, les choses à faire s'accumulent, les nuages arrivent ou la visite débarque à l'improviste et les plans changent. Et c'est la crise! "Tu m'avais promiiiis!" On se calme, c'est juste une promesse (lire: pas un fait accompli). Les enfants sont les rois du chantage des promesses non tenues. D'un point de vue "éducatif" c'est pourtant une bonne occasion de leur apprendre à vivre avec les changements d'horaire et de plans, un truc de plus en plus difficile à faire accepter à nos enfants à l'horaire fixe et rigide depuis la garderie.

Faire des promesses aux enfants est l'un des plus grands pièges dans lequel tout parent finit par tomber. Pour acheter la paix, on promet... en sachant souvent qu'il faudra parfois faire des pieds et des mains pour y arriver (et lorsqu'on n'y arrive pas, on se sent nulle et coupable).


Je me suis déjà sentie coupable de ne pas avoir tenu promesse (souvent pour une peccadille, en plus!), puis j'ai fini par ne plus promettre. Désormais, "je fais de mon mieux dans les limites du possible", "on verra comment ça va s'organiser", "on ira quand ça adonnera" et "on verra bien ce qu'il va arriver". Moins de culpabilité, plus de spontanéité: voilà une belle promesse à se faire!

lundi 11 avril 2016

Le syndrome du «Un jour, je...» ou sa variante «Plus tard, je...»

Ça vous arrive de commencer vos phrases par ces mots «Un jour, je...» ou «Plus tard, je...». Quand on prononce la première variante, on énumère souvent des rêves, des souhaits et des grands désirs. Un jour, je voyagerai. Un jour, j'aurai un spa. Un jour, je retournerai à l'école. Un jour, je vais prendre une journée de congé pour autre chose qu'un rendez-vous chez le dentiste pour les enfants. Un jour, je vais prendre 5 semaines de vacances.

La deuxième version est souvent utilisée au quotidien sous diverses formes camouflées. Quand les enfants seront couchés, je prendrai du temps pour lire.  Ce soir, j'irai au gym. Quand la cuisine sera propre, on ira au parc. 

Chaque fois, on décale nos plaisirs. Chaque fois, on repousse ce qu'on aime (et qui nous ferait du bien). Chaque fois, on commence par les trucs plates et - si on a le temps - on s'accordera un petit bonheur. Même le «Un jour, je...» indique qu'on prévoit un projet, mais que pour l'instant ce rêve n'est pas réalisable. On se «décharge» d'une certaine façon. On n'entre pas en action, on regarde passer le train (et celui des autres!). On est plutôt en attente au lieu d'être en train de débroussailler les bases de notre rêve. On se déculpabilise en se faisant croire qu'on n'a pas le choix d'attendre, qu'on n'y peut rien, que c'est comme ça, qu'on a une «raison» pour expliquer, etc. Mais en fait, on essaie (bien mal) de camoufler notre frustration de devoir attendre...

Comme avec les «faucons» néfastes de nos vies, il faut combattre ce syndrome. Ou le transformer. Pourquoi ne dirait-on pas «Je vais au parc avec les enfants... plus tard, on fera la vaisselle!»? Ou «Un jour, on prendra le temps de faire le ménage du cabanon. Aujourd'hui, il fait trop beau!».  Il faut arrêter de repousser et de décaler le jour ou le moment de notre plaisir. Et on s'efforce de trouver des petits pas pour la réalisation de tous nos «Un jour, je...» et nos «Plus tard, je...», on se sentira mieux. Un peu. Et c'est déjà beaucoup... 




mardi 5 avril 2016

La panique du «Je le sais!»

La prochaine fois que mon ado me dira «Je le sais!», j'aurai la puce à l'oreille. Cette nouvelle phrase de base des ados est l'équivalent du «Rien!» lancé par un enfant de trois ans à qui on demande ce qu'il fait tout seul (et trop silencieusement) dans le salon (quand on essaie de se rendormir un peu!).

C'est fou comme le désir de couper court dans mes explications est grand!

«Irais-tu faire une brassée, je voudrais que tu laves... »
JE LE SAIS!

«Ramasse ton...»
JE LE SAIS!

«Ah tu peux prendre du riz comme lunch et...»
JE LE SAIS!

Et je n'ai pas le temps de finir mes phrases. Mais le gros du problème, c'est qu'elle ne le sait pas. Elle pense le savoir. Elle le devine.

Est-ce la peur de devoir apprendre? D'avoir l'impression de ne pas être en total contrôle? Est-ce l'écoeurantite de m'entendre lui lancer des demandes (j'aimerais bien ne plus avoir à le faire et qu'elle le fasse d'elle-même... mais on n'est pas rendu là! Pour le moment, elle est encore capable d'enjamber un tas de linge sale sans penser le prendre et le mettre dans un bac!)?

Je ne sais pas trop, mais le nombre de fois où j'entends ce «Je le sais!» par jour est hallucinant. Et chaque fois, je me prépare à une potentielle catastrophe.

Mais je réprime aussi un sourire (et ça, ça fait du bien! Parce que sans humour, on ne traverserait pas l'adolescence de nos enfants!). Son «Je le sais!» me fait penser au classique «eul sé» de Bob Binette (pour le revoir, cliquez ici).

Et vous, il y a des phrases qui  «réveillent» en vous un sentiment de panique?