lundi 8 février 2016

Chercher le drame à tout prix

Ce qui me déboussole le plus depuis que l'adolescence est entrée de plein fouet chez nous, c'est le déséquilibre émotionnel. Soudainement, mes deux filles sont devenues bipolaires. Leurs émotions fluctuent si vite qu'on n'arrive plus à les suivre. Pour le moment, je mets ça sur le compte des hormones davantage que sur un vrai diagnostic de maladie mentale, quoique... à force de les côtoyer, c'est nous qui risquons d'avoir besoin de soins.

Rires, larmes, renfrognement et débordements de joie se succèdent à un rythme effréné et, comme on n'arrive plus à détecter dans quel état d'esprit elles se trouvent, on doit constamment les prendre avec des pincettes... ou accepter le drame.

Leur besoin de vivre des émotions est si intense que mes filles doivent parfois s'en créer. En clair: ça va trop bien dans leur vie d'ado qui a besoin que ça aille mal.

Alors elles s'inventent des petits drames. Elles imaginent des intentions, elles déforment leurs perceptions, elles "prennent ça mal", elles peinturent leur vie parfaite en gris et noir pour la rendre plus trash, elles cherchent les bibittes, grattent les bobos, scrutent le moindre faux pas qu'elles transforment en événement mélodramatique majeur, elles ont une envie profonde de faire pitié (pas facile de ne pas vivre dans une famille dysfonctionnelle à l'adolescence!).


Je le sais, ça ne sera pas une tâche facile de les extraire du drame et de leur faire réaliser qu'au contraire, cette vie pas compliquée, elles pourraient juste l'apprécier. Certains adultes n'y sont jamais parvenus...

Se complaire dans le drame et chercher l'attention des autres par la pitié est probablement ce qui m'horripile le plus au monde. Bonjour les filles, vous allez frapper un mur!



Des fois que je me dis qu'avoir su, je me serais organisée pour qu'elles aient une vie moins confortable. Je me serais inventée un personnage de parent sévère et plate avec lequel elles auraient pu terminer la confrontation avec un puissant "Tu ne me comprends paaaaas!". Car malheureusement, je suis parlable et je comprends tout à fait. Je suis même "de leur bord" parce que je me rappelle parfaitement cette période. Et elle ne fait que commencer...


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