lundi 31 août 2015

Accepteriez-vous qu'un village élève votre enfant?

Hier, en lisant cet article du Journal de Montréal sur les parents-rois, je suis restée songeuse. En même temps, le proverbe «Ça prend tout un village pour élever un enfant» m'est revenu en tête. Et je me suis dit que ces parents ne laisseraient pas jamais leurs enfants dans les mains de d'autres. Un village qui s'occupe de leur progéniture? Ben voyons! À moins qu'ils en soient les maires respectifs de ces villages et que ceux-ci fonctionnent comme ils veulent, ils n'accepteront jamais.

Ils sont les «spécialistes» de leurs enfants, donc ils sont les intervenants de premier choix. Le mot «intervenant» me fait frissonner, je l'avoue. On est des parents (relisez le billet de Nancy: Intervenants ou parents? qui abordait justement ce sujet.), non? D'abord et avant tout.

Attention, je ne dis pas de laisser les enfants seuls dans l'aventure scolaire. Mais, je ne les suis pas à la trace. Je les laisse aller de l'avant, faire des essais et des erreurs (aussi!). Surtout, je fais confiance à ceux qui y travaillent. Ça aussi, c'est ma job de parents de faire confiance aux autres pour transmettre un savoir à mes enfants. C'est ma job de parents de laisser mon enfant bâtir des liens uniques avec d'autres adultes et d'autres jeunes sans que je sois impliquée. Ça ne veut aucunement dire de ne pas m'y intéresser, mais être capable de ne pas vouloir m'imposer. Et, surtout, ma job de parent, c'est de pousser mes enfants à ne plus avoir besoin de moi. À être autonome, indépendant. Heureux aussi sans moi.

C'est bien beau de clamer qu'il faut un village pour élever un enfant et de publier d'autres citations semblables sur leur mur Facebook, mais encore faut-il être capable de lâcher la main de nos enfants et de laisser notre place, tranquillement. Soyons francs, on n'ira pas au cégep discuter de la note de la dernière dissertation de fiston, non? Alors, pour que la cassure se fasse, comme parents, on doit utiliser le primaire (la maternelle?) pour entamer ce détachement. Et c'est «l'école» qui est devenu ce «village».

En ce matin de rentrée, on doit laisser de côté notre envie de «surveiller» l'école. On doit lui faire confiance. On doit être heureux de connaître son nouveau professeur et non le voir comme un compétiteur! Et en laissant notre enfant dans la cour d'école ce matin, on doit lui répéter qu'il s'en va là pour avoir du plaisir. Oui, du plaisir! Parce que ça aussi, on oublie de le dire à nos enfants. L'école, les amis, les récrés, les cours, apprendre : c'est l'fun! On lui dit aussi qu'on a hâte qu'ils nous racontent ce qu'ils auront fait de leur journée. Pas pour critiquer, là! Ni pour trouver les failles! Non, juste pour le plaisir d'entendre les nouvelles du village! ;-)

2 commentaires:

Gen la vilaine a dit…

J'aime beaucoup l'emphase qui est mise sur le fait que l'enfant doit aussi pouvoir tisser ses propres liens avec d'autres adultes que ses parents :)

Mon grand commençait le secondaire ce matin. Il a pris l'autobus jaune, à 6h35, avec les autres élèves. Quand il est parti, j'étais encore à moitié habillé donc, il s'est assumé et au pire, il va avoir l'air un peu touriste cette semaine :) Ça ne tue pas et c'est le meilleur moyen d'apprendre comment ça fonctionne.

Ma petite entre en 3e année. Et bien, mauvaise mère que je suis, elle était au service de garde à 7h ce matin et pire, elle était contente d'y être. Les éducatrices ont même toutes eu droit à un gros câlin et un beau ''je me suis ennuyée''.

Bref, pas de larme, pas de stress et pas de retard au boulot pour la maman que je suis. Je suis très très zen ce matin, confiante en ce village qui prend mon enfant en charge durant la journée, pour lui montrer autre chose que la bulle confortable de la famille!

Anonyme a dit…

On n'ira pas au cégep discuter de la note... Ha ! ha ! (je ris jaune) En tant que prof, je vous dirais que les courriels de parents-hélicoptères qui savent mieux que nous comment leur enfant aurait dû être évalué nous parviennent de plus en plus souvent.

Moi, j'aurais eu tellement honte que ma mère écrive à mon prof...