vendredi 28 février 2014

J'ai pu d'argent pour ça

Avec la pluie qui a fait fondre la neige, les degrés qui remontaient sur le thermomètre extérieur et le retour des cerceaux, des craies et des cordes à sauter dans les magasins, je me suis mise à rêver aux fins de journée dans la cour. Vous savez quand on étire le temps, qu'on débouche une bouteille de rosé, qu'on s'assoit dans la chaise Adirondak et qu'on dépose nos pieds sur le pot de fleurs vide pour le moment (ou tout l'été, car il fait un excellent repose-pieds!), qu'on rentre en coup de vent dans la maison juste le temps d'attraper ses lunettes soleil, qu'on regarde les enfants reprendre possession de la cour, qu'on repousse le temps du souper pour ne pas manquer une minute du soleil qui finit par se coucher un peu plus tard, qu'on découvre une petite rougeur sur le bout de notre nez, etc. Bref, vous comprenez...

Du coup, je me suis rappelée que ce sera bientôt le retour de l'émission Des idées de grandeur dans ma cour. Il y a trois ans, j'avais envoyé mon formulaire et avais reçu un appel de la recherchiste. Puis, plus rien... J'ai deviné que ma candidature n'avait pas été retenue (des fois, je suis assez perspicace!). Depuis, j'ai toujours une petite jalousie mal placée quand je tombe sur un épisode. Eh oui, je suis jalouse de ces belles cours et des travaux qui se font sans qu'on ait à y mettre la main (les rénos, c'est ma mort... ça m'intéresse zéro!!!). Pourtant, être jalouse, c'est tellement pas moi! Je ne peux pas perdre du temps à jalouser. Je ne veux pas commencer... Je trouve la jalousie tellement ridicule.  Je ne peux pas me plaindre non plus. Alors, je me suis dit que je pourrais peut-être retenter ma chance.

Go! J'ai ouvert le formulaire et twisté ma demande... jusqu'à ce que je vois (et me rappelle!) que je doive investir 3500$. Je le savais, mais l'info m'a sautée dans la face.

3500$ ??

Eh ben, du coup: pfffiou! Envolée ma jalousie! Du coup, je la trouve pas pire pantoute ma cour. Belle belle belle! Fonctionnelle au max (des chaises et une petite table pour déposer le rosé!). Ce 3500$ (minimum, faut-il le rappeler!) je ne veux pas le mettre dans ma cour. Je n'ai plus d'argent pour ça... Je ne veux pas... Je vais le mettre dans mon budget «vacances» à l'extérieur de la maison. Parce que c'est ça qu'on trippe vraiment à faire en famille, nous quatre. Pas admirer notre cour.

Finalement, quand on choisit et qu'on sait pourquoi on fait nos choix, on n'est plus jaloux. Et on se porte bien mieux...

mercredi 26 février 2014

Mon plus récent «Ben voyons donc!»

J'en suis pas revenue quand, récemment, j'ai appris l'existence du «second gâteau».

Vous savez, ce petit gâteau d'anniversaire qu'il est dans le ton d'acheter en sus (et visuellement complémentaire) au gros gâteau (celui qui se cache sous 5 cm de fondant qui le rend aussi magnifique qu'immangeable) pour le 1er anniversaire de Bébé. Ce gâteau accessoire n'a en fait qu'un but (à part faire de belles photos): être détruit par le fêté qui s'approche généralement pour la première fois à moins d'un mètre d'une substance sucrée et/ou chocolatée à cette occasion.

Exemple:


Je suis peut-être en retard dans les tendances mais n'empêche je ne n'ai pu réprimer mon «Ben voyons donc!» en apprenant son existence. Le même que j'ai lancé il y a quelques années, perplexe et incrédule, devant un chauffe-lingettes ou, plus récemment, devant une boîte maison de carton à 90$.

Je comprends qu'au premier anniversaire de sa progéniture, on a toutes ce besoin irrépressible que Bébé se salisse en plongeant à deux mains dans son gâteau d'anniversaire (ça doit être hormonal... ou une réaction psychologique liée au retour au travail récent ou imminent) mais jusqu'à tout récemment, les bébés s'en tiraient fort bien en détruisant une part du gâteau «principal», ou bien sa version cupcake ou bien un bon vieux Jos Louis (c'est la première fois de sa vie qu'il mange ça, il ne sait même pas ce qui est bon!). Et il avait autant de fun (ou de dégoût à se salir) qu'avec un gros gâteau «complémentaire» (tant dans l'usage que dans la décoration) et complètement inutile.

À mon avis, s'il y a un gâteau «complémentaire» à acheter pour le 1er anniversaire d'un bébé, c'est à sa mère qu'il doit être destiné. Célébrer le 1er anniversaire d'un accouchement, avec un gâteau juste pour soi, sans fondant rose ou bleu mais avec une épaisse couche de chocolat de qualité et imbibé de Grand Marnier, pourquoi pas!

Permettez-moi un autre «Ben voyons donc!»:

«Ben voyons donc! Pour n'y avais-je pas pensé avant?!»

lundi 24 février 2014

Et si on faisait une iRelâche?

La relâche...

Chaque année, c'est un peu le même casse-tête. Qu'est-ce qu'on fait? (parce qu'on veut bien prendre ça mollo, après 2 jours à la maison, être en pyjama et rien faire, ça finit par me stresser!) Où on va? (On ne sait plus quoi visiter, on a quand même fait un peu le tour des trucs pas trop loin pas trop cher! Et ça, c'est sans compter que durant la relâche, il y a teeeeelllement de monde partout que ça ne nous tente pas vraiment!). On aurait bien aimé s'évader dans le Sud, mais notre budget nous en empêche...

Et si on faisait une iRelâche?

Des fois, je me dis qu'acheter un iPad mini à chaque enfant reviendrait pas mal moins cher que tout ce qu'on peut faire dans la relâche. Et mine de rien, tout serait facile.

Je visualise très bien la chose.

Tous les quatre sur le divan avec notre bébelle dans les mains. Pas de chicane à gérer. Pas de «C'est à mon tour!».  Chacun le sien!

Je pourrais éplucher mes dizaines et mes dizaines de magazines sur Next Issue en m'exclamant chaque fois que je lis un truc intéressant.

MissPudeLulus pourrait explorer le monde des studios d'animation et animer elle-même un personnage sur Disney Animated. Entre temps, elle nous suggérerait des bricos à faire via les idées pigées sur Pinterest.

Zamoureux pourrait nous trouver des nouvelles recettes à essayer ou un resto à découvrir, retoucher des photos de famille qu'on voudrait encadrer ou écouter un film.

JeuneHomme s'amuserait probablement en s'écriant des «Ohhh!» et des «Ahh!» en nous montrant ses prouesses.

On prendrait des tonnes de photos. On pourrait même Skyper avec la famille éloignée. On pourrait planifier nos prochaines vacances.

Oh bien sûr! J'en entends beaucoup crier au scandale! Qu'on devrait aller jouer dehors. Mais oui!!!! Bien sûr! Mais ça ne nous empêcherait à rien? Je suis un peu tannée de tout ceux qui stressent quand nos enfants passent du temps devant l'ordi, la télé, les tablettes, etc. Ouin, pis? Souvent, ils s'en lassent aussi. Ils ne restent pas scotchés après toute la journée. On peut bien faire relâche et ne pas compter les minutes qu'ils passent dehors versus celles qu'ils passent à lire versus celles qu'ils passent devant un écran. Les écrans nous amènent à autres choses. Un bricolage à faire, une expérience à tenter, un jeu à essayer, un endroit à découvrir, un resto à tester, etc.

Alors, la iRelâche, elle me tente vraiment...

vendredi 21 février 2014

Tu te sens vraiment imparfaite quand... (Prise 56)

Au retour de l'école, alors tu commences à préparer le souper avec de la broue dans le toupet pendant une semaine de fou qui s'éternise, tes trois enfants se réunissent autour de toi et, au lieu de te faire un câlin pour te déstresser comme quand ils étaient petits, ils te disent:

- Ça te dirait pas d'ouvrir une bouteille de vin ce soir?

- Ouain, t'es stressée.

- Ça te ferait du bien.



mercredi 19 février 2014

Les nouvelles bonnes mères...


... sont celles qui ne font pas tout comme tout le monde (et s'en portent très bien!)

... sont celles qui accomplissent au quotidien une multitude de petits trucs qui leur font sentir qu'elles sont hot et que bien d'autres ne les réussiraient même pas (comme ceux compilés ici)

... sont encore capable de rire (avouez qu'en février, on entend terriblement moins de fou rire!)

... sont à bouttes, le disent, ne culpabilisent pas et passent à autre chose!

... sont bien dans leur peau même avec cinq kilos en trop (Elles pratiquent le mantra «Tant pis» ce qui leur permet de ne pas passer leurs journées à compter les calories et les milligrammes, ce qui les empêcheraient sûrement de s'amuser)

... sont un peu folles et nous font rire, comme elles:


Camweb 3x02: Bonne mère par Camweb


Avouez qu'on en avait besoin de rire et de se décoincer un peu. Février est dur sur le moral (et je ne vous fais même pas penser à la relâche qui arrive bientôt!). Alors, permettez-vous de rire aujourd'hui... De rire beaucoup. Ça fait drôlement du bien.

Qu'est-ce qui vous fait rire? Envoyez-nous les liens de vidéo qui font du bien!

lundi 17 février 2014

Les enfants dumpés dans les garderies... ouain pis?

On est sûrement les dernières à revenir sur la «bombe» lancée par Réjean Tremblay la semaine dernière:

«Est-ce que les soeurs Dufour-Lapointe auraient été à la salle Tchékov de Sotchi hier après-midi si elles avaient été dumpées dans une garderie à 7 $ à deux ans?»

Et pour cause, le raccourci était tellement grossier qu'on n'a pas jugé bon de lui accorder de l'importance. Celui qui l'énonce n'a aucune crédibilité en la matière (on cherche encore en quoi il en a... le hockey dans les années 90?) alors pourquoi lui en accorder?

Bien franchement, j'ai été déçue que ça suscite autant de colère, de frustrations et de justifications. La seule chose que Réjean Tremblay a réussi à faire avec son affirmation gratuite, ça a été de prouver à quel point il y avait encore du chemin à faire pour déculpabiliser les parents (et les mères en particulier) sur leurs choix de vie. Qu'on en débatte sur le web et à la radio pendant une semaine entière m'est apparu vraiment déprimant. Pourquoi a-t-on ressenti le besoin de se justifier? Ressentons-nous tant de culpabilité que ça à confier nos enfants à la garderie? Doit-on encore s'expliquer en long et en large sur ce choix? Vraiment?!

On sera vraiment assumées comme mères quand l'opinion des autres ne viendra plus nous atteindre dans notre vie personnelle. Quand on sentira pas le besoin de se justifier sur ce qui n'implique que soi et sa famille.

Soyons (z)imparfaites et fières de l'être! Assumons nos choix! Et tant pis pour les mononcles, les voisins, les commentaires des pseudo-parfaites, les qu'en-dira-t-on et tout ce niaisage. On s'en fout vraiment profondément.

vendredi 14 février 2014

La Saint-Valen...quoi? Pas encore!

Bon! C'est la St-Valentin. Je ne veux pas faire ma Grinch (j'haïs trop ça!), mais cette année, ça ne me tente pas. Je ne suis pas tombée dans la folie. Habituellement, au début février, je commence à fouiller Pinterest pour trouver LA bonne idée, LE bon repas (en rouge ou en coeur!), LE cute cadeau, etc. Mais là, aucune envie. L'an passé, on a fait des pizzas en forme de coeur. On a déjà acheté des mini-cupcakes rouges. On a déjà fait un gâteau en forme de coeur. On a mangé des pâtes rouges. Là, je n'ai plus d'idées. Finalement, hier (garde partagée oblige: on fête plus tôt!), on a mangé des fajitas.

On s'aime, c'est tout! C'est assez, non?

On ne s'aimera pas plus avec une table garni de gugusses du Dollorama. Et puis, je n'ai ni le goût de dépenser pour en racheter (allez savoir, mais je ne retrouve jamais ceux des années passées!). J'ai comme une tendance cheap;  j'aime mieux remplir ma banque de voyage (un vieux pot de café dont le couvercle est collé pour ne pas qu'on pige dedans et dans lequel on met des sous pour nos dépenses extras durant notre voyage d'été!) que d'acheter des guirlandes ou des tasses parsemées de coeurs. Je n'ai rien acheté à mes enfants. Même pas du chocolat (en fait, je leur ai refilé celui qu'on donnait gratuitement au IGA cette semaine!). Rien.

Est-ce que je suis devenue blasée? Je ne pense pas. Je suis juste un peu tannée de me faire dire d'aimer à date fixe. Et cette année, je n'ai pas envie de me casser la tête (et de me compliquer la vie!) pour la St-Valentin. L'an prochain, ce sera peut-être différent. Mais là, je suis fatiguée, j'ai de la broue dans le toupet, mille trucs qui me tournent dans la tête, alors la fête de Cupidon, vraiment, je m'en balance. Alors, cette année, je lâche prise. Tant pis Cupidon! Tant pis pour la fête de l'amour! On se reprendra l'année prochaine... 

En attendant, on va s'aimer. Pareil. Encore. Toujours. St-Valentin ou non.

Et vous, y a-t-il des fêtes que vous "skipperez" cette année?

mercredi 12 février 2014

Êtes-vous fatigués?

La Presse + abordait un sujet intéressant en début de semaine: la fatigue des parents (avec nos commentaires Z en prime! 

Un sujet qui tombait pile après une fin de semaine de fou où pendant laquelle je me suis posée 10 fois la question: coudonc, est-ce qu'on en fait trop?

J'ai relu nos conseils (z)imparfaits, je me suis félicitée de tous les mettre en pratique mais... il reste que j'étais épuisée et qu'on était juste lundi matin.

Résumé du weekend:

Momo avait 3 exposés oraux (dont 2 en équipe) à faire pendant le weekend et -pour s'assurer d'avoir le temps de faire tout ça (un reportage récapitulatif de la première journée de compétition aux JO de Sotchi, un Weather Report en anglais filmé par le parent et une présentation avec photos à l'appui du patinage artistique, incluant l'équipement, l'entraînement et l'alimentation des athlètes!)- il a bien fallu lui donner un coup de main.

Lolo aussi avait une présentation orale (avec une affiche où tout devait être illustré) à faire sur une personne qui compte beaucoup dans sa vie, il a donc fallu que je fouille 10 ans d'archives photos pour trouver celles qui illustrait dans toutes les situations possibles son amitié avec JeuneHomme. Encore là, input parental. Et Lili avait une recherche exhaustive à faire sur le ski de fond, des origines à l'entraînement de l'habillement aux qualités mentales des athlètes (!), en vue d'un exposé oral à préparer le weekend prochain (il s'annonce déjà chargé!). Pour accélérer le processus, on a eu l'idée de faire de la recherche sur deux ordis à la fois... un pour les infos, l'autre pour les photos (j'ai beau me répéter qu'ils sont au primaire et que ça ne fait pas de sens mais bon... pensons efficacité!).

Et à travers tout ça, il y avait les devoirs réguliers, un minimum de ménage (donc, juste la salle de bain), le lavage, l'épicerie, le cours de dressage du chien, un souper en famille au resto le samedi soir et une fête amicale le dimanche.

Mine de rien, on est revenu à la maison le dimanche après la fête pour constater que:

1. Il était 16h
2. Il restait 5 brassées de lavage à faire
3. On n'avait pas regardé une seconde les Jeux olympiques alors que les enfants ont eu tant de travaux à faire sur le sujet depuis 2 semaines
4. On n'était même pas allés jouer dehors ni promener le chien au parc
5. Les enfants devaient maintenant ''pratiquer'' leurs présentations orales...

... et l'heure du souper approchait déjà. Un autre weekend envolé à la vitesse de l'éclair!

Comment les parents peuvent-ils ne pas être fatigués? On l'est parce qu'on n'a pas de répit. Ce n'est pas compliqué à comprendre! Quand les nuits deviennent plus faciles, l'école commence. On ne s'en sort pas. Je pensais souffler un peu quand mes triplés seraient sortis de la petite enfance mais je me rends compte que l'école (et les innombrables travaux et devoirs), ce n'est pas plus reposant.

C'est un tourbillon sans fin semaine après semaine, weekend après weekend. Oui, on dort nos nuits, mais la course commence dès qu'on met le gros orteil au sol en se levant du lit. On se fait des High Five quand on a réussi à être tous dans l'auto à 7h12 et on se félicite quand le souper est fini et qu'on peut embarquer sur les devoirs à 18h30.

Je ne me rappelle pas que ma mère m'ait aidé à ce point avec mes travaux scolaires au primaire, mais... je n'ai jamais eu à faire des travaux d'équipe ni à monter une présentation PowerPoint avant le cégep! Si on ne s'implique pas un minimum, le travail qui prend 2 heures à faire sous notre supervision (et quelques petits coups de pouce) en prendra 4 sans notre intervention (et on n'a pas ce temps à perdre!).

C'est ce qui nous bouffe tout notre temps les soirs de semaine et c'est rendu qu'on doit organiser nos weekends en fonction des disponibilités des coéquipiers pour les travaux. Beau programme!

On travaille tous comme des fous le jour, on mériterait tous de se reposer -les adultes comme les enfants- le soir. Retrouver notre vie de famille au lieu de la mettre sur Fast Forward jusqu'au prochain weekend. Le stress tomberait d'un cran, on s'en porterait tous mieux. Je rêve d'avoir du temps pour jaser avec les enfants (sans leur demander de se dépêcher de terminer leur histoire), aller promener le chien pendant une heure, jouer à des jeux de société, lire, rien faire les soirs de semaine.

Ah oui! C'est la Semaine de la persévérance scolaire! Alors... persévérons! Il reste 18 jours avant la relâche et 129 jours avant la fin de l'année scolaire.

Ouf!


lundi 10 février 2014

Le sexe des jouets

Mise en situation
JeuneHomme s'est acheté un livre ce week-end. Une histoire sur un sujet qu'il adore - les espions/enquêtes/mystère - dans un format parfait pour lui (mini-roman avec grosse typographie qui ne l'effraie pas trop). La couverture est rose-mauve. Le personnage principal est une fille.
J'étais pas mal contente de son choix. Et fière aussi qu'il ne s'est pas laissé influencer par la couleur.
- Ahhh! Ton livre est mauve! C'est pas une histoire pour les filles?
- Une histoire, c'est pour tout le monde!

*****

Et puis, ce matin, j'ai vu ce billet sur The Guardian concernant l'éternel débat sur le sexe des jouets.

Votre fille a-t-elle déjà joué avec des Lego? Des Lego traditionnels, genre jaune-rouge-bleu-blanc-noir? Sans que vous lui achetiez des Lego mauve ou rose?

Votre garçon a-t-il déjà joué une poupée? En a-t-il une à lui?

Votre fille a-t-elle déjà joué avec une figurine de Batman?

Votre garçon a-t-il déjà joué avec une cuisinière ou un panier d'épicerie?

Qui a joué avec l'ensemble de balai et porte-poussière? Qui a joué avec un train? Qui a joué au basket? Qui aime les princesses? Qui  aime les voitures?

Dans ce billet, j'ai découvert ce vidéo.


On fait la connaissance de Riley, une petite fille entêtée et outrée, qui lance avec exaspération que les gars et les filles veulent jouer avec des superhéros. Elle est exaspérée de constater que les filles superhéros ne sont pas souvent représentées dans les emballages de figurines. Elle avance même (sur le bord de péter une coche!) que les compagnies «think that boys wouldn't want to play with a girl action figure and girls wouldn't want to play with boy action figures.».

Les compagnies ou les parents?

Comprenez-moi bien. Je saisis parfaitement que les compagnies investissent de rose bien des produits pour cibler les filles. Quand on en vient à faire des manettes de jeux vidéo de couleur, je trouve ça exagéré aussi. Mais c'est du marketing... Et du marketing, ça se base sur le comportement des gens. Non? Ils doivent en vendre des Lego rose pour que la collection existe encore...

Est-ce que ce serait plus aux parents de faire une éducation quant aux couleurs? Il faut que chacun - gars ou fille - soit capable d'outrepasser ces couleurs si le jouet l'intéresse. On s'en fout de la couleur, non? Mais est-ce que les parents le disent que ce n'est pas grave? Est-ce qu'ils achètent la figurine «fille» de superhéros à leur gars? Est-ce que les enfants ont des modèles chez eux? Est-ce que Papa porte du rose parfois? Quelle est son opinion sur un gars qui en porte?

Jouer, c'est jouer. Avec le jouet de n'importe quelle couleur?  Non?

Des fois, je me demande si on n'a pas juste perdu de vue le plaisir de s'amuser, point.







vendredi 7 février 2014

Avez-vous un «lieu trouble»?

C'est la question que la blogueuse du magazine Real Simple a posé à ses lectrices récemment:

"Do you have a “trouble spot”—your desk, your purse, your couch—that refuses to stay neat?"

Je me suis sentie interpellée car j'ai tellement un «lieu trouble» (traduisons-le ainsi) et il est tout aussi utile que ridicule:


Va savoir pourquoi mais depuis que j'ai emménagé dans cette maison il y a presque... 8 ans (!), j'empile mes jeans, vestes, pyjamas et autres sur une chaise qui est savamment placée dans la porte (toujours ouverte) du garde-robe de la chambre à coucher.

Vous vous dites: «Aie! Ce ne serait pas plus long de tendre le bras, d'accrocher les vêtements sur un cintre et de fermer la porte». Et vous avez raison. Sauf que je ne le fais pas (chus de même...).

Et maintenant que je sais que je ne suis pas la seule à avoir un «lieu trouble» et qu'il y a même un nom pour ça, je risque absolument pas de m'en débarrasser!

mardi 4 février 2014

Grosse? Mince? Normale? Correct?


Dernièrement, à travers mille et un trucs plutôt insignifiants sur Facebook, deux trucs sont sortis du lot. Les deux abordaient le sujet de l'estime de soi des jeunes filles. Je n'ai ni bondi, ni over-réagi. En fait, ils se sont accrochés dans ma tête et y ont trotté, vaguement toute la semaine. Vous savez comme lorsqu'on veut se défaire d'une idée, mais qu'elle revient tout le temps. Comme un boomerang. Comme une simili-hantise.

D'abord, il y a eu le texte Le jour où ma fille m'a dit que j'étais grosse sur le blogue de Néorurale. Puis, un vidéo sur l'estime de soi créé par Dove sur les selfies. Vous les avez peut-être lus/vus vous aussi.

Puis, (attention, il n'y a vraiment pas un gros lien entre ce qui précède et ce qui suit, mais c'est ce qui a déclenché le reste de ma réflexion!),  j'ai eu à calculer le nombre de demi-Tylenol à donner à MissPusdeLulus selon son poids.

Euhh? Je ne le sais pas son poids.

En fait, le mien, non plus.

Je sais que j'ai quelques livres en trop. Bien sûr. À peu près comme tout le monde. Mais je n'ai pas vraiment de problème avec mon poids. En fait, pour l'instant, je me sais bien trop paresseuse pour vouloir véritablement perdre du poids. Je bouge et m'entraine (de façon aléatoire chaque semaine), mais sans en faire une fixation. Parfois, avec les amies, on dit qu'on s'entraîne plutôt pour  être capable de manger ce qui nous plait (comme la recette décadente de poutine à l'effiloché de porc envoyée par ma collègue (Z)!). Pas pour perdre du poids.

Même que mon poids exact, je ne le connais pas. Ma balance agonise au fin fond de l'armoire sous le lavabo de la salle de bain. Vraiment que mon poids diffère de 5 livres, je n'en ai rien à cirer. C'est pas un chiffre qui me dicte comment je me sens. Je le sais si je suis pognée dans mes jeans ou si je suis correcte. Je le sens. Et ça me suffit!

Mais avec ce que j'ai lu, je me demandais si je donnais le bon exemple à ma fille. Non, je ne veux pas qu'elle soit obsédée par son poids et son apparence, mais on s'entend que je veux qu'elle se sente belle et qu'elle n'ait jamais honte de son corps (et de ce qu'il devient en changeant...!).

- C'est quoi être belle?, que je lui demande.
- Benn, c'est être... être... , cherche MissPusdeLulus
- C'est être magnifique, répond JeuneHomme en pleine phase de synonyme.
- Non, c'est être confiante, je ne sais pas. Pourquoi tu me demandes, ça?, répond MissPusdeLulus

Pas pire comme réponse.

- Il y en a qui parle de leur poids à l'école?, que je demande ensuite.
- Pas vraiment, répond-elle. Ah oui! Il y a juste un gars qui m'a avoué vouloir perdre du poids parce qu'il se trouvait gros. Mais il ne voulait pas que j'en parle à d'autres. (on est entre nous, ici!)
- Et tu trouves ça comment?
- Ben c'est correct! C'est lui qui veut ça! S'il n'est pas bien...
- Et si ça avait été les autres qui lui disaient de perdre du poids?
- Ben là, c'est pas de leurs affaires, réplique MissPusdeLulus qui commence à être exaspérée par mes questions.
 - Et... 

Je n'ai pas eu le temps de finir mon mini-interrogatoire qu'elle m'a coupée pour me dire : «Aujourd'hui, il y a quelqu'un qui est venu à mon école pour nous parler de l'intelligence. Il y a huit sortes d'intelligence. Alors j'imagine qu'il y a plusieurs sortes de beauté, c'est tout. Pourquoi tu demandes tout ça?»

Je ne savais plus trop quoi lui répondre. Parce que je t'aime. Parce que je m'inquiétais (et que je n'avais pas vraiment raison de le faire!). Parce que des fois les gens sont méchants. Parce qu'on est tous différents. Parce que je veux que tu sois bien.

Des fois, on s'inquiète trop. Mais j'avais quand même besoin de vérifier. Juste au cas.

lundi 3 février 2014

Vos enfants ont-ils assez de tâches?

Si, en lisant le titre vous vous êtes dit, «des tâches? quelles tâches?», c'est mal parti.

Si vous vous êtes dit, «il est trop petit», c'est aussi une mauvaise réponse.

Du moins si on en croit la Charte des tâches Montessori, publiée sur le site du New York Times:
Une liste qui a suscité la colère de nombreux parents (et 6000 commentaires sur Facebook). «Les enfants ne sont pas des esclaves», pouvait-on y lire. En demande-t-on trop à nos enfants en leur demandant de participer aux tâches domestiques? Est-ce vraiment les aider de ne rien leur demander et les laisser vegger sous prétexte qu'ils ont déjà tant de choses à faire entre l'école, les devoirs et leurs activités parascolaires?

Chez nous, chaque enfant a des tâches quotidiennes et hebdomadaires à faire (attribuées selon ses capacités) et, s'il les fait sans chialer, il obtient son 20$ d'allocation mensuelle. Argent qui lui sert à se payer du «plus»: des friandises au cinéma, des bijoux ou accessoires, des crayons, carnets, cartables avec un extra (en bref, on leur paye juste ce qui est de base). On voit ça comme un petit boulot. On négocie ça à la rentrée et hop! c'est parti pour l'année.

Ça fonctionne plutôt bien et nous sommes ravis d'avoir pu rayer de notre quotidien les tâches suivantes: préparer le déjeuner, remplir et vider les boîtes à lunch, remplir et vider le lave-vaisselle, mettre et desservir la table, nettoyer les napperons, promener le chien, ramasser ses jouets, ses crottes et lui donner à boire et à manger, laver les miroirs, laver le lavabo de la salle de bain, ranger les vêtements dans les tiroirs, vider les sacs d'épicerie, épousseter les meubles, planifier, cuisiner et servir un repas (entrée, plat, dessert) par mois. Ce sont les enfants qui s'en chargent dorénavant.

La liste des tâches est révisée chaque année et bien qu'ils aient essayé d'obtenir une augmentation l'an dernier avec l'arrivée du chien (= nouvelles tâches), on leur a demandé de nous laisser 6 mois pour constater leurs efforts avant de leur accorder un 2$ de plus. Ce 6 mois arrive à échéance à la fin du mois.

J'étais convaincue qu'ils méritaient leur augmentation sauf qu'en comparant avec la liste, je constate qu'on ne leur en demande pas assez pour des enfants de 10 ans. Bref, cette liste, elle m'inspire beaucoup plus qu'elle me choque. Je risque donc d'accepter leur 2$ d'augmentation, à condition qu'ils partent aussi une brassée de lavage par semaine, plient les serviettes et essuient le plancher mouillé par les pattes du chien et/ou les roues du fauteuil roulant de Lili (pourquoi je n'y ai pas pensé avant?!).

C'est quand même étrange qu'on multiplie les activités qui coûtent une fortune pour occuper nos enfants alors qu'ils pourraient fort bien s'occuper en apprenant les choses de base de la vie, tout en nous aidant à accomplir les tâches domestiques qui bouffent ce temps dont on manque tellement. La solution est à portée de main, quand on y pense bien...