vendredi 25 janvier 2013

Nombreuses fins du monde quotidiennes

Les Mayas qui avaient prévus la fin du monde le 21 décembre dernier avaient tout faux! Et clairement, ils n'avaient pas de préados chez eux.

Je suis rendue experte à prévoir les fins du monde. Je vis avec une pré-ado. Une tween comme on les appelle du côté anglophone. Chez cette espèce coincée entre l'enfance et l'adolescence, vivre des fins du monde est un acte quotidien. Tout, tout est sujet à faire basculer leur monde. La moindre pécadille, le moindre drame de cours d'école, le moindre regard de travers, le bris d'une mine de crayon qui les force à se lever et trouver un aiguisoir (dès lors, on crie au complot contre eux!), la certitude (erronée!) que tout le monde les déteste (ou la variante «personne ne m'aime»), la malchance de ne pas avoir un t-shirt de la marque hot (et passagère) que tous les autres enfants à l'école ont, le devoir de prendre sa douche, l'apparition d'un bouton, la présence de chou-fleur dans son assiette, une chicane avec une amie, la non-invitation à une fête, l'oubli d'un devoir, etc.

Bref, vous avez compris. Tout (et son contraire!) est susceptible de faire craquer un pré-ado! On vit sur un terrain miné, on ne sait jamais quand, quoi et où ça va exploser... Et parait-il que ça va qu'en s'empirant durant l'adolescence.

J'ai longtemps lutté et dédramatisé. Consolé, aussi. Mais un moment donné, après avoir épuisé ma réserve de réconfort, j'en viens à mon ultime conseil «Reviens-en, chouette! Demain, tu sais pas ce qui pourrait t'arriver... » (quand le drame du jour est «Mon frère m'a regardé!», le conseil arrive très rapidement!). Avec le préados, il faut doser. On ne peut pas toujours les prendre en pitié avec leurs fins du monde quotidiennes, on va les encourager dans leur «vie de malheur» sans pour autant ignorer ce qui se passe. Mais en ajoutant une touche d'humour, je pense que ça leur permet eux-mêmes de dédramatiser, d'évaluer leur drame sur une échelle de malheurs. Il faut bien qu'ils réalisent qu'ils ne sont pas si pitié. Que c'est juste la vie qui entre, rien de plus, rien de moins. Et qu'ils deviennent grands.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

L'humour chez nous, malheureusement, n'arrive à rien d'autre que d'engendrer une autre fin du monde ("Tu ris de moi, en plus!"). *Soupir*

Nadine a dit…

;-)